Marois-Duceppe - Tirer la ligne

2012 - Crise au PQ - leadership

"un vieux parti"? Qu'est-ce à dire? Que son Article 1, que l'objectif de la souveraineté est périmé? NON! L'appui à la souveraineté dépasse l'appui au PQ, et davantage l'appui à sa chef actuelle. Ce qui est périmé c'est la politique de ce parti à refuser de déployer toutes les forces du OUI, par crainte d'assumer les effets d'une victoire sur l'inertie historique qui gruge les forces de notre peuple, et menace de le faire disparaître par la faute, la pusillanimité de ses élites.- Vigile
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La résilience de Pauline Marois est admirable. Sous pression depuis des mois, elle maintient le cap, résistant jusqu'ici à tous les assauts. Sa décision de demeurer chef du Parti québécois envers et contre tous avait des allures d'ultimatum à l'endroit de ses adversaires. Soit ils contestent ouvertement sa légitimité, soit ils rentrent dans le rang. On arrive au terme de cette bataille.
Il est plutôt facile de décoder le sens de l'intervention de Pauline Marois hier matin, alors qu'elle présentait le ralliement au Parti québécois du néodémocrate et porte-parole du groupe Maîtres chez nous au 21e siècle, Daniel Breton. Sa légitimité, a-t-elle rappelé, est indiscutable. Elle tient à ce vote de confiance que lui ont accordé 93 % des participants au congrès d'avril dernier. Il appartient à ceux qui en doutent de faire en sorte qu'à nouveau les militants puissent se prononcer. À eux de saisir l'occasion qui se présentera le week-end prochain, alors que seront réunis en conseil national les présidents des associations de circonscription.
Cet ultimatum de Mme Marois est le bienvenu. Il est temps que cessent les guerres fratricides et les remises en cause de l'autorité du chef à si brève échéance des prochaines élections. Il est temps aussi pour elle-même. Au-delà de sa capacité à supporter la pression, toutes ces attaques, dont la dernière venue jeudi des deux porte-parole du SPQ libre, Marc Laviolette et Pierre Dubuc, qui ont tenté de dérouler le tapis à l'ancien chef bloquiste, sont inutilement destructrices et atteignent sa légitimité, quoi qu'elle puisse dire.
Il est entendu que, si un nouveau vote de confiance avait lieu demain, Mme Marois n'obtiendrait pas une autre fois un résultat de 93 %. Que serait-il? Ce qu'elle dit à ses adversaires, c'est qu'il leur appartient de décider d'exiger un vote le week-end prochain. Son pari est simple. Si un tel vote avait lieu et qu'elle obtenait un résultat situé entre 70 et 80 %, ses adversaires seraient obligés de rentrer dans le rang. Le résultat serait le même s'ils ne demandaient pas de vote de craindre de voir leur chef confirmée. Dans un cas comme dans l'autre, ce serait la fin du débat.
La possibilité de perdre ce vote existe pour Mme Marois, car les partisans de Gilles Duceppe s'agitent. Ils savent que c'est leur seule fenêtre pour obtenir son départ. L'ancien chef bloquiste attend sagement dans les coulisses, mais ses messagers ne font pas dans la dentelle, comme on l'a vu avec les propos mesquins de Marc Laviolette sur «la madame» qui ne passe pas. Se sentait le plaisir de porter ce coup à celle qui a retiré au SPQ libre le droit de diriger son statut de club politique au sein du parti. Gilles Duceppe aurait pu se choisir d'autres estafettes.
Ce duel se préparait depuis des mois. Il arrive à son terme. Peu importe qui l'emporte, il laissera des blessures profondes. L'unité entre les deux camps, si elle se faisait pour éviter que le pire ne survienne à la prochaine élection, ne pourra être que factice et temporaire. À moins que le Parti québécois ne sorte victorieux du prochain scrutin, ce qui est loin d'être acquis, les hostilités reprendront dès le lendemain. Il faudra alors que se posent les vraies questions, celles que les militants ne se posent pas aujourd'hui de peur sans doute de la réponse à laquelle ils arriveraient. Débattre des qualités et des défauts du chef est plus rassurant que d'admettre que leur parti est devenu un vieux parti.


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