«Le Canada est né en français»

Nous publions ici un extrait de l'allocution du premier ministre Harper devant le parlement australien, à Canberra, en Australie.

Québec 2008 - 400e anniversaire de la fondation du Canada?...

Le premier ministre Stephen Harper a conclu son séjour en Australie hier par un discours devant le Parlement australie où il a notamment affirmé que le Québec formait une nation au sein du Canada.



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À mon avis, l'étroite et chaleureuse relation qui existe entre le Canada et l'Australie aujourd'hui est remarquable. Parce qu'elle n'est pas issue de la proximité ou de la nécessité. Nous nous trouvons aux deux extrémités de la planète. C'est l'étoile du Nord qui guide nos rêves, alors que la Croix-du-Sud guide les vôtres.



L'Australie est née en anglais; le Canada en français - à Québec, il y a 400 ans l'année prochaine - ce qui est reflété jusqu'à ce jour par la présence des francophones et de la «nation québécoise» au sein de notre pays uni.
Mais même après que le Canada eut été soumis à la Couronne britannique, pendant des siècles, nos deux pays ont défendu ardemment leur propre destinée. Mais c'est finalement par nos valeurs communes que nous avons découvert notre véritable similitude.
Les batailles épiques du XXe siècle - contre l'impérialisme, le fascisme et le communisme - nous ont opposés aux ennemis communs de notre plus grande civilisation.
Bien que nos troupes se soient rarement battues sur le même champ de bataille, elles se sont battues pour les mêmes idéaux.
Finalement, c'est par nos valeurs communes que nous avons découvert nos véritables affinités. Et, bien sûr, lors de la Première Guerre mondiale, l'étincelle de notre identité nationale respective a jailli: la nôtre à la crête de Vimy, la vôtre à Gallipoli.
Au cours de ces grandes épreuves nationales et de celles qui ont suivi, nous avons renouvelé et resserré nos liens familiaux. Nous sommes devenus comme des cousins - «des cousins stratégiques», pour citer votre historien militaire John Blaxland.
Et aujourd'hui, malgré notre immense distance géographique, le Canada et l'Australie suivent des chemins remarquablement similaires. Nous nous sommes servis des forces héritées de nos ancêtres européens. Nous avons ouvert nos portes au multiculturalisme et à l'immigration. Et nous avons enclenché un processus de réconciliation avec nos Premières nations.
Un Sénat envié
Le Canada et l'Australie ont bien sûr également emprunté tous les deux aux traditions et aux institutions du gouvernement britannique et du fédéralisme américain et les ont adaptées en cours de route. Je ne peux m'empêcher de constater toutefois que vous avez fait un bien meilleur travail que nous avec au moins une des institutions de Westminster, le Sénat.
Comme aime à le répéter un politologue canadien, lorsque nous regardons l'Australie, nous "envions" son Sénat. Au Canada, les sénateurs sont encore nommés, et non pas élus. Ils ne sont pas tenus de prendre leur retraite avant l'âge de 75 ans et peuvent conserver leur siège pendant 45 ans. La nature du système fait en sorte qu'ils n'ont pas de compte à rendre aux électeurs.
J'éprouve donc un plaisir particulier à me retrouver en compagnie de sénateurs qui ont été élus par les gens qu'ils représentent. Se voir confier directement par le peuple le mandat de gouverner est un grand honneur et une grande responsabilité. C'est l'essence même d'un gouvernement responsable et la condition minimale de la démocratie au XXIe siècle.
Le Sénat australien démontre comment une chambre haute réformée peut fonctionner au sein de notre système parlementaire. Et les Canadiens comprennent que notre Sénat, tel qu'il est aujourd'hui, doit soit changer ou, comme les anciennes chambres hautes de nos provinces, disparaître.


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