Ariane Lacoursière - Alors que son procès pour fraude se déroule à Chicago, l'ex-magnat de La Presse Conrad Black a pris le temps de commenter les résultats des élections québécoises. Dans une chronique publiée hier matin à la une du quotidien National Post, il se réjouit de la montée de l'ADQ au Québec.
Selon Conrad Black, cette nouvelle popularité de l'ADQ signifie le «retour d'un conservatisme fiscal et social au Québec», une première depuis l'époque où régnait l'Union nationale de Maurice Duplessis. M. Black compare d'ailleurs Mario Dumont à Duplessis en déclarant que les deux hommes prônent le concept d'autonomie du Québec.
Dans sa chronique, M. Black ne cache pas son dégoût pour l'idée de souveraineté du Québec, qu'il qualifie de «fraude complète». Il critique vertement les chefs souverainistes, particulièrement René Lévesque. Conrad Black affirme que les valeurs socialistes qu'appuyait le légendaire chef du Parti québécois étaient «une méthode intellectuellement présentable pour redistribuer l'argent des riches Anglais et Juifs du Québec à une nouvelle classe de haut fonctionnaires».
M. Black ajoute que, puisque «le Canada devient de plus en plus important dans le monde, et le Québec de moins en moins important dans le Canada», la souveraineté sera appelée à disparaître. «Dumont va ramener une économie du style Duplessis, les libéraux auront un chef comme Taschereau ou Lesage () et le Bloc et le PQ vont se dissoudre, car ils sont des anachronismes. Qu'y a-t-il de mal là-dedans?» demande Conrad Black.
À la fin de la chronique, une note indique que l'information sur le procès de Conrad Black se trouve sur le site web du National Post. Le procès devant jury de l'ancien président de Hollinger International se déroule actuellement à Chicago. M. Black est accusé de fraude, de blanchiment d'argent, d'entrave à la justice, de manoeuvres frauduleuses et de violation de la loi fiscale. Il a plaidé non coupable à toutes ces accusations.
Autre journal, autre réaction
Contrairement à Conrad Black, les auteurs de deux lettres d'opinion publiées dans le Globe and Mail s'inquiètent de la percée de l'ADQ au Québec. Le président d'Alliance Québec, William Johnson, estime que les trois partis représentés à l'Assemblée nationale n'auront dorénavant pas le choix et devront endosser l'idée d'autonomie du Québec pour conserver leur popularité.
Selon M. Johnson, cette obligation amènera Québec à demander plus de pouvoirs à Ottawa. Des mini-référendums sur différentes questions devront être menés, ce qui «compromettra la stabilité du Canada autant qu'un référendum traditionnel», croit M. Johnson, qui estime que le gouvernement fédéral doit «agir rapidement pour prévenir cette nouvelle menace».
Dans une autre lettre, le commentateur de la CBC Rex Murphy affirme que l'autonomie, c'est la souveraineté déguisée. «M. Dumont veut plus d'autonomie pour le Québec. Le Canada est autonome. Les provinces et territoires à l'intérieur, par définition, ne le sont pas. Et si quelqu'un peut montrer la différence entre un Québec autonome et un Québec indépendant, s'il vous plaît, alertez les auteurs de dictionnaires», dit-il.
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