Médecins spécialistes : "Dumont a ouvert un débat utile"

ADQ - De l'identité à l'autonomisme - La souveraineté confuse



Le président de la Fédération des médecins spécialistes du Québec, le docteur Gaétan Barrette, estime que l'ADQ a ouvert un débat nécessaire en pronant l'ouverture au privé dans le domaine de la santé. Le médecin, qui rencontrait la presse parlementaire hier à Québec, a fait valoir que le gouvernement devrait éventuellement limiter le panier de services offert par le régime public, et ouvrir ainsi la porte à l'achat de soins par les particuliers auprès du secteur privé. Il a aussi déclaré qu'il faudra un jour en arriver à une forme de ticket modérateur. Il s'agit là, selon lui, d'un débat que les Québécois ne sont pas encore près d'ouvrir, mais qui viendra inévitablement.
Le docteur Barrette a cru nécessaire de rencontrer les journalistes afin de partager sa vision sur la réorganisation à venir du système de santé au Québec. En décembre dernier, le gouvernement a mandaté Guy Coulombe de mener une médiation sur les demandes salariales des médecins spécialistes. S'il ne parvient pas à une entente d'ici le 31 août, la question sera soumise à un arbitre qui devra se prononcer à la fin de l'année.
Outre la question monétaire, le docteur Barrette estime que l'amélioration des soins de santé passe par trois champs d'activités dans les hôpitaux : une prime aux préposés oeuvrant dans les soins intensifs, l'utilisation "d'instrumentistes" à la place des infirmières dans les blocs opératoires, et l'ajout de ressources pour permettre aux patients de quitter plus rapidement les hôpitaux. Le médecin dit avoir proposé au gouvernement de mener trois projets-pilotes à Maisonneuve-Rosemont et à l'Hôpital juif de Montréal, ainsi qu'à l'Enfant-Jésus de Québec. Il a expliqué qu'il est essentiel d'agir simultanément à ces trois niveaux, parce que le travail dans un hôpital est comparable à une chaîne de montage : si une seule étape de production est engorgée, elle paralyse tout le système. M. Barrette dit avoir soumis sa proposition au ministre de la Santé, Philippe Couillard, dont il attend encore la réaction.
Prime salariale
Il a expliqué qu'une prime salariale est absolument nécessaire pour intéresser les jeunes aux soins intensifs qui demandent des horaires de travail pénibles la nuit et les fins de semaine. Quant aux blocs opératoires, il s'est dit convaincu qu'une entente avec les syndicats est nécessaire pour mettre une utilisation plus judicieuse des infirmières dont le rôle actuel est de passer les instruments aux chirurgiens. Cela pourrait libérer au moins une et même deux infirmières, et permettre une utilisation accrue des blocs opératoires. L'Ordre des infirmières serait d'accord avec un tel changement.
M. Barrette estime finalement que le gouvernement doit revenir sur sa promesse de baisses d'impôts et libérer ainsi les ressources financières disponibles s'il désire avoir des résultats tangibles dans la santé. Il signale que 77 des quelque 800 futurs médecins qui sortent des universités ont décidé de faire leur résidence dans les autres provinces cette année alors qu'une trentaine seulement ont pris cette voie l'an dernier. Il y a danger, a-t-il conclu, qu'une portion importante de ces médecins ne reviennent pas au Québec si le gouvernement n'améliore pas la situation.
glavoie@lesoleil.com


Laissez un commentaire



Aucun commentaire trouvé