Le premier ministre Couillard a été outré d’apprendre que Pierre Karl Péladeau et François Legault envisageaient de critiquer les politiques de son gouvernement à la conférence de Paris sur les changements climatiques. « On parle tous au nom du Québec. On ne transpose pas à l’étranger nos désaccords internes », a-t-il déclaré.
Curieusement, personne au PLQ ne trouvait rien à redire quand Jean Charest profitait des tribunes internationales dont il disposait pour dénoncer l’inaction du gouvernement Harper en matière de lutte contre les gaz à effet de serre. Pourtant, M. Harper croyait aussi que le Canada, si cher à M. Couillard, devait parler d’une seule voix.
Au nom de quoi les partis d’opposition devraient-ils s’abstenir de souligner les contradictions entre le discours libéral sur les changements climatiques et son appui au projet Oléoduc Énergie Est ou à la cimenterie de Port-Daniel, alors que M. Charest pouvait clamer que l’appui inconditionnel du gouvernement conservateur au développement des sables bitumineux allait directement à l’encontre de ses prétentions environnementales ?
Les membres du gouvernement Couillard, à commencer par le premier ministre, ont développé au cours des derniers mois une fâcheuse tendance à se croire seuls détenteurs de la vérité, les objections de ceux d’en face étant attribuables soit à leur inexpérience, soit à leur incompétence. Si François Legault critique la bourse du carbone, c’est en raison de son « ignorance totale ».
Dès ses débuts au ministère de la Santé, on a tout de suite constaté que M. Couillard avait une très haute opinion de ses capacités, inversement proportionnelles à celles de ses opposants. Son accession au poste de premier ministre n’a pu que le conforter dans cette autoappréciation.
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