Le jupon de vos «préférences idéologiques» dépasse

Par Étienne LaHire

Parlons de souveraineté à l’école

Bonjour,
_ auditoire@radio-canada.ca
Juste un mot rapide concernant en particulier le concept « La Première à la carte ».
N'ayant pas le temps d'écouter la radio (que je trouve d'ailleurs, de manière générale, d'une désarmante insignifiance, Radio-Canada comprise: bien qu'à une moindre échelle de ses concurrentes, il est vrai), je comptais prendre l'habitude de syntoniser ces «plusses» meilleurs moments du jour que vous regroupez désormais dans le cadre de cette dite «Première à la carte».
Or je suis consterné de constater combien les deux tiers de la programmation m'apparaissent sans intérêt: du potinage et/ou des intervenants incapables de s'exprimer de manière concise et dans un français correct (souvent beaucoup de phrases pour dire presque rien: le «recenseur» de revues scientifiques à «Indicatif Présent» [je crois?] illustre tristement cet état de fait). La présentation de Mme Tremblay confine également à du remplissage qui confine à la mièvrerie (ne se rendra-t-on jamais compte à la fin combien, par exemple, il est ridicule de «demander» à un auditoire... - qui ne peut répondre, bien évidemment - s'il... se porte bien. Et de surcroît répondre pour «lui»! Comme s'il s'agissait du reste d'une personne unique. Bref, racolage insupportable style Rock Détente).
Entre autres éléments, j'ai été aussi singulièrement sidéré par l'unanimisme qui a prévalu lors de la rencontre de quelques journalistes et chroniqueurs, dans la mouvance des déclarations «politiques» récentes de Michel Tremblay et Robert Lepage (je crois que c'était à «Maisonneuve à l'écoute», mercredi ou jeudi, les 12 ou 13 avril). Tout ce beau monde (de Michel C. Auger à Chantal Hébert et Christian Dufour) s'entendait comme larrons en foire pour affirmer que l'Indépendance du Québec n'était plus (grosso modo) au menu du citoyen québécois. Comme si les difficultés actuelles propres aux outils partisans affairés à cette Cause (le PQ et M. André Boisclair en particulier) devaient tout naturellement se confondre avec le Projet lui-même. Qui, les sondages le confirment sans cesse, reste séduisant pour au moins la moitié de la population, et pour une majorité absolue de Québécois d'expression française.
Or non seulement cette «analyse du et dans le "Entre nous"» ne tient pas la route (ce qui en soi ne relève pas, bien sûr, de la responsabilité de la SRC) et renvoie à une compréhension extrêmement superficielle du pouls de notre société (je comprends de mieux en mieux le "rapatriement" de Michel C. Auger au sein de l'Empire Gesca...) mais, et cela est beaucoup plus grave, je constate surtout, quant à vous (Radio-Canada), que vous avez retenu des invités qui de facto disposaient à pareil unanimisme trompeur.
Bref, on ne fera jamais la promotion de l'Indépendance du Québec, n'est-ce pas, en invitant en boucle tous les André Pratte disponibles sur le marché. A fortiori à la même table...
Résumons-nous.
1) C'était une idée formidable de ramasser en un bloc unique de trente minutes (et accessible en tout temps pour l'auditeur) les meilleurs moments du jour à la Première Chaîne. Hélas, je constate que c'est tout juste si vous parvenez à offrir dix ou quinze minutes réellement de qualité. Douze minutes par 24 heures de diffusion, en moyenne, convenons-en sans ambages: c'est de la caricature. Même Rock Détente et autres antennes analogues parviendraient à mieux faire...
2) Vos « choix » d'invités concernant le débat dit national. À cet égard, le jupon de vos «préférences idéologiques» dépasse parfois jusqu'à l'obscénité. On se croirait dans les journaux de Gesca... toujours prêts à jouer les vierges offensées lorsqu'on leur fait remarquer tout bonnement ce qu'ils font jour après jours sous couvert d'«information» et de «réflexion»: de la propagande pro-Canada...
J'ai longtemps été un fan de Radio-Canada. Vous faisiez du bon travail. C'était professionnel, stimulant, intelligent et très représentatif des multiples «forces» et des différents mouvements d'opinions de la collectivité québécoise. Mais je vous ai littéralement larguée dans la dernière décennie. Car vous êtes devenue tout simplement médiocre, toutes chaînes radiophoniques et télévisuelles confondues.
Quand une antenne radiophonique - publique qui plus est (sinon d'État!) - se montre incapable d'offrir 15 minutes intelligentes par jour à ses auditeurs, c'est qu'elle a réellement dépassé, je le crains, tous les standards connus de l'indigence intellectuelle.
Reste toutefois, il est vrai, une hypothèse non retenue à cette heure (laquelle hélas ! vous "sauverait" et vous trahirait à la fois): Radio-Canada s'assure que dans l'entonnoir de ce trente minutes quotidiennes n'y soit déversé, effectivement, que des potins sans véritable intérêt.
Car enfin, n'ayant pas l'occasion (ni vraiment le désir, pour les raisons dites) de vous syntoniser tout le jour durant, je ne puis plus présumer de la qualité générale de votre programmation. Sauf que si voilà les meilleures trente minutes, eh bien je ne manque rien. Mais vraiment rien du tout.
Salutations,
Étienne LaHire
_ citoyen-contribuable qui paie de ses taxes et impôts pareil fiasco
_ Montérégie, Québec


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