Et voilà, c’est sorti: le président du Congrès juifs québécois Adam Atlas accuse le PQ de faire preuve d’intolérance envers sa communauté L’homme se dit « désappointé » par ce parti parce qu’il ne serait plus celui des Lévesque, Bouchard (encore lui!) et Landry.

Dans la même envolée, à propos des garderies confessionnelles, le même individu se demande avec le plus grand sérieux « Pourquoi invitons-nous des milliers de gens de partout dans le monde à vivre ici quand on fait une espèce d’inquisition de la laïcité sur le dos des petits enfants de trois ans? ». Quand j’ai lu ça, j’ai avalé mon croissant de travers.
Il ne m’en fallait pas plus pour que sourde en moi la colère. Si j’ai bien compris – et je pense avoir très bien compris – Adam Atlas s’insurge contre le fait que le PQ dénonce l’enseignement confessionnel (la Torah, notamment) dans certaines garderies privées. Alors moi, je lui demande à ce monsieur : ces « petits enfants » de trois ans ont-ils choisi de suivre cet enseignement religieux qui sans doute présente le judaïsme comme la seule vraie religion, comme le font d’ailleurs toutes les autres? Bien sûr que non. On les encadre depuis leur plus jeune âge pour leur assurer un meilleur conditionnement. Vivre en vase clos, modèle pensée unique et endoctrinement religieux sévère, voilà le cursus pédagogique proposé.

Une visite sur le site du Centre de petite enfance Beth Rivkah (CPE de Montréal) permet à quiconque de lire ceci :
Notre objectif principal est d’enseigner à (sic) chaque enfant en tenant compte de son niveau individuel et de ses capacités. La Torah a un grand respect pour l’intelligence naturelle et la capacité d’étude des enfants. De plus, la connaissance acquise durant les années cruciales de l’enfance reste gravée de façon indélébile dans le cœur et l’esprit de l’enfant (c’est moi qui souligne). Ceci est la raison pour laquelle le plus sage de tous les hommes, le Roi Salomon, nous enseigne « Eduqué (sic) l’enfant selon sa voie, même quand il sera âgé il ne s’en détournera pas ». C’est ce qui est le principe de base du CPE.
Est-il normal que l’État subventionne de tels établissements, qu’ils soient catholiques, juifs ou musulmans? La tolérance doit-elle nous amener à plier l’échine devant le diktat du religieux? Pour ma part, la laïcité doit nous l’interdire. La laïcité est garante du vivre ensemble, elle permet au plus grand nombre de faire ses choix en toute connaissance de cause, surtout elle protège les enfants d’un lavage de cerveau inacceptable. Jamais je ne souscrirai à une idéologie qui me proposerait de tolérer des pratiques dont le but avoué est de construire une forme de communautarisme fermé. Le multiculturalisme est justement l’une de ces idéologies.
Le président du CJQ, donc, se plaint de l’intolérance du PQ. Le problème pour Adam Atlas, est qu’il n’y a pas que le PQ qui dénonce le financement de ce type d’établissement. La société civile s’active sur ces questions de plus en plus, et c’est sans doute pourquoi le PQ ose de plus en plus briser le silence.

Une chose est certaine : Adam Atlas affiche lui-même son intolérance concernant les valeurs québécoises, et il est prêt à soutenir l’endoctrinement des « petits enfants » pour ce faire. Il craint la laïcité parce qu’elle pourrait permettre aux enfants nés de parents de confession juive de voir, d’entendre et de comprendre autre chose. Ainsi, ces enfants devront-ils penser comme leurs parents, leurs grands-parents, et ainsi de suite. En brimant leur liberté dès le berceau pour les « protéger » de toute contamination qui pourrait leur permettre de développer un esprit critique!
Aujourd’hui, Adam Atlas proteste contre la soi-disant intolérance du PQ. Demain, ce sera l’ensemble du mouvement pour la laïcité qui sera pointé du doigt. À quand les accusations d’antisémitisme?