La dictature parlementaire tire-t-elle à sa fin ?
On peut le souhaiter ardemment, mais par les temps qui courent, la lumière au bout du tunnel est bien faible !
On pourra de moins en moins "causer" parce qu'aujourd'hui on vote une loi qui dit: «Ferme ta gueule !»
Le gouvernement autoritaire de Jean Charest s'apprête à adopter une loi limitant la contestation, la liberté de parole et le droit de se rassembler.
Non seulement pour les étudiants, mais pour l'ensemble de la population.
La démocratie s'apprête à être amputée !
C'est une loi fasciste.
Fasciste, un mot qui n'est pas du tout exagéré, un mot tout à fait adéquat.
Le fascisme c'est ce qui s'apparente aux méthodes utilisées par Mussolini dans les années 20. La police de ce régime pouvait "légalement" matraquer et arrêter tout ce qui déplaisait au régime. C'est ce que met en place le gouvernement Charest.
Le prochain pas, qui espère-t-on ne sera pas franchi, c'est l'élimination physique des individus par la police. Comme on sait, la police a toujours raison (sic) et la police "respecte" toujours la loi !
Nous basculons dans un régime policier.
Cela va du Canada jusqu'au Québec.
« Comment dire aux étudiants qu’il faut qu’ils tiennent ? »
Il y a deux mois cette question se posait.
Aujourd'hui elle se pose avec encore plus d'intensité.
Il faut de plus en plus manifester à leur côté.
Malheureusement, il est clair que la manifestation demande nettement plus d'énergie et d'investissement personnel que la passivité de laisser gueuler et de commander la police.
On dépense des millions pour la police du régime.
Il est clair que le conflit n'a pas comme enjeu principal: l'argent.
L'enjeu de ce conflit en est un d'idéologie.
On peut dépenser des millions pour la police, mais il est hors de question de geler les frais de scolarité.
Pour le régime Charest, il est aussi hors de question d'aller prendre ailleurs que dans la poche vide des étudiants ces 100 à 200 millions que l'on dit avoir besoin.
On préfère donner les ressources du Nord que de geler les frais de scolarité:
« Les redevances minières, un secret bien gardé »
On préfère offrir d'indécents gros salaires avec un «minimum» d'impôts !
« La rémunération de Michael Sabia a bondi en 2011 »
On préfère "subventionner" des entreprises qui font des milliards plutôt que de subventionner nos étudiants en leur offrant le savoir gratuitement:
« Pour investir au Canada, AbitibiBowater attend l’aide des gouvernements. »
« AbitibiBowater déclare des profits nets de 4,2 G$ US »
On épargne toujours ces shylocks institutionnalisés plutôt que les étudiants sans le sou:
« La Banque Nationale hausse ses profits de 15% »
On préfère même récompenser généreusement les crapules de la finance lors de leur départ plutôt que d'offrir le savoir gratuit :
« Passer du régime Rousseau à l'ère Sabia a coûté près de 10 millions de dollars à la Caisse de dépôt »
« La prime de départ de près de 380 000$ accordée à l'ex- PDG de la Caisse de dépôt et placement du Québec, Henri-Paul Rousseau »
On pourrait allonger cette liste de faits où l'on constate que l'argent ne fait pas défaut. On constate que l'argent n'est pas un problème. Elle existe, elle est bien là. On peut trouver des milliards pour sauver rapidement des banques et des banquiers. L'argent est là, mais on ne veut absolument pas la partager.
La volonté des régimes néolibéraux comme celui de Jean Charest, c'est de maintenir bien profond ce fossé qui se creuse entre les très bien nantis et la classe jadis moyenne.
Les gouvernements néolibéraux à travers le monde cherchent par tous les moyens à détruire les organisations citoyennes et cela va des syndicats jusqu'aux associations étudiantes.
La lutte est entre le pouvoir absolu des marionnettes néolibérales dirigeant les Pays de moins en moins souverains et les solidarités citoyennes.
Nous avons de nombreux exemples.
Observons la Grèce, observons l'Espagne, observons l'Angleterre, observons les "Occupy" des États-Unis ainsi que plusieurs autres endroits.
Partout, comme ici, c'est la lutte des «masses» citoyennes contre ces cliques oligarchiques qui contrôlent les Pays capitalistes.
Les «masses» !!!
Le régime Charest insinue que les «masses» sont de son côté.
Le régime Charest répète que notre société est "illégitimement" perturbée par une "minorité" de jeunes enfants gâtés !
Minorité ???
Cette "minorité" a tout de même offert la plus grande manifestation étudiante de toute notre histoire (les images valent mille mots: http://tvanouvelles.ca/lcn/infos/regional/montreal/archives/2012/03/20120322-131252.html )
Ces courageux étudiants portent non seulement leur flambeau, mais le flambeau d'une grande partie de la population qui n'a pas leur jeune énergie, mais qui les appuie de tout cœur.
Ce mouvement étudiant n'est pas un "petit" mouvement ridicule qui tient en otage toute la population. Celui qui tient en otage toute la population c'est Jean Charest et son régime autoritaire.
Il y a deux mois déjà on pouvait dire:
« Tenir ! C’est là que tout se joue ! »
http://www.vigile.net/Il-faut-manifester-a-leur-cote
Le 29 mars, on constatait que partout les autorités ne bronchent pas tellement.
On constatait qu'ils réagissent parfois un peu, mais toujours de façon uniquement « cosmétique » (Charest a dit : « Nous sommes prêts à augmenter les « prêts » et "bourses" !!! Du COSMÉTIQUE ! ).
C’est malheureux à dire, mais c’est ainsi.
On laisse gueuler.
On réprime sauvagement si les manifestations dérangent l’activité «économique» courante.
Oui, on laisse gueuler et on ne bouge pas.
La dictature, c’est "Ferme ta gueule".
La démocratie, c’est "Cause toujours". (Coluche)
C’est exactement cela. Vous pouvez toujours gueuler vous n’avez pratiquement aucun pouvoir.
Le 29 mars on pouvait dire: «Vous n'avez pratiquement aucun pouvoir.»
Aujourd'hui, avec la nouvelle loi du régime Charest, le peu de pouvoir qu'on avait disparaît.
Le régime Charest a le pouvoir de la matraque et celui des chevaux qui piétinent les manifestants. Il a le pouvoir des polices en armures capables de vous enlever la vue et même capables de vous tuer par négligence.
L'arme des discours
Les régimes fascistes modernes utilisent non seulement les méthodes traditionnelles comme la police et leurs lois sur mesures pour imposer leurs politiques, mais les fascistes ont aussi appris à discourir.
La démagogie, cette technique qui consiste à utiliser les préjugés et les sentiments inoculés dans la population pour discourir habilement en flattant ces points afin d'obtenir l'assentiment de la population ainsi subjuguée.
Il n'y a qu'à écouter les Bachand, Courchesne, Charest et Cie qui nous disent que la neige est noire avec une assurance déconcertante.
On nous dit que la violence est étudiante (la neige est noire!), alors que la violence est policière.
On nous dit que les étudiants en grève sont une "minorité" alors que jamais la solidarité étudiante ne nous a montré une telle solidité et une telle popularité.
On nous dit que les étudiants ne veulent pas bouger de leur position alors que c'est le régime Charest qui ne bronche absolument pas.
On nous dit bien des choses qui sont totalement l'inverse de la réalité (la neige est noire !). Une des techniques des fascistes modernes est la capacité de dire avec assurance et "sincérité" d'odieux mensonges (la neige est noire!).
Les fascistes modernes savent pertinemment que le journalisme d'aujourd'hui s'attarde aux mots plutôt qu'aux faits véritables et vérifiables. Ainsi, ils peuvent allègrement aiguiller l'opinion publique par des mots livrés avec "sincérité".
( Le pionnier de cette technique: Ronald Reagan:
« Il y a quelques mois, j’ai dit au peuple américain que nous n’échangions pas des armes contre des otages (Irangate).
Mon cœur me dit que c’est encore vrai, mais les faits indiquent le contraire. »
http://www.highbeam.com/doc/1P2-1309515.html
"A few months ago I told the American people that I did not trade arms for hostages. My heart and my best intentions still tell me that is true, but the facts and evidence tell me it is not." Reagan, 1987
http://killinghope.org/bblum6/aer105.html#link-1
Le mensonge devient vrai (sic) malgré que les faits indiquent totalement le contraire.
Serge Charbonneau
Québec
P.S.: Pour espérer faire annuler cette loi, vous pouvez signer ici:
http://www.loi78.com/
Projet de loi fasciste
La dictature parlementaire tire-t-elle à sa fin ???
« Comment dire aux étudiants qu’il faut qu’ils tiennent ? » prise 2
Crise sociale - printemps 2012 - comprendre la crise
Serge Charbonneau214 articles
Artisan de l’information depuis 1978. Voyageur reporter retraité pour raisons de santé et financière.
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7 commentaires
Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre
21 mai 2012M. Charbonneau,
Voilà, presque rien ne nous sépare, quand la journée des Patriotes vous apporte une telle patience à exposer ce point de vue que je partage. Depuis quelques années, les Vigiliens aux accepté (en majorité) ce jeu de traduire Hugues en espagnol, incluant la prononciation... Ouhgo, comme m'appellent les latinos depuis mes séjours au Mexique, en Espagne et à Cuba pour des cours de langue. Pour éviter l'exagération, j'abrège souvent par un O, laissant toute la place au texte, j'espère.
Cependant, quand on voit au Québec, les braves à visage découvert se faire matraquer comme voyous parce que le parrain l'exige, je pense plutôt à martyrs!
Je vois ce même Joker visant une ré-élection magistrale, sur le modèle Bourrassa après qu'il eut vaincu le "terrorisme" au Québec. J'entends le même vocabulaire (était-ce Wagner?) par Dutil: "Un gouvernement ne peut céder à la violence!"
Suffit de mousser assez de violence, de la montrer aux médias, d'exaspérer les commerçants... et quand on verra assez la police débordée, la voie sera grande ouvertepour l'armée canadienne (qui n'est plus Casques Bleus!)
Gabriel se prononcera pour la désobéissance civile, dont ce gouvernement n'a aucune notion, et il sera arrêté. Autre provocation pour matraquer la population (fasciste, avez-vous dit). On vous demande votre appui à ces jeunes du printemps québécois, qui seront montrés au pilori. Demain, la pluie? 300,000 sous le parapluie: démission du parrain Joker!
Serge Charbonneau Répondre
19 mai 2012M. ou Mme St-Pierre alias O,
Ce n'est pas ma signature que les médias de masse censurent, ce sont mes textes et mes observations.
Si vous croyez qu'avec un pseudo je serais publié, je vous invite à envoyer mes textes sous n'importe quel pseudonyme et tenter de les faire publier par les médias de masse.
Bien sûr, si j'utilise un nom d'emprunt existant et ayant la crédibilité "acceptée" par les médias officiels de masse, un nom tel que Bock-Côté ou Martineau ou quoi encore, alors mes textes pourraient possiblement passer. Mais idée pour idée… un texte qui serait jugé pour simplement sa pertinence, et la qualité de son rendu… non, on préfère la "réputation" à la qualité, la pertinence ou la profondeur des textes.
Les médias de masse permettent à très peu de gens à favoriser la réflexion citoyenne. Les "élus" (sic) pouvant signer des textes dans la Presse "officielle" doivent nécessairement ne pas trop prendre partie où alors être "l'élu" (sic) d'une position politique et ainsi pouvoir exprimer en toute liberté sa position (en toute liberté ???).
Censure-t-on les noms ou les idées ?
On censure les idées.
Pour faire passer des idées vous devez avoir une réputation «acceptable» (sic), grand romancier, grand metteur en scène, grand chanteur, grand prof d'université, grand si ou grand ça. La réputation est plus importante que les idées livrées dans un texte aussi bon et structuré soit-il.
Les «sans-réputations» dans mon genre n'ont pas voix au chapitre, surtout si on remet en question la pensée unique livrée à l'unisson par nos "sérieux" médias de masse "professionnels".
Heureusement, il nous reste les sites "alternatifs".
Au lieu d'utiliser les pseudos, pour parvenir de peine et de misère à faire passer un texte, nous devons plutôt inviter le plus souvent possible les lecteurs des médias officiels à découvrir des sites comme Vigile, Mondialisation.ca ou Le Grand Soir.
Salutations, M. ou Mme St-Pierre
Merci pour votre bon commentaire.
Serge Charbonneau
Québec
P.S.: Le moindre des courages c'est d'avoir celui de ses opinions.
Notre démocratie nous le permet encore un peu, alors nous devons utiliser ce droit de nous exprimer à visage découvert.
Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre
19 mai 2012M. Charbonneau,
Comme pour votre billet précédent (Cournoyer se radicalise), et celui-ci dénonce encore plus précisément la malveillance médiatique... nous, les convaincus, souhaitons vous voir publié dans des pages plus larges...vous êtes barré, vous l'avez dit, mais... pour que la vérité triomphe à l'élection... un p'tit pseudo?...
H. St-Pierre
Archives de Vigile Répondre
18 mai 2012Le capitalisme devenir totalitaire? On nous disait jadis que contrairement au communisme, le capitalisme correspondait tellement à la nature humaine qu'il n'avait pas à s'imposer sous une forme dictatoriale.
Bien sûr, à peu près tout le monde est un compétiteur qui aime gagner et être le meilleur, ce qu'encourage le capitalisme.
Sauf que les perdants qui, au bout du compte, forment la majorité en viennent à n'en plus pouvoir de la vie de misère qu'une minorité de gagnants leur disent qu'ils méritent.
La meilleur façon d'aller vers l'harmonie sociale serait d'instaurer le revenu de citoyenneté universel dont parlait le regretté Michel Chartrand.
Archives de Vigile Répondre
18 mai 2012BRAVO,
Merci pour toutes ces références ... Espérons que tous les Québécois vont prendre conscience de cette dure réalité et qu'ils vont réagir ... pour notre part mon mari et moi suportons notre fille étudiante à l'UQUAM et tous les étudiants ....
Serge Jean Répondre
18 mai 2012Exact! «La neige est noire», voilà exactement l’expression qui caractérise bien cette attitude faussement sereine si déconcertante et écoeurante, de transformer un mensonge pour de la vérité, et une vérité pour un mensonge, en pleine face du peuple.
Il y a longtemps que j’observe moi-même ce phénomène, qui s’est particulièrement répandu en politique provinciale et fédérale, depuis les vingt dernières années.
Harper en est un exemple parfait, et Charest notre beau macho-colonisé pareillement.
C’est également un poison intellectuel qui a tendance à se répandre dans un peuple mal informé et vulnérable.
Les spécialistes trafiquants du cognitif, qui échafaudent ces psycho-stratégies pour servir la politique fourbe, sont des assassins.
Cependant la vérité, c’est elle la plante indigène du cœur de l’homme. Le mensonge n’y survivra pas très longtemps encore.
J’admire votre clairvoyance monsieur Charbonneau et merci pour cette lumière.
Jean
Archives de Vigile Répondre
18 mai 2012J'ai retrouvé une entrevue de Michel Chartrand datant de 2005 à propos de la grève étudiante de cette année-là.
Rien n'a vraiment changé dans les médias mainstream. On peut remarquer l'animateur de radio tenter de mettre en boîte monsieur Chartrand et évidemment, c'était assez difficile, on s'en rappellera.
http://www.radioego.com/ego/listen/111