La parole aux Québécois

Accommodements - Commission Bouchard-Taylor


La proposition la plus sensée relative au débat sur les accommodements raisonnables est venue hier de l'ancien haut fonctionnaire et ex-candidat à la direction du Parti québécois, [Louis Bernard. Dans un texte publié dans nos pages->4232], M. Bernard suggère au gouvernement de confier à une commission d'enquête le mandat de définir, à l'issue d'une consultation publique, «les principes directeurs pouvant servir de balises dans la définition des accommodements qui sont souhaitables et de ceux qui ne le sont pas».
C'est la voie à suivre. Contrairement à ce que souhaiteraient certains politiciens, le premier ministre Charest en tête, ce débat ne s'éteindra pas tout seul. L'inquiétude est à la fois trop répandue et trop profonde. Il ne faut surtout pas commettre l'erreur de la résumer aux élucubrations d'un conseiller municipal de Hérouxville. Comme nous l'avons déjà souligné, dans les pays où les politiciens modérés ont cherché à garder le couvercle sur cette marmite, en France notamment, ils ont laissé la voie libre aux extrémistes qui eux n'avaient aucun scrupule à attiser l'intolérance.
Le débat aura donc lieu, qu'on le veuille ou non. Il s'agit de savoir s'il se poursuivra au fil des sursauts de l'actualité, de conseil municipal à conseil municipal en passant par le plateau de Tout le monde en parle, ou bien s'il aura lieu de manière sereine et structurée, avec l'objectif de trouver une solution. D'où l'idée d'une commission d'étude qui permettrait, explique M. Bernard, d'«organiser la discussion».
Cette commission devrait tenir des audiences publiques d'un bout à l'autre de la province et recenser les pratiques actuellement en cours au Québec et ailleurs dans le monde. Son travail permettrait aux Québécois de diverses origines et opinions de s'exprimer; il ferait aussi oeuvre pédagogique, dans un débat où la confusion et l'ignorance règnent. Finalement, la commission devrait chercher à exprimer dans son rapport le consensus le plus large possible (1) sur les obligations que prescrivent à la majorité la tolérance et le respect des droits humains et (2) sur les devoirs qu'imposent aux minorités l'intégration et le respect de la culture d'accueil.
Le chef du Parti québécois, André Boisclair, a suggéré que le premier ministre convoque les gestionnaires de l'État québécois pour leur rappeler les principes en cause. Cette idée a du mérite. Le problème, c'est que le premier ministre risque de ne pas savoir quoi dire à ses hauts fonctionnaires. Les balises, en effet, sont loin d'être claires.
Le chef de l'ADQ, Mario Dumont, voudrait quant à lui que les principes de base en matière d'accommodement soient inscrits dans une constitution québécoise. Soit, mais quels principes? D'où l'utilité d'une commission d'étude.
M. Bernard parle de travaux qui dureraient «au moins deux ans, afin de lui permettre de bien faire son travail». C'est beaucoup trop long. La commission Clair, qui s'est penchée en 2000 sur le sujet éminemment complexe de l'organisation des soins de santé, n'a pris que six mois à accoucher de son rapport. C'est l'horizon que devrait envisager le gouvernement. Il faut certes prendre le temps de faire le débat à fond. Mais il faut aussi que la discussion aboutisse rapidement à des résultats concrets. Sans quoi la population aura l'impression qu'on cherche à noyer le poisson.

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André Pratte878 articles

  • 308 193

[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8aQEqnh0QHuh4GyBg&ved=0CEEQ6AEwBQ#v=onepage&q=pratte%20Tout%20est%20pourri&f=false]

[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.





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