Les cons serviteurs...

Québec 2007 - ADQ


Le lundi 13 février courant, l'autonomiste confus qu'est Mario Dumont est allé s'entretenir à Ottawa avec son cousin spirituel, le PM Stephen Harper. Il s'est dit satisfait de sa rencontre avec M. Harper. Ce n'était pas la première fois que ces deux hommes se rencontraient. Il faut se rappeller que M. Harper avait déjà rencontré M. Dumont et qu'il aurait aimé l'avoir sur son équipe PC, ce que Super Mario a décliné.
Dans La Presse du 14 février, on nous rapporte qu'ils ont discuté, lors de cette rencontre, de la position autonomiste de l'ADQ, du déséquilibre fiscal et d'environnement.
Cet article dans La Presse titré "Dumont rencontre Harper" débute ainsi: "L'étau fédéral se resserre autour du Parti québécois à l'aube des élections, à mesure que se multiplient les démonstrations d'amitié entre Stephen Harper et les chefs des autres partis de l'Assemblée nationale".
Ce début d'article de journal, sensé rapporter la rencontre de deux hommes politiques, se lit plutôt comme un début d'éditorial ou une publicité pour un parti fédéraliste. En lisant entre les lignes de certains articles comme celui-là, on subodore un effort concerté des médias qui vont jusqu'à manipuler un peu le texte pour exhiber favorablement, à leurs auditoires ou lecteurs, la vaste opération des forces fédéralistes voués à mettre le PQ et le BQ en déroute, particulièrement pendant ce début de campagne électorale québécoise, qui n'en est pas vraiment une, officiellement.
J'aimerais citer en exemples de manipulation les fameux damages de pions évoqués dans la même grosse presse épaisse et reprise dans d'autres organes comme la SRC et Québécor. Voyons ça: l'astucieux Stephen Harper aurait damé le pion au PQ et au BQ par la biais de sa motion sur la nation et son intention de régler le déséquilibre fiscal?
Ce questionnement rédactionnel ou pseudo-journalistique, c'est parfois rendu confus dans nos médias, est un porte à faux: M. Harper n'a pas été limpide sur ce qu'il entend par son concept de nation, dénaturant ainsi la portée de la motion du Bloc avec sa vision d'une nation québécoise dans Canada uni. Aussi, il n'a pas chiffré le déséquilibre fiscal, faisant entendre dans les derniers jours que l'entente récente sur les gaz à effet de serre de 350 millions consenti à son jubillant John James serait soustraite du montant qui serait cédé, éventuellement, pour le déséquilibre fiscal.
Avec une analyse médiatique un peu plus élaborée, on constate plutôt un petit pas en avant devant les médias et plusieurs stépettes par en arrière, surtout quand ça se passe à huis clos. Je ne vois pas en quoi M. Harper a damé le pion à quiconque, ce n'est que du positionnement stratégique de bas étage néocolon et ce n'est surtout pas le peuple québécois qui en ressort gagnant.
J'aimerais maintenant vous exposer un bel exemple de ce phénomène d'entente à huis clos impliquant notre très pétrolisant Stephen Harper, l'entente avec les américains sur le bois d'oeuvre. On se rend compte plus tard, que cette entente sur le bois d'oeuvre a été accordée par le généreux Bush en échange du support canadian à la croisade américaine de par le monde en envoyant davantage de soldats canadiens en Afghanistan. Aussi, son engagement à exporter plus de pétrole aux États-Unis est bien connu, sauf qu'il ne nous en a pas dévoilé tous les détails, surtout en ce qui concerne le volume d'exportation du pétrole tiré des sables bitumineux.
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Je veux maintenant revenir à Mario et le parti des Américanisateurs du Québec. Mario a été diplômé économiste à une école connue pour une très grande ouverture sur le ROC et sur les États-Unis, l'université Concordia. Voici quelques faits saillants de sa vie politique, avec laquelle, d'ailleurs, on aurait de la difficulté à dégager un concept d'action démocratique quelconque: il est président de la commission jeunesse du très corrompu PLQ entre 1991 et 1992; un peu lent à comprendre, il s'était rendu à l'évidence, à l'époque, que le PLQ était un parti fédéraliste du centre-droite et que ce parti ne deviendrait jamais un bon incubateur pour lui et ses camarades néocons d'inspiration reaganienne; il a saisi, également, que le PLQ ne pourrait jamais être un support pour son concept autonomiste.
Par la suite, il refusait, tout simplement, de s'afficher comme souverainiste. Puis, sans doute inspiré par la présidence de Ronny Reagan ou le leadership de Maggy Thatcher, des modèles d'ordre et de clarté dans l'action et après avoir claqué la porte au parti libéral en 1993 avec Jean Allaire, il est vite remarqué par certains sbires du milieu patronal qui se disaient qu'il faudrait un nouveau parti politique afin qu'on puisse développer un peu plus cette aptitude acquise de Mario, c'est à dire, le populiste qui pourfend le modèle de justice sociale québécoise qui, à son horreur, nuirait aux marges de profits des exploitants de main d'oeuvre qui la veulent à bon marché.
Donc, avec Jean Allaire, il fonde le parti des Ados du Québec, ou est-ce le parti des Amérépublicains du Québec? Je ne suis plus trop certain. En 1994 et en 1998, il s'est fait élire en tant que député de Rivière-du-Loup, le seul à se faire élire sous la bannière ADQ lors de ces élections. Après quelques années de purgatoire à casser du sucre sur le dos des syndicats ou des fonctionnaires entre autres, et afin d'attirer un peu l'attention des médias qui s'étaient lassés de lui, il annonce son appui à CHOI FM, au nom de la liberté d'expression. CHOI FM, c'est cette radio poubelle qui diffusait, à Québec, les propos souvent délirants ou carrément idiots d'un certain Jeff, qui est une copie presque conforme de Rush Limbaugh, avec un côté encore plus diffamant envers certains personnages politiques ou médiatiques, les pauvres, les BS et les paumés. Vous n'êtes sûrement pas sans savoir que Jeff est encore un très fier supporteur de Super Mario et, soit dit en passant, ce même Jeff passe toujours son message néocon fédéraliste et adéquiste par l'internet maintenant.
En 2003, avec des sondages pourtant très favorables à sa super-équipe, il se fait élire avec seulement 3 de ses collègues de l'ADQ. Encore récemment, c'était pas mal tranquille au local de l'ADQ, juste avant qu'il ne plonge à tête baissée dans le débat sur les accommodements déraisonnables envers certaines ethnies non-francophones du Québéc, on l'a vu se porter au secours de ces pauvres maires de la banlieue défusionnée de Montréal, doublant ainsi Charest sur l'autoroute néoconservatrie en le coupant de par sa droite.
S'il y a une tendance précise qui se dégage du parcours de M. Dumont, c'est évidemment celle de l'opportunisme. Si on étudie les affinités du personnage politique qu'est M. Dumont, on se rend compte qu'il n'est pas tellement loin de la pensée de M. Charest et celle de sa dame phare, la patronesse Mme Jérôme-Forget, qui, ensemble, ont amené le très déhonorable PLQ beaucoup plus loin à droite que certains auraient pu le croire, même certains de leurs électeurs et députés. Également, comme Jean Charest, il s'aligne très bien sur Harper qui, lui-même, partage la vision politique de son ami Bush.
Cependant, il y a un problème qui prend de l'importance, c'est que le néoconservatisme a régné pendant trop longtemps et il commence à y avoir un ressac contre la droite tant en Angleterre qu'aux États-Unis. Selon un étude internationale récente, l'Angleterre et les États-Unis sont à la queue du peloton pour ce qui a trait à la qualilté de vie dans leurs pays respectifs parmi les pays industrialisés. Également, le Canada n'est pas trop loin de cette même queue du peloton dans cette étude.
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Dans un autre ordre d'idées, on peut constater que la vision politique de M. Dumont est un peu dépassée. Son antisyndicalisme primaire doit s'être un peu adouci suite à la défaite des syndiqués d'Olymel qui prouve que, face aux lulucides et les patronneux de tout acabit, le syndicalisme et la solidarité sociale sont dans un état bien fragile au Québec.
Je suis à peu près certain que les employés d'Olymel ne voteront pas pour l'ADQ.
Avant de conclure, c'était de toute beauté de voir M. Dumont jouer aux vierges offensées quand Pierre Arcand, le néophyte du PLQ, y est allé avec une remarque à la Jeff, en le comparant à Jean-Marie Le Pen. Le problème avec des propos comme ça, c'est que ça va rendre service à M. Dumont en lui donnant encore davantage de votes dans cette mystérieuse région de Québec.
En conclusion, un petit conseil à M. Boisclair, le modèle Blair n'en est pas un de cohésion sociale et de partage équitable de la richesse. M. Boisclair devrait regarder du côté des pays scandinaves pour essayer de voir comment on pourrait développer davantage la cohésion sociale, la qualité de vie et la santé économique du Québec.
Daniel Sénéchal
Montréal


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