<i>La Presse</i> et les sables bitumineux

Chronique d'André Savard

Le journal de Montréal a accusé le journal La Presse de prendre parti en faveur des sables bitumineux en raison de l'implication de Total, compagnie dont Paul Desmarais est un actionnaire majeur dans l'exploitation des sables bitumineux. André Pratte a répondu en disant que Power n'avait que .5% de ses investissements dans cette industrie polluante (["L’intérêt financier de Power dans Total est de moins de 0,5%"->24703])et que jamais les membres de son personnel éditorial ne s'était prononcé en faveur de cette industrie.
Qu'en est-il exactement? Gagnon a signé un papier intitlulé "Le Doute" dans lequel elle soutient qu'aucune preuve à part des témoignages lointains sur la fonte des glaciers ne corrobore l'hypothèse des changements climatiques. André Pratte et Alain Dubuc se sont faits quant à eux les apôtres de l'harmonisation de la politique énergétique québécoise avec celles des autres provinces. Dubuc a notamment écrit en faveur d'une table d'équivalence des tarifs avec les autres provinces touchant l'électricité et en faveur de la libre circulation de l'énergie d'un océan à l'autre. Ce point de vue ouvre la porte notamment à une consommation accrue du pétrole bitumineux dans la région de l'est du Canada.
André Pratte a signé de nombreux articles où il a souligné que le Québec ne pouvait se dissocier de l'ensemble des émissions de gaz carbonique produit par le Canada puisqu'il en profitait par la péréquation. Ainsi, André Pratte, sans le dire ouvertement. ajoute son poids à ceux qui veulent que les plus faibles émissions de carbone soient comptabilisées de manière à améliorer la moyenne de l'ensemble des provinces dont celles qui produisent à partir de sables bitumineux.
En guise de conclusion, notons qu'André Pratte garde sous silence l'implication de Total dans les sables bitumineux. Il se contente d'évoquer un .5 % que détiendrait le journal La Presse. En fait Total a investi 2.5 milliards de dollars dans l'exploitation des sables bitumineux. Ses prospectives font état d'un investissement de 20 milliards de dollars dans les vingt années à venir.
Il y a lieu de se demander si la complaisance du personnel éditorial du journal La Presse envers la politique énergétique canadienne ne provient pas du fait qu'elle penche en faveur des deniers de monsieur Desmarais.
André Savard


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3 commentaires

  • Robert Bertrand Répondre

    30 décembre 2009

    Bien sûr, il y a l'exploitation des sables qui sont défendus par LA PRESSE. En retour, parce que c'est du donnant/donnant, combien les divers médias détenus par GESCA et les hebdos, également, ont-ils reçus en « commandites » de toutes sortes provenant des Gouvernements du Canada et du Québec ?
    J'ai lu, ( il faudrait juste trouver le lien ), que le Fédéral a « investi » quelque 400 millions de dollars à lui tout seul, en commandites diverses au cours de l'an passé ? Ces commandites sont des publicités provenant des fonds publics. Ces sommes sont réparties dans les journaux comme dans la télévision et sans doute sur Internet. La part de GESCA n'est certainement à dédaigner.
    Les éditoriaux et articles des différents chroniqueurs ne seraient-ils pas sans référence aux bienfaits de défendre une cause ?
    On ne parle pas des « enveloppes brunes » qui sont plus ou moins la loi des manipulateurs des médias.
    Cela va commencer davantage à faire mal le jour où les consommateurs de journaux arrêteront de nourrir la « la bête ».

  • Archives de Vigile Répondre

    29 décembre 2009

    La Presse et les sables bitumineux le 30 décembre 2009.
    Ce cher M. Pratte qui ose dire que nous profitons de la péréquation ?
    Tu parles d'un front de beuf ?
    De 1996 à 2006, (soit en 10 ans) le Québec a envoyé 384 milliards de Dollars, 294 millions : et Ottawa a retourné : 327 milliards, 972 millions pour un vol de 56 milliards 316 millions : Et ce maudit pratte vient nous parler de justice?
    tu parles d'un (&*?*() (=(*&) (...)?
    En 1997, les Québecois ont envoyé 32, 961 milliard Ottawa; Ottawa n'a retourné 26 milliards, 855 Pas besoin d'aller plus loin n'y d'être comptable pour se rendre compte que nous du peuple ont s'est fait floué !
    Bonne Année
    le militant

  • Archives de Vigile Répondre

    24 décembre 2009

    Le futur de Total passe totalement par l'Alberta:
    (...) The company plans to spend as much as $20-billion (U.S.) over the next decade developing its Alberta oil sands portfolio,
    (...) The province figures so prominently in Total’s future that the company is in the early stages of planning a heavy oil upgrader in Edmonton with a capacity of 130,000 to 230,000 barrels a day and a price tag of $5-billion to $10-billion. »
    http://v1.theglobeandmail.com/servlet/story/RTGAM.20090515.wcover0515/BNStory/energy/
    Dans cette article le Président de Total tire la conclusion, de la théorie du pic pétrolier, que sa compagnie ne voit plus d'avenir dans le pétrole conventionnel et que son futur passe par le pétrole non conventionnel. Or il existe deux endroits au monde où cette source est abondante: Le Venezuela et l'Alberta. Il a choisit l'Alberta. Ce n'est quand même pas anodin.
    JCPomerleau