L'enfer est rouge

Dion-le-fossoyeur


Tous les yeux étaient tournés hier soir vers la circonscription d'Outremont. Et c'est en effet là que s'est produite la surprise de ces trois élections complémentaires fédérales. La circonscription, libérale presque sans interruption depuis 90 ans, est passée aux mains du NPD!


Pourtant, les résultats d'Outremont sont d'une signification limitée. La présence sur les rangs du redoutable Thomas Mulcair, néo-démocrate orné d'un vernis vert, a fait de ce scrutin complémentaire un cas particulier. Il faut reconnaître à M. Mulcair une audace certaine: adhérer au NPD n'était pas le choix le plus opportuniste. Sa victoire convaincante donnera à ce parti son porte-parole québécois le plus efficace depuis des lustres. Par contre, la défaite de notre ex-collègue Jocelyn Coulon prive le Parti libéral et la Chambre des communes d'une expertise précieuse en matière de politique internationale.
La perte de ce château fort sera dure à avaler pour les libéraux. Pourtant, les scores pitoyables qu'ils ont obtenus dans les deux autres circonscriptions en jeu - moins de 10%! - sont à la fois plus significatifs et plus inquiétants. L'électorat francophone a tout simplement déserté le vaisseau libéral.
Au PLC, certains verront dans ces résultats la preuve des piètres qualités de chef de Stéphane Dion. Un verdict aussi dur serait injuste. Tous les sondages montrent que la descente aux enfers des libéraux fédéraux au Québec date du scandale des commandites. Aux élections de janvier 2006, sous la direction erratique de Paul Martin, le Parti libéral n'a obtenu que 21% du vote dans la province. Le plus récent sondage CROP, le mois dernier, lui accordait exactement le même score.
Il reste que M. Dion n'a pas encore réussi à rétablir la marque libérale au Québec. Plusieurs militants québécois en sont terriblement inquiets, sinon désespérés. Et le fait que M. Dion a plongé jusqu'au cou dans l'organisation de la campagne d'Outremont au cours des derniers jours n'a fait qu'accroître le malaise.
La soirée d'hier n'a pas été joyeuse non plus pour le chef du Bloc québécois, Gilles Duceppe. Dans les trois circonscriptions en jeu, le vote bloquiste a chuté: de près de 20 points dans Roberval et Outremont, d'une dizaine de points dans Saint-Hyacinthe. L'emprise du BQ sur le vote francophone n'est donc plus ce qu'elle était. À Outremont, c'est Tom Mulcair qui en a profité. Dans les deux autres circonscriptions, ce sont les conservateurs.
Le succès de Denis Lebel dans Roberval, circonscription dominée par le Bloc depuis la création du parti, confirme la montée du parti de Stephen Harper au Québec. On sait désormais qu'avec un bon candidat, ce parti est susceptible de l'emporter dans bien des circonscriptions de la province. Cela dit, la victoire de Ève-Mary Thaï Thi Lac dans Saint-Hyacinthe-Bagot montre que la formation souverainiste reste une force sur laquelle il faut compter. Gilles Duceppe trouvera là matière à consolation.
Pour les libéraux, les nouvelles sont toutes mauvaises. Le questionnement quant à l'avenir du parti au Québec, amorcé par les militants pendant la course au leadership, puis stoppé par le triomphe inattendu de Stéphane Dion, reprendra forcément. Que le chef le veuille ou non.

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André Pratte878 articles

  • 308 181

[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8aQEqnh0QHuh4GyBg&ved=0CEEQ6AEwBQ#v=onepage&q=pratte%20Tout%20est%20pourri&f=false]

[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.





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