Le triomphe de Charest

Flagornerie jusqu'à l'indécence - Quand Charest se fait poète et nous parle de "sa vision", il faut se méfier...


Si tu peux rencontrer Triomphe après Défaite

Et recevoir ces deux menteurs d'un même front,

Si tu peux conserver ton courage et ta tête

Quand tous les autres les perdront,

Alors les Rois, les Dieux, la Chance et la Victoire

Seront à tout jamais tes esclaves soumis,

Et, ce qui vaut bien mieux que les Rois et la Gloire,

Tu seras un homme mon fils!

-- Rudyard Kipling


Ce poème, que Jean Charest a récité à l'ouverture du congrès du Parti libéral vendredi soir, exprime bien la philosophie qui l'anime depuis ses débuts en politique. Le spectaculaire vote de confiance que lui ont accordé ses militants samedi - 97,2% - témoigne de leur admiration pour l'opiniâtreté de leur chef.
En fin de semaine, le mot «détermination» était sur toutes les lèvres. «Quand je songe à laisser tomber une tâche parce que c'est trop difficile, je pense à Jean Charest et je me dis que lui ne lâcherait pas», a confié le président sortant du PLQ, Marc-André Blanchard.
Il y a quelques mois à peine, nombreux étaient les libéraux qui ne donnaient pas cher de l'avenir de M. Charest. Tout le monde est aujourd'hui convaincu qu'il mènera ses troupes lors des prochaines élections générales. Et on ne juge plus impossible qu'il réussisse l'exploit d'obtenir un troisième mandat.
Que s'est-il passé? Après les résultats décevants des élections de l'an dernier M. Charest, comme c'est son habitude, a gardé la tête froide, s'est donné un plan, a pris les décisions difficiles qui s'imposaient, et a foncé. C'est ce qu'il avait fait en 1993, alors qu'il s'était retrouvé chef d'un Parti conservateur décimé. C'est ce qu'il a fait encore après les élections de 1997 (au fédéral) et de 1998 (au provincial). Bref Jean Charest, peu importe le nombre de coups qu'il reçoit, conserve toujours «son courage et sa tête».
Le gouvernement libéral est aujourd'hui mieux géré: il évite les gaffes, il communique mieux. D'où des sondages plus favorables.
Mais les libéraux rencontrés en fin de semaine n'entretiennent pas d'illusions. Ils savent que le gouvernement bénéficie aussi de la faiblesse actuelle de ses adversaires, en particulier de l'ADQ, et que cette situation est sans doute temporaire. Ils voient aussi la situation économique se détériorer aux États-Unis, ce qui ne pourra qu'avoir un impact au Québec.
Le gouvernement libéral a en main un projet ambitieux pour le Québec, un projet qui pourrait assurer notre prospérité à long terme. L'idée d'un «nouvel espace économique» peut sembler abstraite. C'est en réalité un projet très concret, qui vise à ouvrir aux Québécois les emplois et les marchés du reste du Canada et de l'Europe. Il s'agit aussi d'attirer ici les meilleurs talents de la planète.
«J'ai une vision pour le Québec, a dit M. Charest aux congressistes. Je veux que dans 10 ou 15 ans, les gens du monde entier regardent vers nous et disent: c'est là que ça se passe.»
Le défi des libéraux, maintenant, c'est de tenir le cap vers ce projet qui mise sur notre confiance en nous. C'est surtout de convaincre une majorité de Québécois de les suivre dans cette voie au lieu de succomber aux sirènes de la méfiance, toujours séduisantes pour une petite nation. Avec l'appui massif que viennent de lui accorder ses militants, M. Charest est mieux placé que jamais pour relever ce défi.

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André Pratte878 articles

  • 308 206

[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8aQEqnh0QHuh4GyBg&ved=0CEEQ6AEwBQ#v=onepage&q=pratte%20Tout%20est%20pourri&f=false]

[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.





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