Le français minoritaire à Montréal, vraiment?

Par contre, quand on étudie la question sous l'angle de la langue la plus souvent parlée à la maison, le français continue d'être majoritaire à Montréal, à 54,2%.

Recensement 2006 - Langue française


Le français est aujourd'hui minoritaire à Montréal, ont martelé les médias hier. Tout vrai?

Sous l'angle de la langue maternelle, oui. Dans l'île de Montréal, 49,8% des gens déclarent avoir pour langue maternelle le français; 17,6% disent parler anglais, et 32,6%, une autre langue.
Par contre, quand on étudie la question sous l'angle de la langue la plus souvent parlée à la maison, le français continue d'être majoritaire à Montréal, à 54,2%.
Or, selon Guy Oddo, directeur de la région de l'Est pour Statistique Canada, «la langue parlée à la maison est une mesure plus précise du concept linguistique».
Chantal Girard, démographe à l'Institut de la statistique du Québec, abonde dans le même sens. «Quand des gens viennent d'ailleurs, il y a de bonnes chances pour que leur langue maternelle ne soit ni le français, ni l'anglais, même s'ils peuvent néanmoins très bien s'exprimer dans l'une de ces langues.»
Ainsi, les Tunisiens, les Algériens, les Marocains ou les Haïtiens qui répondent aux questions du recensement seront nombreux à déclarer que leur langue maternelle est l'arabe ou le créole, alors que dans une vaste proportion, ils parlent un français impeccable.
Sous l'angle de la langue la plus souvent parlée à la maison, dans l'île de Montréal, le français reste majoritaire, à 54,2%. Majoritaire, mais la chute est néanmoins appréciable: par rapport à 2001, c'est 2,2% de moins (ce que certains expliquent, par le départ massif de francophones vers la banlieue).
Autre impondérable des recensements: la volonté d'un grand nombre de personnes, parfois, à saboter une question. Un mois avant le recensement de 2006, un courriel s'est mis à circuler dans l'Internet, incitant les francophones bilingues du Canada à ne pas dire qu'ils étaient capables de s'exprimer dans les deux langues officielles afin d'éviter, disait l'expéditeur, que le gouvernement fédéral ne diminue les services aux francophones.
Statistique Canada croit que ce courriel, envoyé massivement, est à l'origine de la baisse du bilinguisme observé chez les francophones dans presque toutes les provinces et territoires. Selon les données, 43,4% des francophones du Canada se disaient bilingues en 2001, alors qu'ils ne seraient plus, en 2006, que 42,4% à pouvoir s'exprimer dans les deux langues.
Enfin, fait à noter, les données de recensement n'évoquent nulle part la langue de travail. Ces résultats sortiront en mars.
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