On grimpe vite dans les rideaux

2006 textes seuls


Ce qui choque les souverainistes sur la sortie de Michel Tremblay, c'est que Tremblay devrait représenter l'âme de ce mouvement de libération du peuple québécois.
Son apparente capitulation devant ce projet doit davantage être vu comme un symptôme de ce qui affecte le mouvement que comme une trahison de la part d'un icône de l'identité québécoise. Le mouvement tiédit et il n'y a pas de figure politique capable d'enflammer la population et de porter le projet en le présentant comme un rêve à atteindre.
Si le projet est présenté comme une manière de régler le déséquilibre fiscal, c'est trop peu pour mobiliser les troupes ou pour vaincre les craintes de perturbations de notre confort.
Par ailleurs le plan péquiste à court terme de prendre le pouvoir et de se lancer illico dans un nouveau référendum semble absolument précipité voire téméraire, vu les nombreux signes montrant que le peuple n'est pas prêt pour faire le grand saut. Une simple campagne référendaire ne saurait insuffler la vigueur nécessaire pour défoncer les barrières empêchant la création d'un pays.
Il faut planter lentement ses graines en attendant le momentum pour une relance vigoureuse du projet plutôt que de grimper dans les rideaux et s'entredéchirer pour avoir osé verbaliser les hésitations qui peuvent temporairement affliger nous-mêmes ou certaines personnalités que le mouvement considérait comme acquises.
Jeannot Vachon
_ Québec


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