FONDS DE SOLIDARITÉ

Investir dans les entreprises au Québec rapporte gros

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Il est temps que ça se sache






Aux dires de son président et chef de la direction, la performance du Fonds de solidarité FTQ a été plutôt exceptionnelle en 2014-2015. Gaétan Morin retient également le rendement moyen réalisé dans les placements privés, qui constituent le coeur des activités de l’institution. « Du 11,1 %, c’est wow ! » lance-t-il. Il rappellera aux actionnaires réunis en assemblée samedi combien « c’est payant d‘investir dans les entreprises du Québec ».


 

Gaétan Morin parle d’un modèle unique. « Les Québécois se sont dotés d’un grand réservoir d’épargne mis à la disposition des entreprises du Québec », illustre-t-il. Au terme de son exercice financier clos le 31 mai, le Fonds de solidarité coiffait un actif net de plus de 11,1 milliards réparti entre quelque 610 000 actionnaires recrutés surtout parmi la classe moyenne. « Nous avons la taille pour accompagner les entrepreneurs et les entreprises, même les plus grandes. Nous avons la taille pour accompagner nos actionnaires leur vie durant. »


 

Le Fonds de solidarité est engagé dans la double mission d’appuyer la création d’emplois au Québec et d’offrir du rendement aux actionnaires. Au cours de l’exercice 2014-2015, le fonds de travailleurs a dégagé un bénéfice record de près de 1 milliard, contre 773 millions un an plus tôt. Le rendement annuel est passé de 8,3 % à 9,8 %, sans tenir compte du crédit d’impôt, et la valeur de l’action a gagné 2,97 $ sur 12 mois, pour atteindre un sommet historique de 33,26 $. Le tout devant être situé dans une conjoncture économique plutôt morose au Québec. « Ces résultats témoignent de la présence de bonnes entreprises au Québec et de la capacité de nos équipes à les dénicher. »


 

Chaîne de financement


 

On veut aller plus loin, voir si l’on peut faire encore mieux. Le Fonds fait ainsi partie de la vingtaine d’acteurs de la finance québécoise réunis pour faire le point sur la chaîne de financement des entreprises québécoises, pour en détecter les carences et les corriger. Gaétan Morin, qui préside l’initiative, y voit l’atteinte d’un grand cycle de maturité pour les institutions financières au Québec. « Nous sommes capables de travailler ensemble tout en maintenant une compétition saine. Après tout, nous sommes, tous et toutes, au service des entreprises, des entrepreneurs. » L’exercice devrait être suivi de recommandations attendues cet automne.


 

Le Fonds est également engagé dans la révision de son propre plan stratégique et espère dévoiler les résultats de la démarche dans les prochaines semaines. Gaétan Morin ne peut en parler, tout n’étant pas encore arrêté, ficelé. « La plupart de nos employés ont participé à l’exercice. J’en suis heureux. Nous disposons de l’expertise. Il faut capitaliser là-dessus. Le Fonds était là il y a 30 ans, il est là et il sera là dans 30 ans. Nous parlons donc, ici, d’un questionnement autour de nos faiblesses, mais aussi de nos forces, dans une vision à long terme. On se demande ce qu’on peut faire de mieux. »


 

Le mot « accompagnement » résonne, dit le président. « Comment peut-on mieux accompagner nos entreprises partenaires ? » se demande-t-il, insistant sur l’expertise des gens d’investissement au Fonds. Gaétan Morin parle de la conjoncture économique plus difficile. Au Québec, la progression du PIB vacille autour de 1,5 %. « À l’image d’un nouveau monde, il faut conjuguer avec une croissance démographique au ralenti et avec une économie chinoise en panne, grande consommatrice de matières premières. Le phénomène est planétaire et comme ailleurs, la croissance économique soutenue sera chose du passé au Québec pour la prochaine décennie. Ça va forcer les entreprises à faire les choses différemment, à innover. »


 

Dans les consultations menées par le Fonds de solidarité, un message revient souvent : la pénurie de main-d’oeuvre spécialisée. Une problématique plus criante encore en région. « Il faut être vigilant. Cette pénurie vient limiter notre capacité à exporter nos produits. Et je trouve cela d’autant plus tragique qu’elle est particulièrement ressentie en région. » Le Fonds de solidarité se sent donc plutôt interpellé, lui dont 70 % des investissements sont réalisés à l’extérieur des grands centres. « Nous sommes également là pour combler les carences dans les régions et nous couvrons tous les secteurs. »


 

Appui du NPD et des libéraux


 

Du coup, la question du crédit d’impôt fédéral aux fonds de travailleurs, aboli graduellement par le gouvernement conservateur à partir de 2015, revient à l’avant-scène. « Nous ne lâchons pas. Et nous comptons tant sur l’appui du NPD et du Parti libéral fédéral, MM. Mulcair et Trudeau s’étant engagés à rétablir le crédit fédéral si l’un ou l’autre des partis formait le prochain gouvernement. »


 

Gaétan Morin soutient que la décision du gouvernement fédéral est basée sur une connaissance incorrecte « de notre modèle. Mais nous faisons de belles percées à Ottawa et heureusement, la compréhension est tout autre à Québec ». Il cite la commission Godbout, qui a recommandé de maintenir le crédit d’impôt. Et la levée du plafond de souscription par le gouvernement du Québec, qui a également invité le Fonds de solidarité à l’accompagner dans sa Stratégie maritime.


 

« Le Fonds est unique. C’est une institution capable de stimuler l’épargne et de la canaliser vers les entreprises québécoises créatrices d’emplois. Nous sommes là quand ça va bien. Nous sommes également là quand ça va mal, comme ce fut le cas lors de la crise de 2008-2009. Les entreprises ont besoin d’avoir accès à des capitaux patients. »


 

« Notre bilan social est unique. Nous faisons également de l’éducation et allons chercher l’épargne, auprès de la classe moyenne et de plus en plus auprès des jeunes, des moins de 40 ans. Sur nos 19 000 nouveaux actionnaires cette année, plus de la moitié a moins de 40 ans, ramenant l’âge moyen de nos actionnaires à 40 ans. »


 

Gaétan Morin n’en démord pas. « En investissant plus jeune, le capital peut ainsi travailler pendant 20-25 ans. Avec une durée moyenne de nos investissements de 7 ou 8 ans, le capital est ainsi réinjecté trois fois dans l’économie québécoise, faisant rouler d’autant le crédit d’impôt. »


 

Gaétan Morin pose la question : « Si nous n’étions pas là, qui ferait cela ? »







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