Le soufflet de Radio-Canada à Patrick Bourgeois

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Médias - information, concentration, reproduction


Dans son mandat, Radio-Canada doit, et je cite son préambule : la société Radio-Canada, à titre de radiodiffuseur public national, devrait offrir des services de radio et de télévision qui comportent une très large programmation qui renseigne, éclaire et divertit .
Il est aussi dit, à l’alinéa ii : (la programmation de la société devrait à la fois) refléter la globalité canadienne et rendre compte de la diversité régionale du pays, tant au plan national qu’au niveau régional, tout en répondant aux besoins particuliers des régions.
Dans ce contexte, il est impératif que Radio-Canada puisse offrir, à TOUS les Canadiens, une information qui éclaire (c’est écrit dans le mandat) sur les réalités politiques, historiques, économiques et socioculturelles du Canada. Ce principe, violé allègrement par toutes les directions du grand chiffon, prend des allures de cavale depuis le vol du référendum de 1995, notamment avec M. Rabinovitch, l’actuel dirigeant et fédéraliste hargneux dont la qualité du français parlé et écrit est une honte pour tous les francophones de ce pays.
En effet, la règle implicite que tous les décideurs appliquent dans la boîte est celle qui est contenue dans la liste noire de Rabinovitch : tous les noms associés au mouvement indépendantiste ne peuvent et ne doivent pas venir sur les ondes radio-canadiennes pour promouvoir leurs idées, des faits historiques indéniables et leur perspective qui va à l’encontre de la vision de la majorité, laquelle est fédéraliste, multiculturelle, bilingue (pour qui ?), atomisée, post-moderne et pour qui le Québec n’est qu’une composante de plus à se fondre (marginalisée) dans la logique de la langue commune unique (l’anglais).
Le congédiement injustifié de Normand Lester parce que ses livres noirs sur le Canada anglais violaient le principe de neutralité imposé aux journalistes du grand chiffon en était un bon exemple. Idem pour François Parenteau à l’émission radiophonique animée par Joel Le Bigot. Deux indépendantistes notoires liquidés pour leur appartenance au mouvement souverainiste, ce qui n’a pas été le cas de la journaliste Christine St-Pierre dont la prise de position nette et publique en faveur de la présence militaire canadienne en Afghanistan lui a valu, de la part de son employeur, une réprimande symbolique de deux semaines au purgatoire, une candidature libérale et un poste de ministre dans le cabinet Charest.
En violation directe et répétée avec son mandat, le Société se donne impunément le droit d’écarter du débat public l’option politique de plus de 50% de la population qui, en 1995, ont voté Oui au référendum volé sur l’avenir politique du Québec.
Le soufflet à Bourgeois
C’est dans ce contexte de guerre larvée que Patrick Bourgeois, journaliste et tête dirigeante des éditions Le Québécois, vient de subir le soufflet de la Société démagogique Radio-Canada, plus précisément à la radio de Christiane Charette la semaine dernière.
Invité à parler de son nouveau brûlot, Québec bashing, Morceaux d’anthologie, Bourgeois reçoit l’invitation d’en parler à l’émission de Mme Charette. Heureux mais surpris, Il fait une heure d’auto pour se rendre dans les studios de RC à Matane. Il se prépare, entre en studio et attend qu’on lui donne le "cue" pour débuter l’entrevue avec l’animatrice. Tout va bien. Les techniciens vérifient le son, s’assurent de la qualité de la transmission et entendent l’animatrice défiler les invités.
Bourgeois étant le premier en lice, on l’invite à s’installer vers 9hrs pour entrer en ondes à 9hrs 08. Première surprise, le nom de Bourgeois n’apparaît pas dans la liste des invités annoncés par l’animatrice. Autre surprise, jamais Christiane Charette ne débute l’entrevue avec Bourgeois. Furieux, l’auteur se fait dire, au téléphone par Bruno Guglielimineti qui est le réalisateur de l’émission Christiane Charette en direct, que le sujet abordé est trop dense, qu’il ne peut être traité en sept minutes seulement et que, conséquemment, il faudrait en faire un débat contradictoire avec d’autres invités ultérieurement.
La mascarade, qui ne leurre personne, veut nous dire deux choses : que Radio-Canada est incapable de supporter les responsabilités liées à son mandat en reflétant la diversité (réelle) du Canada ; que la société d’État prouve, une fois de plus, que son rôle véritable est d’orienter les consciences vers le statut quo par la censure, la rhétorique mensongère, le biais idéologique et la désinformation au profit de la majorité anglophone.
Les Québécois indépendantistes paient aussi des impôts, vivent dans ce pays depuis 400 ans, adhèrent et pratiquent la politique selon les règles démocratiques avec (trop) de zèle et ont le droit, conséquemment, d’obtenir et de diffuser l’information pertinente qui circule dans un pays qui se réclame pompeusement d’être ouverte, tolérante et démocratique.
Parce que vivre en démocratie implique la connaissance avérée de faits factuels, historiques, politiques, socioculturels et économiques, des discussions ouvertes et honnêtes sur des sujets controversés tels l’indépendance du Québec, la racisme canadien-anglais, l’histoire du génocide culturel des francophones du Canada à l’extérieur du Québec, etc.. Ce que refuse systématiquement de faire la Société d’état en bâillonnant la parole indépendantiste, laquelle doit aussi retentir sur les ondes publiques canadiennes pour faire contrepoids au délire patriotique, avilissant, démagogique et hypocrite des Rick Mercer, Don Cherry et autres Georges Strombolopoulos (The Hour) d’un Canada anglais qui ignore et méprise, eux aussi , le Québec dont ils ne savent rien.
Liste des références :
1- CBC
2- Philpot, Robin, Le référendum volé, Montréal, Les Intouchables, 2005
3- [Courriel de Patrick Bourgeois révélant l’histoire->12527]
photo : Daniel Paquet (Flickr)


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