John James Charest de Sagardie

Pas très convaincant dans ce rôle de défenseur des intérêts du Québec à l’étranger quand c’est la démission totale au Québec devant ces mêmes intérêts, étrangers.

Tribune libre

Après Saint-Pétersbourg, Moscou et Copenhague en décembre, l’année 2009 s’est très bien terminée et l’année 2010 verra certainement John James Charest atteindre des nouveaux sommets, surtout au chapitre de ses air miles. Notre trotteur du globe aux frais des contribuables du Québec s’est déjà rendu à Davos la semaine passée pour nous donner toute la mesure de son inutilité en tant que subalterne de Harper, en se frottant au menu fretin des ateliers insignifiants de ce sommet avec le très effacé Clément Gignac, accompagné d’une clique d’affairistes lèche-culs de gros portefeuilles.
Le King de la prorogation s’était présenté séparément au pèlerinage néolibéral annuel de Davos, devant cette tribune des riches et puissants et leurs théoriciens à pensée unique du néolibéralisme débridé qui se présentent comme des penseurs. Crapet Charest n’a pas assisté au discours de son tuteur Harper Premier Des Sables Bitumineux qui était venu à Davos pour - entre autres - déplorer l’absence d’une agence pancanadienne de réglementation de valeurs mobilières à laquelle le Québec et l’Alberta s’opposent devant les tribunaux.
Par la suite il a exhorté son auditoire du G20 de voir à «encourager une réglementation du secteur financier plus stricte et une meilleure coordination entre les organismes de réglementation. Mais le Canada n'optera pas pour une réglementation excessive, arbitraire ou punitive de son secteur financier.» Quand même, faudrait pas trop déranger les bandits à cravate pourvus d’abris fiscaux qui applaudissaient dans la salle suite à ses propos bienveillants.
Comble de cynisme, Harper a terminé son petit discours de néocon en déclarant qu’en tant que président du G8 pour cette année, le prochain sommet se tiendra en Ontario dans quelques mois et il présentera «une initiative majeure pour améliorer la santé des femmes et des enfants dans les régions les plus vulnérables de la planète.»
Faut dire que pour les femmes et les enfants des régions les plus vulnérables de ce qu’il dit être son pays, le bilan n’est pas très reluisant.
Comme je l’ai mentionné tantôt, Crapet Charest était aussi au camp de vacances de Davos avec Clément Gignac, son ministre du sous-développement économique et de l’innovation dans l’exportation de nos emplois payants à l’étranger. Face aux reproches de Pauline Marois à l’effet que la multiplication des déplacements de Charest servaient à fuir les problèmes du Québec, notre voyageur de commerce subventionné et téléguidé par le roi-nègre Paul de Sagard a déclaré que ce voyage sert à faire la promotion du Québec, de son économie et pour appuyer ses entrepreneurs.
Pas très convaincant dans ce rôle de défenseur des intérêts du Québec à l’étranger quand c’est la démission totale au Québec devant ces mêmes intérêts, étrangers.
Le voilà maintenant en Inde, le pays des castes et des enfants d’usine, accompagné d’une autre délégation d’affairistes, secondé par le très prospère Pierre Arcand de Town of Mount Royal, ministre des relations internationales subordonnées au Canada, également responsable du déclin de la francophonie au Québec, en particulier à Montréal et en Outaouais.
Un article de Denis Lessard paru dans la grosse presse épaisse du deux février nous informe que le secrétaire général du «Trade Union center of India» a voulu rencontrer Jean Charest pour lui faire part de ses inquiétudes: «Le Québec est parfaitement conscient des risques que comporte l'utilisation de l'amiante mais en exporte tout de même. Une utilisation sécuritaire de l'amiante, cela n'existe pas.»
M. Charest a soutenu le plus sérieusement du monde que l’amiante chrysolite n’est pas un produit interdit, que le gouvernement indien doit faire appliquer les normes de d’utilisation de ce produit et qu’on ne peut se substituer à d’autres pays pour l’utilisation du chrysolite.
Ce produit n’est peut-être pas interdit en Inde ou pire, au Québec, mais il est interdit aux États-Unis et en Union européenne.
Par ailleurs, le texte de M. Lessard prête à confusion, laissant entendre vers la fin de son texte qu’un cinquième de l’amiante utilisée en Inde provient du Québec, alors qu’au début de son texte, il écrit que le Québec est un des plus importants exportateurs de fibre d’amiante dans ce pays en développement.
En conclusion, quand est-ce qu’on va pouvoir foutre dehors ce demeuré de Sherbrooke étourdi par les hauteurs de Westmount et en profiter pour proclamer l’indépendance du Québec?
Daniel Sénéchal
Montréal


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2 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    3 février 2010

    Bonjour M.Sénéchal
    Avez-vous remarquer que Radio-Canada coupe le son lorsque M.Charest s'adresse à un auditoire la-bas?
    Sans doute parce qu'il communique en hindoustani aux banquiers venus l'écouter... De toute façon, même en Europe, il parle pas dans notre langue.
    Paraîtrait qu'il y a de nombreux débouchés en téléphonie en Inde, déjà que les préposés chez Bell et Air Canada vous répondent transcontinentalement, pourquoi pas au gouvernement du Québec dans un avenir rapproché.
    Le problème n'est pas tant le fait que M.Charest se rende à l'étranger souvent mais bien qu'il revienne.

  • Archives de Vigile Répondre

    3 février 2010

    Il doit bien y avoir un moyen légal pour arrêter ce "compulsif" ?
    "Sacre-moi ça dehors !" dit ma mère, quand le chien fait sur le tapis.
    Quand le renard fait la fiesta dans le poulailler, on tue les poules on le renard ?
    Faudrait consulter la SPCA...