En composant un Conseil des ministres à moitié de femmes, le premier ministre, Jean Charest, a réussi plus qu'un bon coup tactique. Si l'effet partisan de la manoeuvre sera éphémère, son impact à long terme sur la place des femmes en politique pourrait être déterminant. La formation d'un cabinet paritaire aura en effet valeur de précédent. C'est à cette aune qu'on jugera désormais la place des femmes dans tout conseil des ministres, à Québec comme dans les autres capitales canadiennes.
D'autant plus que dans ce nouveau cabinet Charest, les femmes héritent d'un grand nombre de portefeuilles de premier plan: Finances, Conseil du Trésor, Éducation, Environnement, Immigration, Culture. En ce sens, M. Charest a raison de dire que ce Conseil des ministres "fait l'histoire".
Ajoutant les Finances au Conseil du Trésor, Monique Jérôme-Forget devient l'homme fort... oups, la femme forte du gouvernement. Jamais, depuis Jacques Parizeau sous René Lévesque, un ministre n'aura eu un contrôle aussi grand sur les finances publiques.
Nathalie Normandeau devient vice-première ministre. Si ce poste est surtout symbolique, cette femme qui n'a pas encore 40 ans aura tout de même la responsabilité de remplacer le premier ministre en son absence. Ce choix marque l'image de jeunesse et de compétence que M. Charest a voulu donner à son nouveau gouvernement.
Michelle Courchesne reçoit la très lourde responsabilité de l'Éducation. En s'efforçant de faire atterrir correctement une réforme controversée, elle devra se mettre à l'écoute des parents. Ceux-ci n'en peuvent plus de voir leurs enfants bardassés au gré des fantasmes des pédagogues du ministère de l'Éducation.
La nomination la plus audacieuse est celle de Yolande James, 29 ans seulement, comme ministre de l'Immigration et des Communautés culturelles. En cette époque de tension suscitée par les accommodements plus ou moins raisonnables, ce dossier est particulièrement délicat. Une jeune Montréalaise noire bilingue saura-t-elle, pourra-t-elle calmer le jeu?
Philippe Couillard aurait voulu changer de ministère; il a été victime de sa compétence. On ne pouvait imaginer personne d'autre que lui pour dompter le monstre. Consolation pour lui: à titre de président du comité des priorités, M. Couillard pourra peser lourd dans tous les dossiers abordés par le Conseil des ministres.
Il faut enfin se réjouir du fait que Raymond Bachand, qui demeure ministre du Développement économique, se voit confier la responsabilité de la métropole.
Ce Conseil des ministres minceur est donc prometteur. Cependant, comme au hockey, il y a parfois une énorme différence entre le potentiel d'une équipe "sur papier" et sa performance sur la glace. Hier, le premier ministre a parlé d'un "gouvernement qui fera les choses différemment" et qui "ne pourra plus décider seul". C'est, en effet, le voeu qu'a exprimé la population le 26 mars. Reste à voir si M. Charest et son équipe pourront traduire cette nouvelle attitude dans la réalité ou si le naturel reviendra au galop.
Les femmes au pouvoir
Gouvernement Charest minoritaire
André Pratte878 articles
[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8a...
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[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8aQEqnh0QHuh4GyBg&ved=0CEEQ6AEwBQ#v=onepage&q=pratte%20Tout%20est%20pourri&f=false]
[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.
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