Un Haïtien impliqué dans une fraude demande l’asile au Canada

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1,7M$ dérobés à l'ambassade du Canada par des employés haïtiens

Un homme impliqué dans un stratagème de détournement de fonds de 1,7 million $ à l’ambassade canadienne en Haïti pourrait être expulsé bien qu’on lui ait promis de le protéger en échange de sa collaboration.


L’homme qu’on ne peut identifier en raison d’une ordonnance de non-publication était un employé de l’ambassade canadienne en Haïti et a reçu de l’argent dans le cadre du stratagème.


Il a collaboré à l’enquête menée par Affaires mondiales Canada et se serait fait promettre que sa sécurité serait assurée. Craignant pour sa vie après avoir reçu des menaces, l’ex-employé a fait une demande de statut de réfugié au Canada, ce que les autorités veulent lui refuser en raison de sa participation à l’organisation criminelle.


Un enquêteur d’Affaires mondiales Canada a expliqué hier devant la Commission de l’immigration et du statut de réfugié que le montant de 1,7 M$ aurait été dérobé au Canada entre 2003 et 2016 par une douzaine d’employés.


Fausses factures


De fausses factures ou des factures gonflées auraient été faites notamment pour des réparations de voitures ou de génératrices. Un véhicule aurait coûté à lui seul 92 000 $ en réparation.


Un des employés était aussi secrètement propriétaire d’une entreprise qui récoltait des contrats de l’ambassade à des prix gonflés ou fabriquait des factures.


Une autre travailleuse aurait notamment importé des biens personnels au nom de l’ambassade pour éviter des frais de transport et de douanes.


Ces employés, tous Haïtiens, ont été congédiés à la suite de cette mise en lumière sauf un qui a quitté avant la fin de l’enquête menée par Affaires mondiales Canada. Il s’agit d’une enquête administrative : aucune accusation criminelle n’a été déposée contre ces personnes.


« Déplorable »


« Je crains pour ma vie, j’ai reçu des menaces dans mon pays. Ils [les enquêteurs] ont dit qu’ils assureraient ma sécurité pour m’encourager à parler. Je craignais de le faire et maintenant, ils me donnent raison », a souligné l’homme au Journal en marge de son audience.


Ce dernier soutient n’avoir reçu que deux montants totalisant 1400 $.


« C’est déplorable : un individu collabore pleinement à une enquête, il est menacé en raison de cette collaboration et il vient au Canada pour obtenir une protection ; finalement, on voit que non seulement il n’est pas protégé, mais on l’accuse d’avoir fait partie d’une organisation criminelle », ajoute Stéphane Handfield, avocat de l’ex-employé.