La planète entière est frileuse devant l'immigration

Immigration : francisation et intégration


Si le Québec a bien un problème avec l'immigration, comme on l'entend parfois dire depuis le début des audiences de la commission Bouchard-Taylor, il semble qu'il soit loin d'être seul, selon une étude internationale publiée au début du mois par le Pew Research Center, think tank basé à Washington.
D'après le Global Attitude Project, mégasondage conduit au printemps dernier auprès de 45 000 personnes réparties dans 47 pays, les opinions publiques du monde entier sont plutôt frileuses à l'égard des nouveaux arrivants. Ainsi, dans 44 de ces nations, des majorités souvent écrasantes se disent d'accord avec l'affirmation "Nous devrions restreindre et contrôler davantage l'entrée de nouveaux arrivants dans notre pays." Au Canada, 62 % des sondés sont de cet avis - proportion qui est toutefois en baisse de sept points depuis le premier coup de sonde global de Pew, en 2002.
Dans le monde occidental, ce sont les Italiens qui sont les plus avides de contrôle, avec 87 % de gens en faveur d'un resserrement des critères d'accueil. La Suède, où "seulement" 53 % partagent cette opinion, est la plus accueillante. Les États-Unis (75 %) et la France (68 %) sont à peu près au milieu.
Hors des pays dits "développés", l'idée de restreindre l'immigration reçoit des appuis généralement majoritaires, mais plus variés, allant de seulement 37 % en Corée du Nord à 94 % en Côte-d'Ivoire.
Mode de vie menacé
Mieux (ou pire) encore, de larges pans des populations sondées jugent que leur mode de vie est en train de se perdre. Pas moins de 71 % le croient au Canada, un pourcentage comparable à ceux des États-Unis (73 %) et de la France (75 %). En Occident, l'Espagne, où 79 % constatent le recul de leurs us et coutumes, est la plus craintive à ce chapitre, tandis que la Suède, décidément vertueuse (ou confiante en sa culture), ferme la marche, à 49 %.
Une grande partie de ces opinions publiques estiment aussi que leur mode de vie doit être protégé contre les influences étrangères - 62 % en Amérique du Nord, 80 % en Italie mais seulement 29 % en Suède.
Comme on pouvait s'y attendre, les questions de l'immigration et du mode de vie sont intimement liées, puisque ceux qui voudraient que leur culture soit mieux préservée sont nettement plus nombreux à demander un contrôle plus sévère de l'immigration que ceux qui ne voient pas l'utilité de protéger leur mode de vie. Au Canada, par exemple, 76 % des "protectionnistes" veulent restreindre et contrôler davantage l'arrivée d'immigrants, contre seulement 40 % pour les "non-protectionnistes". Cette différence s'observe partout ailleurs avec des marges semblables.


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