Le mouvement MCN-21 dénonce la stratégie énergétique du gouvernement

La fuite en avant

Chronique de Patrice-Hans Perrier

Les plaques tectoniques de la société civile et de la classe politique se sont mises à bouger le 3 mars dernier. En effet, sous la houlette de l’organisme MCN-21, une cohorte de 70 signataires réclame que le gouvernement provincial reprenne possession de l’ensemble des ressources naturelles du Québec.

Les signataires ont donc endossé une «déclaration» qui dénonce la spoliation de nos ressources naturelles au profit d’intérêts privés qui auraient, dans certains cas, des accointances avec le pouvoir en place.

On reproche, en gros, au gouvernement Charest d’avoir procédé à la privatisation de la production éolienne, d’avoir céder les droits d’exploitations des gaz de schiste pour trois fois rien et de pousser l’audace jusqu’à laisser aller une partie des droits d’exploitations de cette hydroélectricité pour laquelle une génération s’est battue. En fait, cette déclaration vise, d’abord et avant tout, à préserver «le patrimoine collectif que nous ont légué Adélard Godbout, Jean Lesage et René Lévesque», pour n’en citer qu’un bref passage.

L’écologiste Daniel Breton et l’organisme MCN-21 font remarquer que c’est à partir de 1944 que la collectivité a décidé de prendre en charge le potentiel énergétique de son territoire. Curieusement, tout ce débat a lieu dans un contexte où les grandes transnationales pétrolières et autres se servent des ententes de libre échange pour mousser le concept d’espace hybride de développement économique. En termes plus précis, on pourrait dire que les nouvelles «zones franches» d’exploitation et de développement économique transgressent carrément les espaces nationaux ou régionaux.

 
La territorialité comme élément de souveraineté nationale

On se rappellera qu’en 1962, sous la houlette du gouvernement de Jean Lesage, une élection générale anticipée à caractère référendaire se tiendra sur le thème de la nationalisation d’une partie ce notre patrimoine énergétique. C’est à cette occasion que fut mis de l’avant le célèbre slogan «Maître chez nous», avec la volonté d’aller chercher un mandat afin de ramener dans le giron gouvernemental les activités relatives à la production, au transport et à la distribution de l’électricité. Et, la classe politique prenant le leadership, réussira une opération qui allait permettre à la nation de jouir d’une hydroélectricité à coût raisonnable, mais aussi de profiter de cette industrie énergétique pour favoriser la relance du développement économique du Québec.

Les signataires de cette déclaration soutiennent aussi le fait que le gouvernement de Jean Lesage ait profité du momentum pour nationaliser par la suite les droits d’exploration et d’exploitation du gaz et du pétrole en sol québécois. Le cœur de cette déclaration concerne, justement, le fait que l’actuel gouvernement Charest soit en train de céder «pour une bouchée de pain les droits sur notre pétrole, notre gaz et même le développement de notre vent». On se rappellera, à ce propos, qu’Hydro-Québec a lancé dernièrement d’importants appels d’offres pour l’exploitation de gisement éoliens sur tout le territoire québécois. En fait, autour de vingt-trois parcs éoliens sont déjà sous contrat avec Hydro-Québec Distribution au moment de mettre cet article en ligne. Les signataires de la déclaration «Maître chez nous 2011» contestent le fait que nos sociétés d’état se départissent d’une part de leur maîtrise d’œuvre en termes d’exploitation énergétique pour, ensuite, racheter une part de l’énergie produite par les sociétés privées ayant profité du pactole.

 
Reprendre le contrôle de notre territoire et de ses richesses

Et, au cœur de cette déclaration, on souligne le fait crucial que la volonté du gouvernement Charest de privatiser nos ressources serait en porte-à-faux avec un demi-siècle de lutte nationale pour se doter d’une autonomie énergétique digne de ce nom. Ici, on réclame, non seulement un moratoire, mais aussi une consultation [de type référendaire] sur le dossier litigieux de cette cession d’une part croissante du potentiel énergétique du Québec.

N’y allant pas par quatre chemin cette cohorte d’intervenants exige, rien de moins, que «le gouvernement reprenne immédiatement possession des droits d’exploration et d’exploitation de NOS ressources énergétiques qui constituent NOTRE BIEN COMMUN». Et du même souffle, on nous rappelle que l’ensemble des sources d’énergie du Québec a été nationalisée depuis belle lurette. En outre, les signataires assimilent la privatisation d’une part croissante de nos gisements énergétiques à un acte de «spoliation de biens publics appartenant au peuple québécois».
 

Retour à la case de départ

Daniel Breton s’est entretenu avec nous dans l’entrefaite. Il nous rappelle d’ailleurs que «le Québec via la SOQIP avait racheté les droits d’exploitation de la pétrolière Shell. Autour de 1990 ces actifs ont été transférés à la division Hydro-Québec Gaz et Pétrole», précise-t-il. Le principal intéressé – et son organisme – considère que l’on devrait plutôt s’inspirer de la Norvège, un pays qui détient plus de 70,9 % des actifs de l’exploitation pétrolière via la société d’état Statoil. Rappelons que la société d’état norvégienne, fondée en 1972, est devenue l’un des plus grands vendeurs de pétrole brut au monde (wikipedia). Ce pays, toujours selon notre interlocuteur, «a réussi à consolider un fond souverain qui avoisinerait les 400 milliards de dollars, alors qu’une province comme l’Alberta n’a même pas profité de l’extraction des sables bitumineux pour mettre des ristournes de  côté».

En fait, hormis la nationalisation des ressources hydroélectriques durant les années 60, le Québec est toujours à la remorque d’une loi sur les mines qui remonte à l’époque victorienne ! Et, cette législation vétuste ferait la part au secteur privé qui verse des ristournes jugées insuffisantes par notre interlocuteur et plusieurs autres. [Alain Dubuc, éditorialiste au service de la nébuleuse Gesca->35748], prête aux signataires de cette déclaration de curieuses intentions. En effet, l’éditorialiste affirme, dans un papier daté du 4 mars dernier, que la nationalisation des ressources naturelles serait «un modèle, très rare en Occident, [une approche qui] est devenu la marque de commerce de la patrie d’Hugo Chavez. Mais pourquoi voudrait-on faire du Québec un Venezuela du nord?».

Un discours intéressé

Curieusement, Monsieur Dubuc ne fait aucunement mention du cas de la Norvège dans sa diatribe. Il reproche à la coalition derrière «Maître chez nous 2011» d’avoir des visées partisanes en profitant des ratés du gouvernement Charest dans le dossier de l’exploitation des gaz de schiste pour l’attaquer sur ce front. Par ailleurs, il affirme aussi que «l’attrait pour les nationalisations s’explique aussi par notre méconnaissance de l’industrie pétrolière et notre tendance à y plaquer le modèle de l’hydroélectricité. Avec l’eau des rivières, on a une assez bonne idée de l’énergie que l’on peut produire. Pas avec du pétrole enfoui dans un sous-sol qu’on ne connaît pas». S’il reconnaît que l’état doive profiter des retombées anticipées, il estime que «c’est par le biais des redevances que l’exploitation des ressources enrichit la collectivité».

Daniel Breton s’est empressé de rectifier le tir en affirmant que, déjà, en 2003 Hydro-Québec avait décelé le potentiel des hydrocarbures et prévoyait entreprendre rapidement une première phase d’exploitation. Il nous rappelle que l’émission Découverte, une série documentaire produite par Radio-Canada en date du 11 janvier 2004, avait confirmé l’intérêt de la société d’état pour l’exploitation d’importants gisements d’hydrocarbures sous les eaux du fleuve Saint-Laurent. Curieusement, les médias gouvernementaux ont fait état du danger qu’une telle prospection ferait encourir aux milieux marins et puis, hop, on n’a plus beaucoup parler de cette affaire par la suite.

Des accointances douteuses

L’écologiste émet une sérieuse réserve à l’effet qu’un officier supérieur de Power Corporation siège sur le conseil d’administration d’Hydro-Québec. On se rappellera que le puissant holding de la famille Desmarais possède une importante participation dans le capital de la multinationale Total, une entreprise tentaculaire qui prospecte activement dans le domaine des gaz de schiste en France.

Par ailleurs, M. Breton rappelle aussi qu’Hydro-Québec a laissé aller une part importante du développement de l’énergie éolienne à un autre titan, EDF. Inutile de rappeler les profitables alliances entre Power Corporation et EDF Énergies Nouvelles pour le développement de projets d’énergies renouvelables un peu partout autour du monde. Il est, en effet, fort troublant qu’un quotidien appartenant en propre à Power Corporation fasse l’apologie de la privatisation en fustigeant les tenants d’une nationalisation de nos ressources collectives… dans un contexte où le puissant holding familial aura délégué plusieurs officiers supérieurs sur les conseils d’administration des plus importantes sociétés d’état du Québec !
 

Sentir la soupe chaude

Le gouvernement Charest a tenté, hier, de calmer la grogne populaire par l’entremise d’un point de presse mettant en vedette le ministre responsable du développement durable, de l’environnement et des parcs. Le ministre Pierre Arcand est venu calmer le jeu devant un parterre de journaliste dans une tour anonyme du centre-ville de Montréal. Ce dernier a tenu à préciser que son gouvernement «accueillait favorablement» les recommandations du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) à l’effet qu’un encadrement plus serré des opérations de l’industrie du gaz de schiste s’imposait. Le ministre Arcand a tenu à préciser qu’aucun nouveau forage ou de nouvelles opérations de fractionnement hydrauliques ne serait autorisés sans consultation publique. Il semblerait que le gouvernement Charest tente de gagner du temps dans un contexte où l’opinion publique est exaspérée suite à ses nombreuses frasques dans ce dossier.

Finalement, le ministre dit s’être rallié à la recommandation du BAPE à l’effet de mettre de l’avant une évaluation environnementale stratégiques (EES) en bonne et due forme avant d’aller de l’avant avec les explorations gazières projetées par une cohorte d’investisseurs faisant la queue. Seules des expériences de nature scientifique seront autorisées en attendant les résultats de cette fameuse évaluation. Le moratoire réclamé par le plus grand nombre est donc d’ores et déjà écarté par une administration publique démontrant, une fois de plus, son brio pour ce qui est de ménager le chou et la chèvre. Daniel Breton, pour sa part, accueille cette annonce d’un gel momentané des explorations de gaz de schiste avec un soupir de soulagement … mais n’est toujours pas rassuré face aux intentions réelles du gouvernement. Un dossier à suivre dans les prochains mois.
 

LIEN : http://patricehansperrier.wordpress.com/

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Patrice-Hans Perrier est un journaliste indépendant qui s’est penché sur les Affaires municipales et le développement urbain durant une bonne quinzaine d’années. De fil en aiguille, il a acquis une maîtrise fine de l’analyse critique et un style littéraire qui se bonifie avec le temps. Disciple des penseurs de la lucidité – à l’instar des Guy Debord ou Hannah Arendt – Perrier se passionne pour l’éthique et tout ce qui concerne la culture étudiée de manière non-réductionniste. Dénonçant le marxisme culturel et ses avatars, Patrice-Hans Perrier s’attaque à produire une critique qui ambitionne de stimuler la pensée critique de ses lecteurs. Passant du journalisme à l’analyse critique, l’auteur québécois fourbit ses armes avant de passer au genre littéraire. De nouvelles avenues s’ouvriront bientôt et, d’ici là, vous pouvez le retrouver sur son propre site : patricehansperrier.wordpress.com





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4 commentaires

  • Jean-Claude Pomerleau Répondre

    10 mars 2011

    Communiqué de M Daniel Breton:
    ....
    Pertes de $5 milliards: Le BAPE confirme ce que le groupe MCN21 dit depuis plus de 2 ans
    Le groupe MCN21 est très satisfait du fait que le rapport du BAPE sur les gaz de schiste confirme
    ce qu'il dit depuis plus de 2 ans, soit que le Québec est en train de se faire déposséder du contrôle
    de ses ressources énergétiques.
    "Maintenant, le char sort du sac. Ce gouvernement a décidé de brader nos ressources énergétiques en cédant nos droits d'exploration
    pour des "pinottes" et nous retourne vers un système de gestion d'avant 1962. Jean Lesage disait alors que nous devions cesser d'être
    une colonie économique. Eh bien, ce gouvernement, en accord avec le FCCQ et le CPQ, est en train de nous ramener
    au colonialisme énergétique. Et après, ce gouvernement aura le culot de dire que nos finances publiques sont en mauvais état
    et que nous devons nous serrer la ceinture?"
    C'est pourquoi le groupe MCN21 exige de ce gouvernement qu'il nous redonne ce qu'il a cédé sans notre consentement dès maintenant.
    pour infos:
    Daniel Breton
    ....
    (JCPomerleau)

  • Jean-Claude Pomerleau Répondre

    10 mars 2011

    Complément d'info:
    Le Oil Fund de la Norvège était de 512 milliards en octobre 2010.
    ...
    MCN21 sur l'écran radar de Vigile:
    http://www.vigile.net/Le-scandale-du-gaz-Le-plus-gros
    http://www.vigile.net/Dimanche-le-12-la-riposte-s
    http://www.vigile.net/Un-vol-de-centaines-de-milliards
    ...
    ( Daniel Breton )
    Réplique aux éditos intitulés "Le club des ex" et "le dérapage". Nous considérons avoir un droit de réplique à ces 2 éditos où les faussetés abondent.
    --------------------------------
    1- Notre groupe de signataires n'a pas employé un langage excessif pour dire que nous avons été spolié de nos ressources énergétiques. Notre énergie a été progressivement prise sous contrôle du gouvernement...jusqu'à celui de Jean Charest, retournant à une gestion Duplessiste. Si vous êtes heureux de vous contenter d'emplois, nous considérons que de donner nos ressources non renouvelables pour des broutilles (rapport du BAPE: pertes de $5 milliards !!! ) est un retour à un modèle colonial extraordinairement dépassé dont nous nous étions sortis. Ce gouvernement a décidé de nous y retourner, à notre insu, sans notre consentement et en parfaite contradiction avec le "Maîtres chez nous" dont le PLQ se réclamait aussi récemment qu'en mai 2009 au conseil de l'énergie du PLQ à Laval.
    2-Nous n'avons jamais dit que nous devions tout nationaliser. Si vous aviez pris la peine de nous le demander, nous aurions pu vous le dire comme nous l'avons dit à tous ceux et celles qui nous l'ont demandé. Nous exigeons cependant que le contrôle principal soit étatique. (51% par exemple..)
    3-Affirmer que les claims ne valaient rien et que c'est la raison pour laquelle les entreprises n'ont pas payé que 10 cents l'hectare est tout aussi faux. L'émission "Découvertes" du 11 janvier 2004 prouve que Hydro-Québec gaz et pétrole avait fait ses devoirs et comptait exploiter sous peu entre autres sur l'ile D'Anticosti après avoir trouvé le potentiel intéressant. Ainsi, c'est la société d'état qui a pris les risques et une fois que le gouvernement de Jean Charest a pris le pouvoir, il a forcé le démantèlement de H-Q gaz et pétrole et la cession des droits d'exploration en vertu de notre régime minier antédiluvien.
    4-S'il y a bien un système passéiste, c'est ce fameux système minier. Le vérificateur général du Québec l'a prouvé. Outre le fait que la très grande majorité des droits d'exploration ont été cédé à vitesse grand V juste après le démantèlement de H-Q gaz et pétrole pour des grenailles, les redevances, en vertu du système actuel sont inacceptables. Entre 2002 et 2008, ils n'ont rien rapporté à l'état! Sur plus de $15 milliards de revenus des minières, nous avons perdu plus de $300 millions! Ajoutons à cela que le seul endroit en Amérique du Nord où les entreprises n'ont pas à payer de loyer est le Québec. Comment se fait-il que le gouvernement ait tout cédé AVANT et décidé de réécrire cette loi APRÈS? De plus, ignorez-vous que lorsque Mme. Normandeau a dit aux minières que son gouvernement changerait la loi des mines, ce n'était que dans le but DE FACILITER LA VIE À CES ENTREPRISES... Donc, les passéistes ne sont pas nous, mais bien ceux qui se contentent d'un tel système...
    5-La raison pour laquelle nous demandons un moratoire est simple: ce gouvernement n'a tenu aucun compte des faits scientifiques, économiques, de santé et écologique avant de nous lancer dans leur stratégie énergétique absurde....et le rapport du BAPE vient de le souligner à gros traits. Nous devons retourner aux résultats du débat national sur l'énergie qui ont été l'objet d'un large consensus, mais ont été mis aux orties par Messieurs Bouchard, Caillé, Charest et Vandal. Nous devons refaire ce débat afin que notre avenir économique ET écologique soit clair et solide pour tous.
    6-Finalement, oui, nous sommes nostalgiques. Nostalgiques du temps où la parole d'un homme d'état tel que Messieurs Godbout, Lesage ou Lévesque était crédible. Au même moment où M. Charest disait en 2009 qu'il ferait du Québec "Le leader mondial des énergies vertes", il approuvait douce l'exploitation des hydrocarbures et de l'uranium. Nous sommes face à des cachotteries de la part du gouvernement, au silence de l'industrie qui refuse de nous donner des faits tels que l'entente entre Pétrolia et Hydro-Québec ou la teneur des produits toxiques injectés dans le sol pour la fracturation.
    Voilà pourquoi nous voulons, comme Québécoises et Québécois, reprendre le contrôle de notre avenir énergétique. Pour que NOUS décidions collectivement de NOTRE avenir.
    Et nous n'accepterons jamais le retour au statut de colonie énergétique.
    Claude Béland
    Gérald Larose
    Réjean Parent
    Daniel Breton
    Montréal, le 8 mars 2011
    .........
    Info complémentaires, JCPomerleau

  • Archives de Vigile Répondre

    10 mars 2011

    Merci de jeter ce gros faisceau lumineux sur l'avènement majeur de MCN-21.
    Les ressources naturelles, c'est peut-être le dernier bastion de notre sacoche que le mercenaire n'avait pas encore transféré chez l'occupant. Si l'opposition officielle de Québec ne bouge pas plus qu'elle n'y paraît, c'est de la complicité. Car enfin, à quoi servira-t-il de reprendre la chaise à Québec si elle n'a plus de fond? Suffit d'angliciser en douce la tribu et Durham est heureux.

  • Archives de Vigile Répondre

    10 mars 2011

    Pour préparer les Québécois à avaler ses plats, Quebecor leur livre au préalable les menus préparés par ses grands patrons et notamment ceux de PKP. Gesca, c'est pareil. C'est seulement que les épices et les fines herbes que ses plats contiennent sont plus difficilement identifiables. Néanmoins, s'en dégage une très nette touche de goût pro-Charest, à laquelle s'ajoute un relent persistant d'anti-PQ. C'est comme de la bouffe de cafétéria; il y a des variantes, mais on sait d'avance à quoi ressemblera l'arrière-goût final.