Le « pourquoi », mais encore ?

Tribune libre - 2007

Allard*Jonathan - Selon Mme Pauline Marois, et c’est vraisemblablement la position prise par
le Parti Québécois, le chemin devant mener à l’indépendance nationale des
Québécois doit passer par l’attentisme, l’étapisme, la gouvernance
provinciale à moyen terme, voire à long terme et, entre-temps, un dialogue
porté davantage sur le « pourquoi » de l’indépendance plutôt que sur le «
comment ». Que répondent les indépendantistes à tout ça? Ça reste à voir.
Mais pourquoi le « pourquoi » doit-il ici prévaloir sur le « comment »? Ça
ne semble pourtant pas impossible de discuter des deux à la fois. Bien
entendu, il est important de renouveler le discours indépendantiste et de
réitérer les raisons de faire l’indépendance nationale, mais il est tout
aussi important de s’entendre sur la stratégie d’accession à cette
dernière. Sinon, ne serait-ce pas désirer aller à un endroit sans se fixer
d’itinéraire? Non seulement il y a risque de se perdre en chemin, mais en
plus ça risque d’être long avant d’arriver à destination.
Mais il y a pire. Il y a pire que de ne pas parler du « comment », et
c’est de ne pas offrir le choix d’appliquer ce « comment », peu importe sa
forme, sauf peut-être dans un futur pas si près que ça. Entendez ici que la
stratégie du PQ est de reporter l’accession à l’indépendance au delà de
plusieurs mandats de gouvernance provinciale. Bref, c’est paralyser
volontairement le mouvement indépendantiste que de le maintenir dans un
brouillard attentiste.
Exprimer la nécessité de faire l’indépendance, le «
pourquoi », les indépendantistes le font couramment et ce n’est pas
suffisant. Il est temps de leur donner aussi l’opportunité de s’affirmer
politiquement en leur proposant une occasion concrète de donner leur appui
en faveur de l’indépendance. Et ce ne sera possible qu’à la condition que
les indépendantistes de tout horizon se mettent dès maintenant à discuter
non seulement du « pourquoi », mais aussi du « comment » et qu’ils dégagent
de leurs discussions une stratégie légitime et lucide menant à la création
imminente du pays du Québec.
Jonathan Allard

Étudiant en Études politiques appliquées à l'Université de Sherbrooke
-- Envoi via le site Vigile.net (http://www.vigile.net/) --


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2 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    9 septembre 2007

    Croyez-moi, M. Lotbinière, lorsque je vous dis qu'il m'apparaît maintenant évident que le Parti Québécois ne nous mènera pas à l'indépendance nationale. C'est pourquoi je dénonce dans cet article sa stratégie attentiste, qui est d'une lenteur à vous faire vomir.
    Mon cher ami, j’ai déjà joint les rangs du PI cet été et dernièrement j’ai rencontré un des co-fondateurs en Éric Tremblay. Je suis bien au courant des positions de ce nouveau parti qui, à mon plus grand bonheur, prône l’action stimulante plutôt que l’attente somnifère. Pourtant, je ne crois pas pour autant que plus de réflexions seraient nécessairement vaines. Il est difficile de qualifier le temps qu’on met à perfectionner une stratégie – voire à la rendre inattaquable – comme étant du temps perdu. Comme n’importe quel indépendantiste, je ne veux pas qu’on se casse le nez du fait d’un manque de préparation. Bien sûr, il faut agir rapidement si nous désirons vraiment se mobiliser pour la prochaine campagne électorale, mais faisons-le tout aussi intelligemment, puisque la démarche du PI risque d’être questionnée voire critiquée de tous côtés.
    Malheureusement, je ne pourrai pas me présenter au Café Kriegoff ce lundi, du fait d’autres obligations liées à mes études universitaires, mais comme tout bon militant, je tâcherai de m’informer sur ce qui s’y est dit. Merci tout de même pour votre invitation, et merci d’avoir laissé un commentaire.
    Bien à vous,
    Jonathan Allard

  • Archives de Vigile Répondre

    8 septembre 2007

    Monsieur Allard,
    Vous vous illusionnez si vous croyez encore que le PQ conduira les québécois à l'indépendance. Ils les conduira nul part!
    J'ai 54 ans, Je milite pour cette cause depuis l'âge de 17 ans. J'ai fait dans le PQ tout ce qui est humainement possible de faire, comme d'ailleurs probablemet plusieurs milliers de québécois et de québécoises depuis plus de 30 ans. Vous ne pourrez jamais être plus péquiste que votre humble serviteur. Croyez-moi! Parlez-en à mon entourage que j'ai enmerdé pendant trois décennies en leur parlant du pays qui arrivait et qui n'est pas né encore.
    Il faut passer à autre chose et revenir au coeur même du projet. Il faut être transparent dans notre démache. Il faut revenir à ce qu'un vote pour le PI sera un mandat sans équivoque, pour réaliser l'indépendance du Québec, dès le lendemain des élections générales gagnées.
    Je vous invite à sauver du temps en vaines réfexions. Je vous invite à vous joindre aux patriotes québécois qui se réuniront lundi soir au Café Kriegoff à Québec.Vous pourrez peut-être dire à vos enfants:"J'y étais!"
    Vive le PI! Denis Julien Lotbinière