Marcel Côté à la mairie de Montréal

Le nouvel homme des Desmarais

Tribune libre

Même si la rumeur circulait depuis quelques mois dans les médias montréalais, la confirmation que Marcel Côté sera candidat à la mairie de Montréal demeure étonnante suspicieuse à bien des égards.
Associé à la droite ultra libérale (donc anti-Étatique) et fédéraliste, M. Côté a été, de tout temps, l'homme de main aux mains sales des anti-souverainistes du Québec. Étonnant, dans ce contexte, qu’il puisse former une coalition avec le parti de Louise Harel, Vision Montréal.
Souverainiste de gauche, idéaliste avec un sens aigu du service public et de l'État, Mme Harel a pris acte du dégoût que lui inspire sa candidature à l’ouest du boulevard St-Laurent et a démissionné de son poste de cheffe du parti fondé par un prédécesseur à la mairie de Montréal, Pierre Bourque.
Mais revenons à Marcel Côté, si vous voulez bien. Arrivé en politique comme un «cheval sur la soupe» pour paraphraser le grand philosophe et poète Jean Perron, cet homme derrière la firme conseil Sécor n’a pas la réputation d’être un solidaire ni un ami positif de l’État (comme élément stimulant de l’économie et d’une juste redistribution de la richesse).
Plutôt associé à la famille Desmarais, Jean Chrétien, Paul Martin, les libéraux fédéraux et conservateurs, M. Côté, avec sa Coalition pour Montréal, vient de pondre un texte de cinq pages qui fait «oeuvre» d’énoncé politique.
Annonçant un programme dans les prochains mois (avant le mois de novembre?), la Coalition pour Montréal ratisse très large et intègre à peu près tout le spectre politique et ce, à fort renfort de phrases creuses et racoleuses: la gouvernance, l’éthique, l’harmonie francophone/anglophone, le développement durable, une économie forte, la fierté retrouvée pour les Montréalais, la démocratie, le leadership, la transparence, l’équilibre harmonieux des pouvoirs entre les «arrondissements» et la ville-centre, la valorisation de l’engagement public, la primauté du français dans une ville à forte concentration anglophone, renforcer la dimension internationale de la ville, etc.
L’enflure sémantique est utilisée ici par l’économiste pour faire oublier que cet homme n’a jamais été un rassembleur, un leader respecté et un homme à l’éthique irréprochable.
Au contraire, cet affairiste identifié comme sans scrupules ne peut faire oublier une carrière dont les coups de gueule ont généralement été dirigés pour sciemment ridiculiser la gauche, les étudiants (la mafia est plus démocratique qu’eux, disait-il l’an passé lors du printemps étudiant), les souverainistes québécois, etc.
Maintenant, pour nous faire avaler sa grosse pilule, il parle d’économie sociale et de solidarité. À 70 ans, le nouvel homme des Desmarais ratisse le plus large possible afin d’obtenir des votes partout, par irrationalité, sentimentalisme et opportunisme.
En pleine contradiction avec son parcours professionnel belliqueux, partisan, impertinent et dogmatique (lire à ce sujet La dépossession tranquille de Richard Le Hir), Côté, avec ce document titré Nous sommes tous des Montréalais (quelle formule éculée, quand même!) et sans doute écrit par des conseillers en relations publiques sur un coin de table à Sagard, nous rappelle, avec son contenu électoraliste d’une rare insulte pour notre intelligence, que le pouvoir appartient à la droite Desmaraisque et que seuls ses plénipotentiaires peuvent en disposer...
Pour lire l’énoncé, cliquez sur le lien ci-après:
http://mairiemtl.com/nous-sommes-tous-montrealais/


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2 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    5 juillet 2013

    Si Marcel Côté est l'homme de Desmarais, alors Denis Coderre a sans doute beaucoup trop de squelettes dans son placard.
    Ou bien, il est devenu une grosse enflure d'esprit quand il était le boss du Parti Libéral au Québec.
    Sa charge contre Ignatieff et le Bay Street qui ne voulait pas d'un autre Québécois à la tête du PLC n'est pas pardonnable par l'Establishment, donc la Clique de Sagard n'a pas intérêt à promouvoir cet étalon dans son écurie.
    Si Coderre a des appuis, c'est dans la communauté italienne qu'il va les trouver. Il n'a jamais attaqué Union Montréal de front ou vicieusement. Sans doute que Saputo va le financer.
    Financer ? Que dis-je ? Pas la corporation, vu que c'est illégal. Mais la Famiglia et les amis, oui. Est-ce légal qu'une corporation de mission alimentaire donne des lunchs gratuits/promotionnels aux militants ?
    Ce sera intéressant de comparer les couvertures de Gesca à leur égard.

  • Archives de Vigile Répondre

    4 juillet 2013


    Réflexion tout à fait pertinente, monsieur Kristian.