Mauvaises nouvelles

Chronique de José Fontaine


On peut être profondément attaché à son pays et ne pas craindre d'en donner les mauvaises nouvelles.
Il se fait que, à l'instant où j'écris, le Bourgmestre (maire) de Charleroi, l'une des grandes villes wallonnes, est interrogé par la Justice. Il appartient au Parti socialiste, très dominant dans les communes du sillon industriel wallon (la partie la plus peuplée de la Wallonie), qu'il domine généralement au niveau des municipalités et ce, depuis que l'on a opéré chez nous la fusion des communes. Sa Ville a été le lieu de plusieurs scandales impliquant des échevins (maires-adjoints). On croyait en avoir fini mais ce ne serait pas le cas et certains émettent l'hypothèse que d'autres personnalités seraient encore mises en cause.
Le Bourgmestre de Namur (la capitale de la Wallonie) et un de ses échevins (ils viennent de perdre les élections communales), viennent eux aussi d'être inculpés. Et au surplus, la Société de Logement de la Wallonie vient faire l'objet d'un rapport défavorable de la part d'une société d'audit.
Le Parti socialiste, sous la présidence d'Elio Di Rupo, qui préside également le Gouvernement wallon, veut nettoyer son parti de ceux qu'ils appellent les “parvenus”. On estime généralement que les hommes politiques de tous les pays ne sont pas plus corrompus qu'avant mais que les règles et les lois empêchant la corruption et la réprimant sont plus sévèrement appliquées qu'autrefois.
Je dois dire que jusqu'ici, j'avais réagi à toutes les tentatives de généraliser à propos de ces affaires contre le Parti socialiste. Maintenant, je m'interroge. Il est vrai que l'Etat fédéré qu'est la Wallonie n'est pas directement visé en tant que tel. Les corruptions ont lieu au niveau municipal et c'est aussi au niveau municipal que la politique du Parti socialiste wallon est ressentie parfois négativement. Mais il est vrai aussi que, traditionnellement, chez nous comme en France, il existe un lien entre la politique au niveau communal (ou des Villes) et au niveau fédéral et donc aussi au niveau wallon, les hommes politiques importants visant souvent à être à la fois importants au niveau national (ou wallon) et au niveau communal (ce qui est aussi le cas en France).
Parfois, à quelque chose malheur est bon. Le président du PS qui (dit-on) rêve encore d'une grande carrière nationale ou internationale, serait obligé de demeurer là où il est, c'est-à-dire à la tête de la Wallonie. En général, son envergure et sa compétence ne sont pas discutées. Et la Wallonie vaut bien la peine qu'on s'en occupe. Les paillettes des honneurs internationaux (à l'Europe par exemple, notamment à la Commission), ne pouvant être comparées à ce qui, plus profondément que les honneurs, constitue l'honneur de servir un peuple, son peuple.
Mais ce ne sont quand même pas de bonnes nouvelles.
José Fontaine

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José Fontaine355 articles

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Né le 28/6/46 à Jemappes (Borinage, Wallonie). Docteur en philosophie pour une thèse intitulée "Le mal chez Rousseau et Kant" (Université catholique de Louvain, 1975), Professeur de philosophie et de sociologie (dans l'enseignement supérieur social à Namur et Mirwart) et directeur de la revue TOUDI (fondée en 1986), revue annuelle de 1987 à 1995 (huit numéros parus), puis mensuelle de 1997 à 2004, aujourd'hui trimestrielle (en tout 71 numéros parus). A paru aussi de 1992 à 1996 le mensuel République que j'ai également dirigé et qui a finalement fusionné avec TOUDI en 1997.

Esprit et insoumission ne font qu'un, et dès lors, j'essaye de dire avec Marie dans le "Magnificat", qui veut dire " impatience de la liberté": Mon âme magnifie le Seigneur, car il dépose les Puissants de leur trône. J'essaye...





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