Le retour des arrogants

Tribune libre - 2007


J’ai eu beau retourner la question dans tous les sens, je ne parviens pas à m’expliquer ce qui a pu passer par la tête de Jean Charest lorsque ce dernier a formé son cabinet.
On peut comprendre la mise au banc de Pierre Paradis pour les raisons que l’on sait. De toute évidence, le premier ministre n’aime pas particulièrement ceux que d’aucuns voient comme des successeurs potentiels. Il en est de même pour Philippe Couillard qui l’a fait passer pour un sous-fifre dans le dossier du CHUM. Son retour à la santé est à n’en point douter, un retour d’ascenseur pour ne pas dire, une punition.
Mais comment concevoir par contre qu’il ait pu laisser de côté des gens sérieux et appréciés comme Yvon Marcoux ou Guy Ouellette. Il aurait pu faire appel à Pierre Arcand, François Ouimet, Michel Bissonnet ou Fatima Houda-Pepin. Pierre Marsan aurait aussi pu accéder au cabinet.
En lieu et place, Jean Charest a préféré ramener les arrogants, en l’occurrence ceux qui lui ont fait perdre les circonscriptions dont il aurait eu besoin pour se donner une majorité. En premier lieu, Monique Jérôme-Forget, alias « Madame foulard ». Une fille que l’on ne peut plus voir même en peinture. Détestée par tous les travailleurs syndiqués du Québec, cette femme aux allures du Joker dans Batman est certes, la plus exécrable des personnalités au sein du gouvernement. Même chose pour Jacques Dupuis qui, bien qu’étant un ministre de la sécurité publique intéressant, continue de faire enrager sans arrêt ceux qui ne partagent pas son opinion. Démagogue comme aucun autre à part Mario Dumont, il est aussi une véritable machine à créer de la chicane. Dieu merci ! Il n’est plus le leader parlementaire du gouvernement.
Monsieur Charest aurait aussi pu nous économiser la présence du Whip tonitruant Norm Macmillan. Il est la grossièreté politique personnifiée. Ce dernier se comporte à l’assemblée nationale avec la délicatesse d’un éléphant dans un magasin de porcelaine. Claude Béchard est un autre insignifiant que le premier ministre aurait eu avantage à retourner dardar sur les banquettes arrière de l’assemblée nationale pour lui permettre de soigner un ego qui ne lui permet plus de se passer la tête dans les portes. Et je vous fais grâce ici des gens aux compétences plus que douteuses tels que Laurent Lessard ou Benoît Pelletier. Le ministre des affaires intergouvernementales canadiennes n’a remué que du vent et des papiers depuis sa nomination au cabinet.
Avec un cabinet semblable, non seulement le premier ministre a exclu le sang neuf qui aurait donné à son gouvernement un une cure de rajeunissement et de renouveau mais en plus, il a manqué la chance de se donner un réel nouveau départ. Il est pensable que Monsieur Charest croit pouvoir compter sur la faiblesse du Parti québécois pour slalomer entre les écueils qui pourraient faire tomber son gouvernement. Mais il s’agit là d’un pari fort risqué.
À mon humble avis, avec une telle équipe, Jean Charest démontre une fois de plus qu’il manque de sérieux et de jugement. On doit conclure qu’il n’a tout simplement rien compris du message que la population lui a envoyé aux dernières élections générales. Ainsi, il ne fait aucun doute dans mon esprit que nous sommes sur la voie rapide vers des élections générales. Peut-être même avant la fin de l’année.
Daniel Lévesque



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