Le PQ doit se redéfinir

PQ - stratégie revue et corrigée



Le succès incontestable de l'Action démocratique du Québec (ADQ) lors des élections du 26 mars amènera des remises en question au sein du Parti québécois (PQ). Bien que certains prédisent la mort du PQ, nous ne pouvons pas l'affirmer. Au contraire, c'est peut-être le Parti libéral du Québec (PLQ) qui est en voie de disparaître des régions en devenant le représentant des non-francophones.

Toutefois, pour survivre, les militants du PQ devront faire une très bonne lecture de la situation et ne pas rejeter toute la responsabilité sur le chef. Pour y répondre, il faudra comprendre les causes de la défaite électorale, qui tiennent au fait que les électeurs en ont assez des politiciens qui n'écoutent pas la population. Beaucoup de gens ne voulait pas de ce référendum coûte que coûte, et il faut les comprendre: même si les péquistes ont horreur de l'expression «conditions gagnantes», une troisième défaite référendaire ferait très mal au Québec et mettrait un terme définitif au projet souverainiste.
Le PQ devra refaire ses devoirs et revenir à ses racines. Il pourrait recycler son slogan et dire «Reconstruisons le PQ!». Le PQ peut changer le contenant en changeant de chef, de nom, de logo, ou déménager sa permanence, mais cela ne suffira pas. C'est le contenu qui doit être changé. Si les militants concluent que la défaite est causée par le chef et qu'on peut continuer comme avant, le parti est alors voué à l'agonie.
Le PQ ressemble à un club sélect où le programme est développé par et pour les militants. On est loin des préoccupations des Québécois, qui ont peu à faire des débats sur les référendums ou sur les élections référendaires. Il faut arrêter d'avoir peur de perdre la base radicale militante qui dicte le programme du parti. 1Qu'on soit d'accord ou pas, les électeurs ont toujours raison.
Le PQ doit recentrer ses préoccupations sur la société québécoise, reprendre son bâton de pèlerin pour convaincre les Québécois, arrêter de promettre un référendum en début de mandat et revenir avec le projet de souveraineté-association. Ces positions condamneraient peut-être le PQ à ne pas faire de référendum dans l'immédiat.
La question que les militants du PQ doivent se poser est celle-ci: pourquoi voulons-nous la souveraineté? Il n'y a qu'une réponse à cette question et elle est simple: nous voulons la souveraineté pour que le Québec puisse se développer, s'épanouir et prendre sa pleine maturité afin de parler d'égal à égal avec les autres nations et ne plus se battre pour demander la permission à d'autres pour réaliser ses projets!
Actuellement, le projet souverainiste repose sur un argumentaire référendaire et fiscal. Un bon moyen d'ennuyer la population, c'est de leur parler d'impôts! De là à dire que le projet tel qu'il est actuellement n'est pas porteur d'espoir, il n'y a qu'un pas à franchir.
Pour se reconstruire, le PQ a besoin d'un vent de fraîcheur afin d'amener un nouvel élan, du leadership, de l'enthousiasme et une nouvelle vision. Et surtout, un discours cohérent qui rejoigne les Québécois, pas seulement les membres du PQ. En cela, il est nécessaire de redevenir le parti identitaire des Québécois avec des projets de société. [...]
Les militants devront comprendre que le PQ ne peut dicter ses volontés aux Québécois, car en réalité, ce sont les Québécois qui dictent leur volonté aux partis politiques. Et c'est ce qu'ils ont fait le 26 mars en votant massivement pour l'ADQ.
Martin Aumais, Membre du Parti québécois

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Membre du Parti québécois, Vice-président du PQ dans
la circonscription de Prévost





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