Lettre ouverte à la présidente du Mouvement Desjardins

L'argent ne se perd pas. Il change de poche. L'argent perdu par le Québec, la Caisse de Dépôt et Desjardins, s'en est allé ailleurs.

Tribune libre 2009



La question centrale à tout ce cafouillis: Où est passé cet argent? Où sont allés les $milliards perdus par la Caisse de Dépôt et Desjardins?

L'argent ne se perd pas. Il change de poche. L'argent perdu par le Québec, la Caisse de Dépôt et Desjardins, s'en est allé ailleurs. Pas besoin d'un diplôme des HEC pour le savoir.

Il est évident que cet argent est allé à Toronto. Personne n'ose le dire. Encore moins se mettre en colère, ce qui serait très "méchant" de notre part, à nous, nés pour un petit pain et pour nous faire dicter une ligne de conduite par les autres, notamment par les oligarques de Bay Street, qui nous ont toujours eus.

"You lousy frogs have been had, have been shafted". Entendu à plusieurs reprises à Toronto, Trop vulgaire pour traduire.

En même temps, la propagande officielle va s'acharner à "prouver" comme on a été "bons" pour nous qui ne "méritons" rien. Des braillards et des chialeux, voilà ce que les journaux du Canada anglais disent de nous.

J'ai récemment donné un cours d'initiation à la géopolitique à un des conservateurs de la bibliothèque du Parlement d'Ottawa. Je l'ai conduit sur la rue Notre Dame à Montréal, en dessous du pont Jacques Cartier face au port de Montréal, le port à conteneurs qu'il est devenu.

Il a vu de ses deux yeux quatre trains de plus de 150 wagons à conteneurs chacun, tous destinés pour Toronto. Ces trains, on les voit toujours passer à Saint Henri, comme aux débuts des chemins de fer et avec la construction du pont Victoria. ouvert en 1860.

La marchandise que les Québécois achètent en provenance d'outre mer est acheminée d'abord à Toronto.

L'acheteur québécois recevra sa marchandise transportée de Toronto par camion et devra payer le gros prix pour le transport.

Ne vous fâchez surtout pas. Pensez à l'unité canadienne et payez sans maugréer.

J'ai ensuite conduit mon étudiant à la Voie Maritime du St Laurent. Un seul bateau en une heure et demie, destiné à la ferraille. La Voie Maritime est un échec. Trop de risques techniques.

Le chemin de fer, toujours dispendieux, prend de nouveau toute la place, contrôlé de Toronto.

Montréal est devenu une des principales tables tournantes du chemin de fer dans l'axe St Laurent-grands Lacs. Montréal est LE CARREFOUR PRINCIPAL du chemin de fer tout au long de cet axe.

Nous n'en avons aucun contrôle et n'en retirons aucun bénéfice.

Henri Paul Rousseau et Monique Leroux se moquent bien de nous. Ils sont "larges d'esprit" voient les choses en grand, grand, grand, et archi grand. Les autres sont trop "petits" pour voir et comprendre jusqu'à quel point nous nous sommes fait avoir encore une fois par Bay Street.

Ces oligarques doivent bien rire de nous maintenant.

Quand allons-nous leur faire boire la cigüe? Cesser de n'être que des demi-instruits la tête pleine de modèles au détriment de la plus élémentaire perception de la réalité?

Ce que ti-Jean Chrétien et ti-Marc Lalonde doivent rire de "bon coeur" maintenant.

La souveraineté s'impose comme jamais. Nous devons passer des lois sévères obligeant toutes les institutions financières à n'investir qu'au Québec, comme font les Norvégiens avec l'argent de leur pétrole et comme a fait Khadafi jusqu'à maintenant.

Cessons d'être bonasses.

JRMS

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René Marcel Sauvé217 articles

  • 252 555

J. René Marcel Sauvé, géographe spécialisé en géopolitique et en polémologie, a fait ses études de base à l’institut de géographie de l’Université de Montréal. En même temps, il entreprit dans l’armée canadienne une carrière de 28 ans qui le conduisit en Europe, en Afrique occidentale et au Moyen-Orient. Poursuivant études et carrière, il s’inscrivit au département d’histoire de l’Université de Londres et fit des études au Collège Métropolitain de Saint-Albans. Il fréquenta aussi l’Université de Vienne et le Geschwitzer Scholl Institut Für Politische Wissenschaft à Munich. Il est l'auteur de [{Géopolitique et avenir du Québec et Québec, carrefour des empires}->http://www.quebeclibre.net/spip.php?article248].





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2 commentaires

  • Robert Bertrand Répondre

    4 mars 2009

    Je me permets de remonter à la création de la Caisse de Dépôt et Placements.

    Qu'est-ce qui se passait, avant la création de cette Caisse ?

    Rappelons-nous que Jacques Parizeau est allé négocier directement à New-York les emprunts nécessaires pour la nationalisation de l'électricité. Il passait, en ce faisant, par dessus la tête des courtiers financiers de Montréal et de Toronto qui imposaient au Québec une façon de faire telle qu'il fallait toujours être à leurs services. Ils étaient les boss du système financier Canadian et voilà qu'un Québécois allait directement à New-York pour financer le Québec. C'était vivre une débandade certaine pour tous les courtiers de Montréal-Toronto.

    L'expérience vécue par Jacques Parizeau aidée en cela avec les lois pour les employés de l'État du Québec qui se syndiquaient et qu'il y avait des retraites à payer, pourquoi ne pas créer un organisme qui servirait les intérêts du Québec et des Québécois ?

    C'était nous enlever les courtiers de la haute finance entre les jambes qui avaient soumis Duplessis plus d'une fois. Il fallait emprunter, pour l'électrification rurale, pour la création des industries des pâtes et papier qui se soumettaient aux courtiers qui servaient leurs propres intérêts et leurs propres entreprises d'abord.

    C'est au début des années 60 que furent créés la Caisse de Dépôt et les grands organismes de la finance telle la Société Générale de Financement, la CSST, les Régies des Rentes et autres.

    C'était le modèle Québécois qui se créait. On pouvait également aider, avec les finances ainsi amassées le développement économique du Québec. Québec Inc est né. Le « modèle québécois » prenait forme.

    Qui nous a parler d'aborlir le « modèle Québécois » si ce n'est pas Jean Charest et ses comparses ? Le Québec devait devenir Canadian et accepter le modèle Canadian. Une vision diamétralement opposée au modèle particulier « québécois ».

    En rejetant le modèle Québécois, c'est Bay Street, c'est Toronto, ce sont les banques dont l'ensemble des Sièges Sociaux s'établissent ailleurs qu'au Québec, donc, à Toronto qui doivent prendre toute la place dans leur Canada !

    Mais, le modèle Québécois progressait quand même avec les Caisses Populaires, avec la Caisse de Dépôt, la SGF et autres organismes commes les fonds de solidarité de la FTQ et de la CSN.

    Monsieur Louis Vachon de la Banque Nationale n'hésite pas à tirer « à boulets rouges sur ses concurrents »

    http://lapresseaffaires.cyberpresse.ca:80/economie/canada/200902/27/01-831959-banque-nationale-louis-vachon-tire-a-boulets-rouges-sur-ses-concurrents.php
    Ces concurrents sont de Toronto, ( Banque Royale (TSX:RY), de la Banque Toronto-Dominion (TSX:TD), de la Banque de Montréal (TSX:BMO) et de la Banque CIBC (TSX:CM) ).
    Avant que Monsieur Henri-Paul Rousseau ne parle, ne faut-il pas comprendre et analyser ce qui est possible avec ce que nous a déjà dit Monsieur Vachon de la Banque Nationale ?
    « Le lien de confiance a-t-il été rompu? «Sans aucun doute», a admis Louis Vachon, qui se réjouit du même souffle que les banques étrangères se soient largement retirées du marché canadien dans la foulée de la crise. »
    « M. Vachon a carrément reproché aux dirigeants des grandes banques de Toronto d'avoir renoncé à leurs bonis et aux institutions étrangères d'avoir été à l'origine du fiasco du papier commercial adossé à des actifs (PCAA). » Ici, n'y a-t-il pas des sous-entendus que nous devrions chercher à comprendre ?

    « C'est clair, d'ajouter Monsieur Vachon, qu'on va être beaucoup plus méfiants face aux produits qui vont venir de certaines de ces banques-là », a-t-il dit, en faisant tout de même remarquer que certaines, comme la britannique HSBC, avaient soutenu le PCAA.

    Est-ce un complot ? Une volonté ferme de mettre le Québec et tous ses organismes à leurs places ? --- SOUS LA TUTELLE DES VRAIS : des Canadians !

    Monsieur Vanchon nous dit en des termes politiquement corrects : « Si on s'est floués, on s'est floués nous-mêmes. (...) Honte à nous de nous être mis dans cette situation-là.»

    Bref : on s'est fait FOURRER par des FOURREURS !

    Pertes chez la Caisse de Dépôt, pertes à la Banque Nationale, pertes chez Desjardins. Et les profits ? Voyez les rapports officiels des diverses banques. Est-ce qu'on y voit une différence ?

    Un seul dit clairement qu'on s'est fait FOURRER. Les autres sont-ils devenus des collaborateurs de la volonté de Toronto au lieu de servir les intérêts des Québécois ?

    Robert Bertrand

  • Archives de Vigile Répondre

    4 mars 2009

    Monsieur Sauvé,
    d'abord merci pour votre générosité. Je me nourris de vos analyles et de vos connaissances, lesquelles vous nous partagez avec le dynamisme et la spontanéité qui vous caractérisent. Personnellement, ça fait des décennies que je suis la politique avec un très grand intérêt, à vous lire je prends conscience de tout ce qui me reste à apprendre pour mieux comprendre cet univers pour le moins complexe. Depuis que je suis à votre école, je fais de nombreuses prises de conscience, vous m'aidez à faire ma propre synthèse et à pousser plus loin ma réflexion. Le Québec croupit tout en s'enlisant de plus en plus dans la dynamique fédérale-provinciale. J'observe et je constate que les fédéralistes sont en train de déconstruire le Québec morceau par morceau. Ça ne peut pas continuer comme ça! Le temps est venu pour nous, de reconduire chez eux les envahisseurs et de récupérer les pleins pouvoirs de l'État québécois.