Larmes de crocodile à l’œil, Justin Trudeau s'est excusé la semaine dernière auprès des Inuits.
Le m’as-tu-vu cabotin qui nous dirige aime se confondre en excuses. Jamais dans l’histoire du Canada un Premier ministre ne s’est autant excusé. Dès qu’il en a l’occasion, il se morfond en repentances, regrets, remords, jérémiades et autres demandes de pardon. Ça ne coûte pas cher et, électoralement, ça rapporte bien. Vous êtes un groupe opprimé, qui l’a déjà été, ou qui pense l’être ou l’avoir été, Trudeau va vouloir faire un «selfie» inclusif avec vous. Ou plus correctement dans son cas, un EGO-portait.
Voici une liste non exhaustive de mea culpa de Trudeau qui en a fait sa marque de commerce.
En 2015 il avait déjà présenté ses excuses aux autochtones en général et accepté la responsabilité pour les «erreurs commises». Il aurait dû dire «crimes», mais il adore les euphémismes doucereux. Plus rassembleurs.Le premier ministre Trudeau s’excuse (2017) auprès des communautés LGBT+. Justin Trudeau présente les excuses officielles (2018) pour les Juifs refoulés du pays en 1939.Justin Trudeau a présenté ses excuses (2016) pour le navire Komagata Maru refusé au Canada en 1914 à cause de ses passagers sikhs, musulmans et hindous. Visitant le monument du génocide arménien à Erevan en 2018, Justin Trudeau déclare: «Les Canadiens se tiennent debout contre la haine et la violence qui ont alimenté des actes aussi terribles».
Et les Acadiens, Monsieur le Premier Ministre, pourquoi avez-vous peur d’en parler ?
Le peuple acadien a subi, ici au Canada, des exactions terribles par leurs brutalités et leur implacabilité. Jamais le Royaume-Uni ou son état-successeur le Canada ne se sont excusés pour leur déportation et leur génocide.
Comme le note David Le Gallant, Président de la Société internationale Veritas Acadie et Jean-Paul Savoie, ancien président du Congrès mondial acadien, le génocide acadien ne se limite pas à une «déportation», mais satisfait à tous les critères énoncés par l’ONU dans l’Article II de la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide.
Ce qui est arrivé aux Acadiens en 1755, les Arméniens l’ont vécu en 1915, une action concertée pour leur anéantissement. Le génocide des Acadiens qui s’est prolongé de 1755 à1762 fut orchestré par la Couronne britannique en la personne du duc de Cumberland, le fils du roi George II qui s’était déjà fait une réputation de brute sanguinaire. Surnommé «le boucher de Culloden», après des massacres d’Écossais c’est lui qui avait imaginé la solution définitive au cas des Acadiens: déportation et extermination.
La Loi canadienne sur les crimes contre l’humanité, adoptée en 2000, rejoint celle de l’ONU. Or le gouvernement du Canada n’a jamais entrepris de démarches pour reconnaitre le caractère génocidaire de la décision des autorités britanniques d’éradiquer le peuple acadien pour s’emparer de ses terres afin de les remettre à des colons anglais.
La majorité des descendants des survivants de ce génocide sont citoyens canadiens. Avec la mode trudeauiste d’autoflagellation à Ottawa, il devrait être dans l’ordre des choses que le Premier ministre et le Parlement canadien reconnaissent enfin le génocide acadien.
Même si le peuple acadien en subit encore aujourd’hui les séquelles, le sujet est tabou ailleurs qu’au Québec et dans les régions francophones des Maritimes. Tout comme à Terre-Neuve, il ne faut pas demander ce qui est arrivé aux Béotuks, les autochtones de l’île.