L'étau

Billet de Caroline

Je n’aurais pas dû aller entendre André Boisclair hier. J’aurais dû garder mes dernières illusions. Je les ai perdues.
J’ai ressenti une profonde tristesse. J’ai pensé à ma fille. J’aurais tellement voulu qu’elle n’ait pas à se battre pour son pays comme je l’ai fait jour après jour, année après année. Mais je ne pouvais hier me défaire d’un sentiment de perte, de fin. J’ai vu des gens se lever, applaudir à tout rompre mais je ne savais pas à quoi. J’ai entendu parler d’homophobie, de justice, d’égalité mais en aucun temps, d’indépendance du Québec, en aucun temps d’un pays de langue française. Et puis, il y a eu ces quelques paroles lancées en anglais par la députée de Laurier-Dorion Elsie Lefebvre car, s’est-elle par la suite justifiée, certains de ses militants ne parlent pas français.
Bien sûr, la présence de candidats péquistes « issus de l’immigration » avait de quoi réjouir, mais ces gens venus d’ailleurs, combien de temps encore réussirons-nous à les convaincre de lutter à nos côtés si nous ne parvenons pas à triompher d’une simple élection? Si les Québécois choisissent de reporter au pouvoir un parti canadien?
Comment expliquer notre passivité face aux manœuvres frauduleuses des fédéralistes? Notre absence de réflexion stratégique?
Il n’y a plus de combat, plus d’ennemis, plus d’enjeux, plus d’émotion. Le PQ est devenu un club optimiste, une association de souverainistes anonymes, le parti de tous les accommodements.
L’étau anglo-saxon se referme.
Je voudrais croire que tout est encore possible.

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Caroline Moreno476 articles

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Château de banlieue

Mieux vaut en rire que d'en pleurer !


Chapitre 1
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7 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    6 mars 2007

    Si les souverainistes ont autat d'états d'âme que Mme Moreno, qui donc fera l'indépendance? Pensez-vous que Nelson Mandela a accompli l'oeuvre que nous savons en pleurant sur son sort et en se plaignant à Dieu et à ses saints? Je pense comme M. Roy. Relevons nos manches et cessons de pleurnicher sur la pureté perdue de nos jeunes années! Chantez la Marseilleise en vous levant Mme Moreno, vous aurez l'énergie pour relever le défi de notre projet de liberté nationale! 'Allons enfants de la patrie...'

  • Archives de Vigile Répondre

    6 mars 2007

    J'ai 29 ans, il me manquait 3 mois pour pouvoir voter en 1995.
    Douze ans plus tard, nous avons la chance de porter au pouvoir un parti qui nous ouvre la porte vers la souveraineté.
    Pour moi, les éteignoirs, ce sont les ''moi j'étais au RIN avant tout le monde'' les ''moi j'ai voté PQ en 70'', les ''moi ça fait 40 ans que je me bat pour l'indépendance''...
    Et pourtant, seulement 3 semaines nous séparrent d'un vote tout aussi important qu'en 1970, qu'en 1976, aussi important qu'en 80 ou en 95.
    Le projet de souveraineté contemporain, ce n'est pas celui du PQ, pas celui d'André Boisclair, c'est celui de la Nation Québécoise.
    Il y a plus de 30 ans, Harmonium chantait:
    Où est allé tous ce monde qui avait quelque chose à raconter
    On a mis quelqu'un au monde, il faudrait peut-être l'écouter
    N'est-ce pas d'autant plus vrai aujourd'hui?
    J'en appèle aux souverainistes de la première heure, pensez à votre descendance et surtout, faites leur confiance, faites vous confiance.
    Notre pays, nous le bâtirons, tous ensemble. Nous le bâtirons sur les bases solides de nos parents et pour l'intérêt supérieur de nos enfants.
    Amour Espoir Solidarité Dignité Fierté
    Votez!

  • Luc Bertrand Répondre

    6 mars 2007

    Je partage moi aussi, madame Moreno et monsieur Cloutier, la même inquiétude. Une réélection (très probable) des Libéraux de Jean Charest va inciter Stephen Harper à récompenser son allié provincial fédéraliste en lui donnant la "charité" demandée. Le Canada (et même le Québec!) récompenserait à son tour les Conservateurs en les réélisant majoritairement lorsque Harper, à la faveur des sondages favorables et de l'allégresse fédéraliste, déclenchera une élection à son tour en avril ou mai prochain. Stéphane Dion (pour les fédéralistes centralisateurs), le Bloc Québécois (perdant sa raison d'être) et le PQ (prêchant maintenant dans le désert) devraient donc passer leur tour.
    L'autre option sera-t-elle meilleure? Si les Québécois élisent, par miracle, André Boisclair et le Parti Québécois, quelles seront nos chances de faire le pays avec un chef aussi vulnérable et influençable, une équipe aussi improvisée, une stratégie aussi caduque et, le pire, une volonté de faire l'indépendance aussi négociable et incertaine?
    Dans la première hypothèse, nous courrons le risque de voir la loi électorale modifiée pour faire passer (sous un nouveau bâillon, si nécessaire?) un mode de compensation "proportionnelle" biaisée qui empêcherait non seulement toute élection décisionnelle impossible, mais également toute réélection du PQ impossible (à moins d'accepter un rôle provincial). Dans la seconde, c'est le Parti Québécois lui-même qui ferait la démonstration de son incapacité à obtenir l'appui massif nécessaire à la réalisation de notre projet de pays.
    Si nous nous rallions massivement derrière le PQ, il sera difficile de convaincre André Boisclair et les membres du PQ de céder sa place à un leader moins controversé pour nous faire franchir l'ultime échéance. Si nous jetons notre dévolu sur l'ADQ, les médias auront tôt fait de répandre l'interprétation que les Québécois auraient abandonné le rêve indépendantiste. Si nous restons à la maison, le PQ n'aurait pas d'autre choix que de se remettre vraiment en question, les apparatchiks devant reconnaître qu'ils ont eu tort d'ignorer l'approche élective pour faire l'indépendance pour compléter le programme de renouveau tenté lors de la "Saison des idées".
    À l'instar de Robert Laplante, je suggère aux souverainistes de mettre leur candidat(e) péquiste au défi de convoquer une conférence de presse où il (elle) affirmera clairement son appui au principe d'un gouvernement péquiste vraiment NATIONAL, dans le sens de poser, DÈS L'ÉLECTION, les gestes de rupture nécessaires avec la constitution canadian de 1982 pour bâtir le Québec indépendant qui sera proposé à la population par référendum décisionnel. De cette manière, le message envers André Boisclair serait on ne peut plus clair: il écoute la voix des membres et prend les moyens pour aller jusqu'au bout ou il laisse la place à un(e) autre. Malheureusement, le temps risque de nous manquer d'ici au 26 mars pour faire passer le message à nos sympathisant(e)s.

  • Archives de Vigile Répondre

    6 mars 2007

    Que le PLQ fasse référence à certains de ses membres comme étant issus de l'immigration ou de communautés culturelles, celà se conçoit, puisque c'est un parti fédéraliste voué au multiculturalisme.
    Mais de la part du PQ, je trouve celà totalement contraire à notre culture inclusive. Jamais, ces gens ne devraient êtres discriminés en fonction des cultures qu'elles portent. Les Québécois sont aussi une communauté culturelle et Boisclair devait donc dire "nos communautés culturelles", sans distinction. Car en se joignant ainsi à la nôtre, c'est un geste de désir d'inclusion à la communauté culturelle majoritaire et fondatrice que ces autres membres de communautés culturelles démontrent. Elles désirent ainsi participer activement à une culture en développement, nation, qui est c'elle que toutes les communautés peuvent partager. C'est à c'elle-là qu'il faut s'identifier, et non, comme a fait Boisclair, entretenir la distinction en plus d'ommettre c'elle de la majorité.
    Quel message donne André Boisclair en invitant ainsi ces membres, qu'il vient de distinguer d'entre la majorité, à se joindre à lui, qui s'en distingue aussi(homosexuel), afin de combattre ensembles des soi-disant agents qui les discriminent tous pour leurs distinctions (racistes, xénophobes, misogynes, homophobes, etc...)?
    Le message sous-entend que ces agents discriminants se retrouvent chez les autres, dans cette majorité qu'il a passé sous silence.
    Comment celà peut'il contribuer à encourager leur désir de se joindre à cette majorité si on leur demande d'y combattre une discrimination contre elles par le renforçement de leur auto-discrimination?
    Cette contradiction, elle est bien sentie en région. Et elle est aussi le facteur qui a fait que le PQ a été incappable de saisir l'opportunité incroyable qui se présentait avec les accommodements raisonnables. Opportunité fantastique de rassembler la majorité culturelle avec les autres communautés culturelles dans un même combat contre le multiculturalisme fédéraliste qui engraisse et supporte le PLQ.
    Le nerf de la guerre était là et nous avions tous les attouts dans nos mains. Nos chefs ont paniqués, ne sachant pas comment jouer les cartes, et ont préféré changer de jeux au grand plaisir de Charest qui tenait sa plus mauvaise main de tous les temps.

  • France Bonneau Répondre

    6 mars 2007

    Chère Caroline,
    Tant que nous garderons ce rêve profond en nous de faire du Québec un état indépendant, il y a de l'espoir.
    Ils essaient tous de tuer ce rêve. Notre résistance sera plus forte qu'eux.
    France

  • Archives de Vigile Répondre

    6 mars 2007

    Si vous saviez à quel point moi aussi je souffre de voir un parti politique jadis porteur de tous nos espoirs s'effriter de la sorte et verser dans la politique-spectacle.
    Car c'est bien de cela qu'il s'agit. Un spectacle avec des comédiens qui récitent leurs textes sans âme et sans passion pour la cause noble qu'ils sont censés défendre en premier lieu.
    J'étais au XVè Congrès en juin 2005 et je sais à quel point les militantes et les militants de la base désiraient le pays et voulaient que la présente élection porte sur un "projet de pays". D'ailleurs si vous prenez connaissance du programme du Parti québécois, vous allez constater qu'il porte précisément le titre "Projet de pays".
    Allez lire le chapitre 1.2.3 et faites une comparaison avec la plate-forme proposée par le Parti pour cette élection et vous allez constater par vous-même l'immensité de la fraude.
    D'un projet de pays avec des mesures concrètes à prendre avant les élections à un projet de petite gouvernance provinciale avec des promesses de politiciens professionnels, voilà la dérive du Parti québécois.
    Le Parti québécois est devenu un parti-éteignoir qui tue à la base toute initiative indépendantiste.
    Même le mot "indépendance" y est proscrit et remplacé par une "souveraineté" molle.
    Les indépendantistes ne s'y reconnaissent plus et moi le premier! Nous sommes devenus soudainement orphelins de parti. Il y a cependant un espoir : que la défaite conduise à un électrochoc sans précédent et qu'un nouvel équipage prenne les commandes du navire et le dirige tout droit vers le Cap de l'indépendance nationale.
    Pierre Cloutier

  • Archives de Vigile Répondre

    6 mars 2007

    Il ne faut pas perdre espoir mais regarder plus loin que le 26 mars. Ce n'est pas la première fois que cet étau semble se refermer, ni la pire.
    Regardez les quatre "onusiens" (électeurs québécois d'origine étrangère) invités au plateau de Bazzo.tv hier: les deux francophones du groupe ont dit vouloir voter P.Q. et être choqués par les propos dégradants tenus par Charest envers la nation québécoise qui perdrait ses propres fonds publics advenant une victoire du P.Q. En somme, ils lançaient un appel rafraîchissant à la fierté.
    Courage !