Baillargeon, Stéphane -
Créer un fonds national pour la culture; doubler le budget du Conseil des arts et des lettres du Québec (CALQ) et accroître «de manière significative» celui de la SODEC; améliorer le filet de sécurité sociale des artistes; étendre la politique d'intégration des arts à l'architecture à toutes les constructions publiques; faire de Montréal «une capitale mondiale du design»; développer un conseil du patrimoine, établir des antennes culturelles du Québec à l'étranger: le projet de plate-forme électorale du Parti québécois multiplie les promesses pour affirmer «avec vigueur» ce qui est présenté comme «la place de la culture dans le pays».
Le projet dévoilé dans son intégralité par Le Devoir hier promet de mettre en place une «redevance culturelle» comme il en existe déjà dans plusieurs pays afin de créer un fonds national pour la culture. Cette mesure permettrait de ponctionner les entrées au cinéma et aux spectacles de la scène, la vente et la location de livres, de disques, de vidéos et d'appareils audiovisuels, l'abonnement à la télédistribution et à Internet ainsi que la vente de matériel audiovisuel. Le montant annuel généré par la mécanique de taxation n'est pas dévoilé.
Le budget du CALQ, lui, serait haussé pour atteindre 20 $ par habitant, soit environ 150 millions de dollars par année. Le budget annuel de l'organisme oscille maintenant autour de 75 millions. Par contre, le gonflement de l'enveloppe de la SODEC n'est pas chiffré.
Aux artistes professionnels, le PQ promet un accès «équitable» à l'assurance emploi, une protection en cas d'accident de travail et des congés parentaux. Il est également proposé d'assurer le rayonnement international de la culture québécoise en établissant des «centres culturels du Québec à Paris, à New York et dans d'autres capitales». Une société de diffusion internationale de la culture québécoise agirait en partenariat avec le ministère des Relations internationales.
Un gouvernement péquiste s'engage aussi à développer massivement l'éducation à la culture, notamment en consacrant entre trois et cinq journées du calendrier scolaire à des sorties culturelles. Le document promet encore de faire mousser massivement le design partout, particulièrement à Montréal, d'adopter une politique et une loi sur le patrimoine culturel et d'instituer un conseil du patrimoine culturel du Québec, sur le modèle du CALQ. La politique dite du 1 %, destinée à intégrer les arts à l'architecture, serait étendue aux constructions municipales.
La proposition péquiste agite aussi un tas de promesses à réaliser «dès la proclamation de la souveraineté du Québec». Le document propose par exemple l'inscription du «développement culturel» dans la future constitution du Québec et la création de diverses institutions nationales, dont plusieurs chaînes de radio et de télévision.
Il a été impossible d'obtenir un commentaire du PQ. L'actuelle titulaire du ministère de la Culture, elle, a critiqué le plan stratégique. «Ce qui me frappe surtout dans ce qui semble être la plate-forme du Parti québécois en culture, c'est cette intention de taxer, de commencer à taxer pour ensuite mettre en place différents organes d'information», a commenté la libérale Line Beauchamp. «Rappelez-vous que le premier énoncé adopté en conseil général du PQ [demande] des organes d'information et de propagande. C'est donc tout à fait spécial de retrouver ça dans la plate-forme, des taxes et de la propagande. Êtes-vous vraiment surpris? Pas moi.»
Avec la collaboration d'Antoine Robitaille
Plate-forme électorale du Parti québécois
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