La crucifixion des larrons

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Pierre Lacerte raconte son odyssée judiciaire en défense à l'action en diffamation intentée par les Rosenberg

Je n'y croyais presque plus. Après une rocambolesque saga de six ans bien sonnés, le deuxième jugement que j'attendais depuis près de 11 mois est finalement tombé hier en fin de journée. Il m'est arrivé par courriel sous la forme d'un PDF de 108 pages expédié par mes deux super avocates Rosalia Giarratano et Hila Huelsen.
Avez-vous une petite idée de ce que j'ai fait jusqu'au petit matin? Eh! Oui, j'ai épluché ligne après ligne le jugement numéro 500-17-045603-084. Je vous mentirais si je vous disais que je n'avais pas de papillons dans le ventre.
Quand on se retrouve devant les tribunaux, on sait quand ça commence, mais on n'a aucune idée de quand et comment ça se termine. Qu'importe que vous soyez certain de votre bon droit et que vous ayez fait tous vos devoirs, il est presque impossible de prévoir tous les coups et de colmater toutes les brèches. Une fois qu'on a la main dans l'engrenage, à moins d'accepter de se faire arracher un bras, on ne peut pas reculer. Il faut suivre le rythme de l'appareil judiciaire. Pour le meilleur et pour le... prix.
C'est ce que j'ai choisi de faire dans la deuxième cause qui m'a opposé à Michael Rosenberg, Martin Rosenberg et Alex Werzberger. Cette fois, flanqués de l'inénarrable Julius Grey, les trois puissants nababs hassidiques m'ont sauté à la gorge en m'accusant de les avoir diffamés et d'avoir porté atteinte à leur si belle réputation.
En octobre 2007, j'avais eu le malheur de dénoncer leur comportement délinquant->https://docs.google.com/file/d/0B6jtz9R1OsdcTU0yTHBoblNvZ00/edit?pli=1] lors d'une assemblée du conseil d'arrondissement d'Outremont. Dans un premier temps, je leur reprochais de se stationner constamment et pendant de longues périodes au beau milieu de la rue devant chez moi, sans considération du danger qu'ils faisaient courir aux automobilistes et aux résidents. Plus grave encore, j'ai déploré le fait que les Rosenberg père et fils étaient passés maîtres dans l'art d'entreprendre des [rénovations sauvages et sans permis dans leur synagogue et de se moquer des fermetures de chantier exigées par les inspecteurs municipaux. Il y a même eu tentative de corruptionde fonctionnaires.
Croyez-moi, la lutte a été assez épique, merci. Il m'aura fallu des mois et des mois à fourbir mes armes avant de sauter dans l'arène de la cour Supérieure pour mener ce combat extrême qui a duré cinq longues journées, en janvier 2013.
Cette saga m'aura fait perdre quelques centaines de milliers de dollars, mais pour faire entendre raison à des ploutocrates qui se prennent pour des empereurs, il faut ce qu'il faut, n'est-ce pas?
En dépit de tout ce qu'ils m'ont fait endurer, je peux dire aujourd'hui que justice vient d'être rendu. Et bien rendue, même, puisque c'est un important débat de société qui vient de se jouer.
L'honorable juge Claude Dallaire vient de retourner comme une crêpe mes trois poursuivants. Non seulement conclut-elle que mes propos ne portent nullement atteinte à leurs droits fondamentaux, mais elle affirme que je suis pleinement justifié de les diffuser sur mon blogue au nom du droit du public à l'information.
La juge Dallaire estime, entre autres, que le contenu de mes 300 et quelques chroniques est socialement utile, que ma démarche d'enquête est diligente, que mes sources d'information sont valables puisqu'elles reposent sur des observations de première main, sur des documents provenant de sources gouvernementales, sur des articles de la presse écrite ou des reportages diffusés dans les médias. Bref, l'honorable juge de la cour Supérieure n'a rien acheté des prétentions de mes trois adversaires. Mes propos ne sont ni haineux, ni dégradants, ni humiliants, ni offensants. En revanche, je ne compte plus les fois où la crédibilité de nos trois larrons a été sérieusement mise à mal. C'était triste à voir.
Vous voulez savoir comment j'ai fait pour éviter les nombreux écueils au fil de toutes ces années à titre de blogueur? C'est simple. J'ai suivi à la lettre les conseils que ce bon Julius Grey dispensait dans ses chroniques du Journal de Montréal. Merci, Julio! Je t'en dois une.

Je vous laisse prendre connaissance du (que j'ai surligné pour les plus pressés). J'y reviendrai après l'avoir complètement digéré.


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