Les prix du pétrole pourraient encore baisser

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Le Canada va saigner






Les perspectives demeurent plutôt sombres pour les cours pétroliers. La Banque du Canada entend suivre la situation de près tout en insistant pour dissocier l’investissement de long terme de la volatilité des prix à plus court terme.


 

Le gouverneur de la Banque du Canada a consacré l’essentiel de son discours au contexte déprimé des cours pétroliers. Dans son allocution lundi lors du colloque 2016 Economic Outlook, présenté par Calgary Economic Development, Stephen Poloz est revenu sur les perspectives des cours de l’or noir. « Compte tenu de l’effondrement des prix l’an dernier, la Banque s’est entretenue à maintes reprises avec des chefs d’entreprise pour essayer de déterminer avec précision leur réaction. Au début de l’année, les pétrolières prévoyaient réduire leurs investissements d’environ 30 %. Comme les prix ne se redressaient pas comme prévu à l’époque, elles ont alors indiqué vouloir diminuer leurs projets d’investissement d’environ 40 %. Au cours des échanges des dernières semaines, j’ai appris qu’à l’heure actuelle, un grand nombre d’entreprises révisent encore leurs attentes à long terme quant aux cours du pétrole. La Banque continuera d’évaluer quelle en sera l’incidence sur leurs dépenses d’investissement. »


 

M. Poloz a toutefois réitéré que « l’économie canadienne est capable de composer avec les défis que représentent les importants mouvements des prix des ressources ». Et « même si les fluctuations de leurs prix compliquent parfois la gestion des entreprises et la conduite des politiques économiques […] la baisse des prix du pétrole ne veut pas dire que les récents investissements, qui pourraient s’étaler sur des décennies, n’avaient pas lieu d’être ».


 

M. Poloz soutient toutefois que « les fluctuations de prix signalent tout de même que des ajustements économiques sont nécessaires […] La volatilité des prix des ressources et l’incertitude quant à l’avenir obligent également les entreprises et les décideurs à faire preuve de souplesse ».


 

Dans un texte publié dans Le Devoir le 15 août dernier, il était indiqué que derrière le plongeon du cours du West Texas Intermediate (WTI), baril de référence du pétrole nord-américain, se profilait la glissade du Western Canadian Select (WCS), qui désigne l’or noir tout droit sorti des sables bitumineux. En moins d’un an, le WCS est passé de 80 $ à moins de 30 $. L’écart de 7 ou 8 $ qui prévalait en juin avec le WTI, quand le WCS était à plus de 50 $, s’est soudainement creusé à environ 20 $, les sables bitumineux se retrouvant particulièrement ciblés dans la foulée des préparatifs du Sommet de Paris sur le climat en décembre.


 

En réactions immédiates, aux prises avec un ralentissement prévu de 37 % des dépenses d’exploration et de développement dans le secteur, l’Alberta prévoit maintenant que les pertes d’emplois vont atteindre 185 000 postes en 2015. Selon une étude du Canadian Energy Research Institute publiée en août, il coûte entre 60 et 65 $US pour produire un baril de pétrole dans les sables bitumineux.


 

L’article du Devoir revenait également aux conclusions d’une analyse de l’agence de notation Moody’s estimant qu’il faudra encore trois ans avant que les cours pétroliers ne se remettent de leur déprime actuelle. Il est prévu que les producteurs devront de nouveau revoir à la baisse leurs structures de coûts.







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