Le cynisme, la relève et la souveraineté

Option nationale - Jean-Martin Aussant


C’est pratiquement devenu une mode de dire qu’il n’y a pas de relève en politique. On entend aussi que la souveraineté serait le projet d’une seule génération. Mais sur quelle analyse sérieuse se base-t-on pour en arriver à de telles conclusions?
La réalité est qu’il y a, à l’Assemblée nationale, une députation très prometteuse, qualifiée et diversifiée. Ces nouveaux élus de 2007 et 2008 proviennent notamment des milieux économique, culturel, juridique, municipal, communautaire, agroalimentaire et journalistique et cumulent des parcours impressionnants. Tous veulent contribuer, par leurs idées et leur énergie, à faire avancer le Québec. Laissons-les se faire entendre.
Certains commentateurs, qui déplorent le manque de relève, auront pourtant tendance à couvrir davantage les déclarations d’ex-élus que celles de nouveaux élus qui ne demandent qu’à établir leur crédibilité. Avec une tribune médiatique plus accessible, la relève pourra démontrer que le renouvellement de la classe politique est bien réel et que les Québécois ont toutes les raisons d’être optimistes.
Fort du succès du Club des ex, pourquoi RDI ne lancerait-il pas le Club des nouveaux? Pourquoi TVA et LCN n’inviteraient-ils pas les recrues à débattre sur le Québec à venir? Pourquoi V ne diffuserait-elle pas un forum régulier mettant en vedette des nouveaux parlementaires de différents partis?
La relève comme antidote au cynisme
Laisser croire qu’il n’y a pas de relève politique ne fait qu’alimenter le cynisme actuel. Cela sert bien le gouvernement en place qui y a tellement contribué. En effet, un gouvernement en fin de régime qui suscite le mécontentement ne souhaite certainement pas voir éclore le renouveau qui mettra encore plus en évidence son échec.
Si tant de citoyens se désintéressent de la politique, c’est qu’ils ne se sentent pas touchés par les messages véhiculés. Or, il y a plusieurs nouveaux messagers à l’Assemblée nationale qui ne demandent qu’à prouver qu’il est possible de faire de la politique autrement que ce à quoi nous a habitués le gouvernement libéral. Ils ont des idées comme instaurer des élections à date fixe pour en éviter le déclenchement partisan de même que revoir le mode de financement des partis politiques. Ils veulent également remettre l’éthique au premier plan après un relâchement inacceptable du gouvernement de Jean Charest. Une enquête publique sur la construction et le financement des partis demeure pour eux plus pertinente que jamais. Ils veulent, encore et surtout, parler de la souveraineté du Québec qui permettra de mieux régler les problèmes auxquels nous sommes confrontés.
Il faut également cesser de prétendre qu’il n’y a pas de changement qui puisse provenir des « vieux partis ». Les partis peuvent exister depuis plusieurs années, c’est sur la base de leurs élus actuels qu’il faut les juger. Pour faire une analogie avec le hockey, les Canadiens de Montréal ont plus de 100 ans d’histoire mais ils nous présentent à chaque saison de nouveaux joueurs. Ne serait-il pas ridicule d’en vouloir aux Canadiens de 2010 pour une erreur commise par un joueur il y a 30 ans? Ou de prétendre qu’aucun joueur ne pourra plus jamais électriser la foule au Centre Bell?
La souveraineté comme meilleur espoir
S’il est un projet qui peut combattre le cynisme actuel, c’est bien de travailler à ce que le Québec devienne un pays souverain comme près de 200 autres pays dans le monde qui n’ont jamais regretté leur liberté. Les enjeux de la mondialisation et du développement durable rendent la souveraineté d’autant plus urgente et pertinente que les décisions se prennent au sein de forums internationaux où seuls les pays souverains ont voix au chapitre.
Et soyons lucides, le scandale des commandites des années 90 au fédéral et le manque d'éthique du gouvernement fédéraliste à Québec ont contribué au désenchantement de la population. Or, ce sont précisément ces mêmes acteurs qui nous disent depuis toujours que le Québec devrait demeurer une simple province canadienne. Il ne s’agit pas là d’une coïncidence. La population québécoise a le choix de faire confiance à un groupe ou l’autre : soit celui qui pense que tous les moyens sont bons pour empêcher le Québec de disposer de tous ses outils de développement, soit celui qui pense plutôt que le Québec est capable de se prendre en main et de décider lui-même de son avenir.
Heureusement pour la suite des choses, la relève à l’Assemblée nationale fait partie de la deuxième catégorie. Avoir confiance en nous-mêmes et être conscients de notre potentiel est le meilleur antidote contre le cynisme et le pessimisme. Cette relève, si on l’écoute, sait faire la preuve que la souveraineté est bénéfique sur tous les plans.
Que l’on cesse de dire qu’il n’y a pas de renouveau en politique. La relève est bel et bien là et elle est résolument souverainiste. Qu’on l’écoute d’abord, on pourra ensuite la juger en toute connaissance de cause.
Jean-Martin Aussant

Député de Nicolet-Yamaska

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Jean-Martin Aussant17 articles

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Député de Nicolet-Yamaska

7 juin 2011
_ Conférence de presse de M. Jean-Martin Aussant, député de Nicolet-Yamaska

Sujet : [Le point sur son avenir politique->http://www.assnat.qc.ca/fr/video-audio/AudioVideo-36653.html]





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