Marois peu charmée par le prince Charles

Visite royale - Charles - Novembre 2009

Le prince Charles et son épouse, Camilla Parker, ont poursuivi hier leur visite en s'arrêtant à Terre-Neuve.

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(Québec) Les époques changent. Il fut un temps où la visite d'un représentant de la Couronne britannique au Québec suscitait indignation et colère au Parti québécois. Pas cette fois.
Ce n'est pas que le prince Charles et sa femme Camilla sont les bienvenus; c'est que le passage du couple royal à Montréal laisse la plupart des élus péquistes indifférents. «L'indifférence est parfois pire» que la colère, a confié Pauline Marois au Soleil, hier.
Plus tôt, devant quelques journalistes, la chef du PQ avait déclaré qu'elle ne «serait pas dans la rue», mardi prochain à Montréal, pour protester contre la venue de l'héritier du trône britannique. «Je ne serai pas dans la rue, mais je pense comme la majorité des Québécois qu'il n'est pas nécessaire qu'il vienne visiter le Québec. Il me semble que la monarchie est un peu dépassée en 2009.»
Les mots qu'on entendait hier au PQ à propos de la visite du prince de Galles? «On s'en fout.» Ou encore : «On a des choses plus importantes à faire que de se préoccuper de ça.»
Chez les souverainistes au sein du Parti québécois, il faut parler au président du Comité national des jeunes, Alexandre Thériault-Marois, pour aller un peu plus loin. «On est plutôt agacé. D'autant qu'on peut se demander à quoi ça sert. Et c'est sans compter qu'une visite comme celle-là peut mal tourner, puisqu'il y a des militants de certains réseaux qui [veulent] manifester.»
Abolir les symboles
M. Thériault-Marois fait ainsi référence au Réseau de résistance du Québécois, qui prépare un rassemblement rue Bleury, à Montréal. Le plus important, dit le jeune péquiste, est l'abolition des symboles monarchiques.
«L'abolition de ces tracasseries d'une autre époque apparaît comme un préalable afin que les Québécois reprennent le collier pour se doter d'une société démocratique, riche et libre», a-t-il d'ailleurs écrit récemment dans une tribune publique.
Pour l'ex-ministre libéral Benoît Pelletier, retourné à l'enseignement à l'Université d'Ottawa, l'abolition de la monarchie ne serait ni une affaire simple, ni une source d'économies véritable. Il faudrait que le Parlement canadien et les parlements de toutes les provinces adoptent une résolution en ce sens pour ensuite changer la Constitution canadienne. Or, «on ne peut pas penser ouvrir la Constitution sans que chacun profite de l'occasion et arrive avec ses demandes particulières».
Si cette étape était franchie avec succès, il faudrait encore, dans notre régime parlementaire, s'entendre pour désigner un chef d'État. Une personne non liée à la Couronne britannique qui assumerait des fonctions protocolaires, comme le font la gouverneure générale et ses représentants dans les provinces.
Ce chef d'État, poursuit le professeur Pelletier, aurait aussi à arbitrer des impasses dans des parlements dirigés par des gouvernements minoritaires, comme cela s'est produit à Ottawa à la fin de l'année dernière.


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