Coup sur coup, deux ténors du fédéralisme pan-canadien viennent de faire une confession publique. Ce sont là des aveux qu'il faudra leur rappeler en les martelant dès que l'occasion se présentera pour le faire.
Stéphane Dion, l'ineffable chantre du pan-canadianisme trudo-chrétienniste sans nuance, vient pourtant de passer aux aveux. «Socialement, le Québec est une nation. Juridiquement, non». On n'en demandait pas plus. Ainsi, socialement le Québec est bel et bien une nation. Stéphane Dion vient seulement de découvrir (ou d'avouer?) que le Québec possède une langue, une culture, des institutions, une Histoire, un territoire distincts. Et que c'est précisément là les fondements de la nation. (Cours de sciences politiques 101, niveau pré-universitaire, M. le professeur d'Université, politologue ou politicologue comme vous voudrez). Quant au statut juridique de nation, un prochain référendum en disposera. Mais, qu'on ne nous chante plus la chanson négationiste. Car, jusqu'ici, il s'agissait bel et bien de négationisme. Oui, le Québec existe. Cela crève les yeux, même de Stéphane Dion.
Quant à M. Charest, il a passé aux aveux à son tour en reconnaissant l'évidence. La nation québécoise est en mesure d'assumer sa souveraineté. C'est là la reconnaissance claire, nette et sans restriction d'un fait qu'il faudra aussi lui marteler à la mémoire le moment venu. Qu'il ne soit pas opportun de se séparer du Canada, libre à M. Charest de le penser. Ce n'est plus là qu'une opinion sujette à discussion.
J'ai un cerveau que je suis en mesure d'utiliser : c'est là l'énoncé d'un fait. La première proposition de M. Charest est du même ordre : Le Québec est une nation capable d'assumer sa souveraineté.
Il n'est pas opportun que je me serve de mon cerveau. C'est là une question d'appréciation. C'est peut-être plus facile, moins fatigant. Il n'est pas opportun que le Québec proclame sa souveraineté. C'est aussi question d'appréciation. Nous risquerions d'y perdre notre pension de vieillesse. Ou notre assurance-emploi. Ou les Montagnes Rocheuses. Ou que sais-je encore?
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