La stratégie Marois

Elle frappera dans le mille si elle exige, au lieu de quémander, les pleins pouvoirs sur la langue, la culture et l’éducation.

Tribune libre

LA STRATÉGIE MAROIS.
En excluant pour le moment le nécessaire rapport de force que nous donnerait un référendum sectoriel, sur la langue, la culture et l’éducation, la stratégie proposée par Pauline Marois pour raviver la flamme souverainiste nous laisse sur notre faim sur les moyens à prendre. Elle frappera dans le mille si elle exige, au lieu de quémander, les pleins pouvoirs sur la langue, la culture et l’éducation. L’appui à la souveraineté culturelle jadis exploitée par Robert Bourassa au scrutin de 1973 jouira sans doute de l’appui quasi-unanime des Québécois francophones. Pour le reste, ce sera une fin de non-recevoir évidente et redondante du fédéral.
Un rapport d’impôt québécois unique suppose que Québec transfèrera des fonds à Ottawa pour les services fédéraux et la péréquation, il faut rêver en couleur pour y croire!
Pour l’environnement, c’est une stratégie à contre-courant du nécessaire avenir. L’environnement n’a pas de frontières et devrait résolument être décidée par une instance supranationale où tous les gouvernements auront l’obligation de gérer selon des paramètres mondiaux. Dans un contexte de mondialisation qui s’accélère, aucune compétitivité équitable entre les pays n’est envisageable si le droit de polluer diffère d’un pays à l’autre, la situation économique actuelle résultant de l’absence de règlementation mondiale adéquate des marchés financiers en sont la preuve.
Tant que nous n’aurons pas les attributs d’un pays, avoir plein pouvoir sur l’immigration est illusoire sauf si on y va, pour le moment, avec une nouvelle entente du type Collin-Couture bonifiée.
Mis à part, enfin, d’un projet de Constitution Québécoise pour rendre la souveraineté palpable et désirable et des cours d’histoire nationale qui auraient dû naturellement être imposés à la première prise de pouvoir du Parti Québécois en 1976 il ne faut pas se bercer d’illusions.
Tout ce qui touche à la préservation et à l’épanouissement de l’identitaire sera sans doute une carte gagnante et à cet égard il serait souhaitable que l’Assemblée Nationale sous un gouvernement souverainiste se prononce clairement contre des décisions canadiennes qui sont contraires à l’opinion majoritaire des Québécois. La guerre en Afghanistan est un exemple éloquent. Le Québec ne pourrait-il pas s’ingérer à son tour dans des domaines relevant du fédéral?
Pas toujours nécessaire d’injecter de l’argent pour s’ingérer!
Le non respect d’une constitution à laquelle nous n’avons pas adhéré et qui de surcroît n’est même pas respectée pas le fédéral lui-même devrait-il nous empêcher d’avancer avec les mêmes stratégies?
Cessons d’agir comme une province et donnons aux Québécois le goût d’un pays !
James A. Wilkins
Lac Brome

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James A. Wilkins11 articles

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Ex-président du Parti Québécois de Brome-Missisquoi





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5 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    10 juin 2009

    Bonjour!
    Le PQ dit lui-même depuis longtemps, à l’instar de très nombreux analystes, que la voie des demandes à Ottawa est une impasse, une perte d’énergies et qu’il n’y a rien à en tirer .Quoi comprendre de Pauline, l’autonomiste-fédéraliste ?

  • Archives de Vigile Répondre

    9 juin 2009

    Bonjour!
    [ «Tous les gouvernements québécois depuis un demi-siècle ont tenté sans succès de limiter le pouvoir de dépenser d'Ottawa. Mme Marois,(avec son plan autonomiste/fédéraliste) imiterait-elle Duplessis, qui refusait les subventions fédérales aux universités?

    Dans sa conférence de presse du 7 juin 2009, Mme Marois a soigneusement évité de parler de «référendums sectoriels», qui constituent pourtant l'élément le plus neuf de sa stratégie et un passage obligé pour faire pression sur Ottawa.

    Outre les chicanes avec Ottawa, que ce soit devant les tribunaux ou sur la place publique, l'adoption d'une constitution québécoise, d'une loi sur l'identité québécoise, d'une «nouvelle loi 101», créera une certaine effervescence politique.Ce sera le début d’une guérilla permanente. Mme Marois reconnaît être incapable de gagner un référendum sur la souveraineté.Elle ne bénéficiera pas d'un rapport de forces très avantageux.---Michel David,le Devoir,9 juin,2009 »]

  • Archives de Vigile Répondre

    9 juin 2009

    Bonjour
    [ «Le Plan (du PQ-Marois),présenté le 7 juin 2009,propose le rapatriement de pouvoirs fédéraux vers le gouvernement du Québec. Cela n’a rien d’original. C’était l’approche du rapport Allaire. C’est l’autonomisme de l’ADQ. Le Parti libéral du Québec a une politique moins maximaliste, mais similaire.
    Le PLQ,le PQ et l'ADQ exigent le rapatriement à Québec de toutes les activités d’Ottawa relatives à la culture.

    Qu’est-ce que le gouvernement du Québec est empêché de faire dans des domaines comme la santé et l’éducation?
    Débordements aux urgences, pénuries de médecins et d’infirmières, insuffisance des soins aux personnes âgées, retards dans la construction du nouveau CHUM, absence de contrôles de qualité en pathologie, décrochage scolaire, ratés de la réforme pédagogique, mauvaise qualité du français parlé et écrit:toutes ces (matières) relèvent de la compétence exclusive (souveraine) du gouvernement du Québec.

    Dans les chicanes Québec-Ottawa que provoquent inévitablement les luttes de compétences, les Québécois devraient exiger des élus qu’ils expliquent comment, concrètement, la détention d’un pouvoir par un ordre de gouvernement plutôt qu’un autre améliorerait les choses. ---André Pratte,la Presse,9 juin 2009 »]

  • Archives de Vigile Répondre

    9 juin 2009

    Bonjour
    Depuis son élection majoritaire,le gouvernement Charest a entrepris des négociations avec le fédéral demandant la pleine souveraineté du Québec en matières de Culture et de Télécommunications.
    M.Harper lui a répondu que pour l'instant sa priorité était la crise économique.Les discussions pour un arrangement administratif se poursuivent,à l'abri d'un show média.
    Le gouvernement Charest n'a pas seulement des défauts.

  • Michel Laurence Répondre

    9 juin 2009

    « Cessons d’agir comme une province et donnons aux Québécois le goût d’un pays ! »
    Comme vous avez raison.
    Pour certains, le PQ ne va pas encore assez loin. Pour les fédéralistes, le PQ demandera toujours trop.
    Rien de nouveau sous le soleil.
    Pour ma part, ce que je n’aime pas c’est le manque de conviction de madame Marois et du PQ.
    Je ne procéderai pas ici à une analyse de texte quoique ça serait très intéressant. Je me contenterai de souligner le titre de son texte « Tout peut changer » en ajoutant que tout son texte est à l’avenant.
    Ou madame Marois ne connaît pas bien sa langue ou elle manque de conviction
    Le verbe « pouvoir » suivi d’un infinitif signifie « il est possible que ».
    Il faut être convaincu pour convaincre.
    Tout son texte devrait être réécrit. À commencer par le titre « Tout va changer ! »