Pauline Marois doit rester

Pauline Marois ne peut pas démissionner car ce qui a lieu en ce moment est un putsch. Ce serait indécent de se plier à cela.

Chronique d'André Savard

Pauline Marois ne peut pas démissionner car ce qui a lieu en ce moment est un putsch. Ce serait indécent de se plier à cela. On vous dira que ce sont des pressions, des démissions, des défections des autorités locales. En fait ils déboulonnent toutes les instances du parti, court-circuitent les démarches légitimes à l’intérieur du parti, et ils en font vivre des vertes et des pas mûres.
L’un, Curzi annonce sa candidature à la chefferie advenant la démission forcée de l’ancien chef, l’autre, Aussant fonde un parti qui promet la fusion moyennant l’alignement de l’ancien parti sur les positions du nouveau. Et voila, le tour est joué. On présente un putsch pour un acte massif de liberté et comme une manifestation de souveraineté personnelle réunie en collectif.
Voilà comment ça se passe chez les indépendantistes. Il y a des maréchaux du logis qui convoquent leurs adjoints et qui disent : Il serait temps de prendre l’affaire en main car l’indépendance ne va nulle part. Ils font un collectif et ils se racontent qu’ils forment la première opposition au sein du mouvement indépendantiste. Ce qu’il faudrait, se racontent-ils alors, c’est quelque chose d’essentiel, le véritable point faible de la sensibilité de la nation, la grande figure qui fera de l’indépendance le grand projet, le grand symbole.
Pourquoi cela recommence sans arrêt et pourquoi ce parti qui se targue si finement d’être libérateur de peuple plafonne-t-il dans cette histoire horizontale? D’abord, si on veut analyser, la première erreur est d’isoler le Parti Québécois de l’ensemble du mouvement indépendantiste. Bien que ce soit moins évident, il en partage les pires défauts. Les indépendantistes se conçoivent comme la première opposition et ils en veulent toujours à des indépendantistes de faire partie intégrante des institutions parlementaires alors que leur rôle est de faire l’indépendance.
Remontez dans le temps, relisez des unes de Vigile du temps du gouvernement Landry, avant et après. Dénombrez les déchirements de chemises et de cartes de membres, juste pour voir. Et il y a toujours des conclusions logiques selon les apparences. Pauline Marois ne monte pas dans les sondages et même que ses appuis périclitent depuis la démission du quatuor il y a quelque temps. Et puis, ajoute-t-on, elle ne profite pas de la déconfiture du gouvernement Charest.
Ce qu’on ne dit pas c’est qu’on ne fait pas confiance à un pilote d’avion dont l’équipage peut retourner sa veste et se confondre avec des pirates de l’air. On ne fait pas confiance à un mouvement d’intendances multiples, tous fondées en droit par des bandes souvent faméliques et qui se démarquent par leur vendetta, l’organisation de putschs cycliques.
On ne fait pas confiance à une collection de maréchaux du logis qui se campent dans un rôle d’une distinction supérieure, béret et bouc au menton ou grand foulard s’il le faut et qui posent avec l’icône de Parizeau au-dessus de leur tête, un ancien premier ministre qui fait profiter des pustchistes du soleil de son autorité morale.
Les indépendantistes répondront d’abord : C’est normal que l’on soit comme ça car voyez donc, l’indépendance est plus populaire que Pauline Marois ou que le parti Québécois. À quoi vous attendez-vous? C’est un peu comme si on demandait dans un sondage aux gens de choisir entre le principe de l’aviation en général ou cette compagnie aérienne spécifique reconnue pour sa tendance à liquider le pilote. Qui prendrait l’avion avec un équipage qui milite pour la destitution du pilote, appuie les passagers dans leur mouvement de panique quand s’annoncent des turbulences et qui chialent sans arrêt à propos de la casquette trop galonnée du capitaine. Qui ferait confiance à un équipage qui, par-dessus le marché, ne cesserait de vociférer contre les horaires de vols? C’est certain que les sondés répondront qu’ils préfèrent l’aviation à la compagnie aérienne!
Quel passager d’ailleurs voudrait se confier à une compagnie d’aviation qui fait des colloques au cours desquels des factions se répètent que l’avion ne doit pas prendre l’air car son but est d’atterrir! C’est exactement à quoi rime ces exposés censés vous expliquer que les indépendantistes voulant sortir du système doivent plancher sur de l’action extrasystémique.
Maréchaux du logis et mutins répondent à présent en entrevue sur les grands réseaux: Oh! Vous savez un remplacement de chef ne va pas tout régler! On promet peut-être de se rallier autour d’un nouveau chef. En fait, le mouvement indépendantiste a fait de la contestation un mode explicatif en soi. Beaucoup de bandes indépendantistes s’expliquent que le Québec est encore annexé au Canada parce que des élites réunies au sein d’un cheval de Troie, se servent des instances autant partisanes que parlementaires pour barrer la route. Et ceci, dans leur perspective, est aussi vrai du parti Québécois, sinon davantage, que des partis unitaristes déclarés.
Ils prévoient toujours enfoncer le chef et le parti Québécois. Alors, dans un temps de dégoût généralisé de la politique, ils croient profiter d’un diapason avec la population. Elle a bien raison de ne pas aimer le parti Québécois et la chef, pensent-ils, et nous avons bien raison puisque la population n’aime pas non plus.
Il en résulte que si la population désavoue la politique, mutins et maréchaux du logis indépendantiste, eux, n’en discutent pas les impulsions essentielles . Et ils pensent répondre à l’intérêt supérieur de la nation comme faiseurs de scandales. Ils pensent que la nation leur demande de contester.
Pour la population appelée par les compagnies de sondage, la distinction entre parti Québécois, mutins, et maréchaux du logis indépendantiste, n’existe pas. Pour elle, le distinguo s’élabore comme suit. Vous avez d’un côté le parti Libéral avec ses industriels, ses banquiers, ses entrepreneurs qui prennent les couleurs de leur caste. Et on peut présumer que le parti de François Legault logerait dans cette veine. De l’autre côté, vous avez le chef du Parti Québécois qui semble toujours dépendre de forces inexplicables, des forces qui se laissent surtout absorber dans des putschs en préparation et qui prennent un malin plaisir à prendre le chef au dépourvu (quand ça se calme).
Si Pauline Marois démissionnait, elle regagnerait son jardin et laisserait la galère à d’autres. Personne ne blâmerait Pauline Marois de laisser ce mouvement avec ces organisateurs de l’initiative de la base, ces initiateurs du plan de contestation avec comités informels qui remarquent insuffisances et retards. Pauline Marois y gagnerait une qualité de vie mais ce ne serait pas une bonne nouvelle pour l’indépendantisme québécois. Sa démission accréditerait cette idée que les chefs indépendantistes ne sont que des coachs qui laissent maréchaux du logis dessiner, sculpter, et qui le peuvent parce que les putschs dans ce mouvement passent, après coup, pour une « directive », une « décision nouvelle ».
Ou les indépendantistes sont capables de prêter leurs forces à Pauline Marois ou ils ne méritent pas leur chef. Peut-être même déméritent-ils d’avoir un parti. Peut-être, malgré leur belle allure de théoricien fondamentaliste proche du peuple et du zénith, déméritent-ils de la cause indépendantiste. Ils lui nuisent en tout cas.
Il paraît que tout ce finfouin vient du fait qu'il y a une connotation subliminale dans l'expression "gouvernance souverainiste". Elle impliquerait que l'on peut gouverner souverainement à l'intérieur du Canada et ceci rendrait caduque, ou moins urgent, de faire l''indépendance. L'affaire, c'est qu'on dénote des préludes lugubres dans toutes les épithètes qui veulent caractériser l'exercice du pouvoir par un gouvernement souverainiste. "Affirmationniste" est liée à l'ère Johnson, "provincialiste" fut réservée à ceux qui ne réclamaient que trop peu. Les indépendantistes, experts en casuistique, vont trouver des anguilles sous tous les mots et l'augure d'une trahison de la cause partout.
André Savard


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16 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    28 novembre 2011

    Félicitation Mme Pauline Marois ...
    Avec vos beaux témoignages,votre sincérité,votre dynamisme,ça fait du bien de vous entendre à l'émission tout le monde en parle et beaucoup de monde vont en parler parce... que ça fait du bien de vous voir dans cette image que j'avais oublié. . .vous pouvez compter encore sur notre appuie

  • François Ricard Répondre

    4 novembre 2011

    Cet après-midi, à Jean-Luc Mongrain, Mme Marois a été très claire:comme rapporté dans Le Devoir"Le prochain qui conteste son leadership devra quitter immédiatement le parti, a-t-elle précisé, d’un ton sévère qu’on avait peu entendu ces derniers mois. «J’en suis là. Je vais faire ça dès que quelqu’un va lever la main pour dire “Tu passes pas, ça ne marche pas, faudrait adopter telle affaire différente.”
    En démocratie, le chef n’est là que pour aider à arriver à un consensus et non pas à dicter une ligne de conduite.
    Nous sommes si peu démocrates, que nous recherchons constamment un chef “fort” qui nous dira quoi faire. Le parlementarisme à la britannique nous a ancré dans cette notion anti-démocratique.
    A tel point que nous acceptons la dictature de la “ligne de parti”. Alors pourquoi voter des représentants qui doivent nécessairement toujours dire comme le chef? Pourquoi ne pas élire tout simplement un chef? Ce serait beaucoup moins coûteux? Et nous aurions les mêmes résultats qu’aujourd’hui: une dictature élue.
    C’est possiblement la raison principale des difficultés du PQ. À la base même, il y a un fort courant démocratique. Mais les chefs, formés par notre parlementarisme dictatorial, plutôt que d’aider au processus de décision, en viennent tôt ou tard à imposer leurs vues comme dans les autres partis traditionnels.
    Alors je ne puis approuver Mme Marois. Devrais-je quitter le parti? Si oui, j'exige qu'on me rembourse tous les argents, tout le temps dépensés depuis plus de quarante années. Je me suis investi dans ce parti. J'ai donc droit à un juste retour.

  • Martin Lavoie Répondre

    2 novembre 2011

    Marois doit partir. Elle avait les compétences d'un chef intérimaire, sans plus. Après tant d'années en présence de l'électorat, elle ne convainc pas. Désolé, Boisclair l'avait battu en congrès, elle l'a remplacé, c'est tout. Je ne suis même pas pas convaincu d'une efficacité comme ministre après tant d'années en politique.
    Un homme qui connaît les dossiers, qui a expérimenté la fédération de l'intérieur, qui a rassuré par sa cohérence les Canadiens, qui a la confiance de M. Parizeau, est celui que je veux, celui en qui je crois. De par son père Jean Duceppe, fier souverainiste, fier indépendantiste, il est tombé dedans quand il était petit.
    Et de plus assez "gentleman" pour s'effacer lors de l'intronisation de Marois. Fini la galanterie et en avant toute pour Gilles Duceppe. Il est temps que les Québécois s'éveillent aux qualités de cet homme.

  • Archives de Vigile Répondre

    1 novembre 2011

    Ce serait indécent de faire un putch, dites-vous ? Je demande pour être sûr de vous avoir bien compris.
    Est-ce que Gérald Godin, cet homme magnifique, ce poète / politicien, celui-là même qui a battu le pitre Bourassa dans Mercier, a été indécent d'avoir été à l'origine du putch qui a foutu dehors Pierre-Marc Johnson pour ouvrir la porte à Parizeau ???
    Le côté vertueux de certains indépendantistes me laisse sans voix. Mais c'est que je m'en fous de la façon d'y arriver, cher monsieur, mais je m'en fous complètement croyez-moi. Et s'il faut que je pile sur le cadavre de Pauline Marois pour y arriver, je n'hésiterai pas une seconde à le faire.
    Est-ce que les ennemis de notre liberté politique ne prennent pas tous les moyens, incluant le limogeage d'amis, de bons copains d'hier, s'ils croient qu'un autre peut mieux bloquer notre projet ?
    Non mais comment voulez-vous arriver à gagner quoi que ce soit avec une telle mentalité de bigote ? Faudrait savoir ce qu'on veut : un pays ou aller au ciel ???
    Je sais, c'est dégueulasse ce que je dis, mais on est en mode survie bordel de merde ! Et au cas ou vous ne le sauriez pas : la vérité et la vertu appartiennent au gagnant !
    André Vincent

  • Jean-François-le-Québécois Répondre

    1 novembre 2011

    @ M-M Vallée:
    Mme marois est très compétente, personne ne dit le contraire. Mais pour une raison x ou y, elle ne passe pas bien auprès de la masse, et cela pourrait coûter (encore!) les élections au PQ.
    Ne pourrait-elle pas être ministre dans le nouveau gouvernement, à la place? Ils auront bien besoin de l'expérience d'une femme comme elle, pour faire le grand ménage, comme vous le comprenez très bien, Mme Vallée.

  • Sylvain Meunier Répondre

    1 novembre 2011

    Vous êtes trop drôles, c'est la faute des indépendantistes maintenant si Pauline Marois stagne dans les sondages, que dise-je ? Elle ne stagne pas, elle est au fond de l'abîme. Elle a du cran ? Je trouve plutôt qu'elle est entêtée, qu'elle désire plus que tout au monde se présentée à la tête du PQ aux prochaines élections et celà, coûte que coûte. Même si celà représenterait un raz de marée qui emporterait le parti au complet, elle désire être la chef. Il est grand temps pour elle de prouver qu'elle peut remonter ne serais-ce que de quelques points dans les sondages. Je dit celà pour les râres qui persistent à croire qu'elle mérite son poste car pour moi il est beaucoup trop tard, elle m'a prouvé le contraire.

  • Archives de Vigile Répondre

    31 octobre 2011

    Pour gouverner à la chute du régime Charest, il faut une personne décidée, expérimentée, qui connaît les dédales du gouvernement comme le fond de sa poche. Et cette personne, c'est Pauline Marois.
    Pourquoi ? Parce que les Québécois seront surpris de trouver le fromage grugé jusqu'à la toile. Ce gouvernement dépense et dépense sans regarder et qui sait ce qui nous y trouverons... Et je ne pense pas que M. Legault et son gourou auront le courage de faire le ménage dans la soue à cochons qu'est devenu le gouvernement du Québec. Dommage parce que madame Marois aura l'odieux de faire des coupures un peu partout pour équilibrer le budget.
    Faire le grand ménage est un passage obligé. Ce qui n'empêche madame Marois de parler d'indépendance.

  • Archives de Vigile Répondre

    31 octobre 2011

    Moi je pense, de plus en plus, que toutes ces divisions et subdivisions font la preuve de l’impasse de notre option dans la population.(Pierre Grandchamp)
    Ces divisions et subdivisions font la preuve que notre option est la bonne.
    La population fait la différence entre les vrais et les faux.
    Cessez de prendre les Québécois pour des idiots.
    Ils voient très bien que Marois est une fausse nationaliste. Ils voient très bien le jeu des syndicats. Ils voient la mafia chez les libéraux.
    Ils voient surtout la farce de ce supposé système "démocratique" qui est en fait du fascisme.
    L'option indépendantiste est la bonne. Mais le peuple voit les faux des vrais. Ils sont pas idiots.
    Ils ont compris que ce système électoraliste ne leur donne pas le pouvoir.

  • Archives de Vigile Répondre

    31 octobre 2011

    "Vous avez d’un côté le parti Libéral avec ses industriels, ses banquiers, ses entrepreneurs qui prennent les couleurs de leur caste. Et on peut présumer que le parti de François Legault logerait dans cette veine."
    Et je me souviens que le regretté syndicaliste Michel Chartrand disait du PQ qu'il logeait à la même enseigne que les libéraux et que l'ADQ.
    Et cela est encore vrai. Le parti Québécois est lui aussi un instrument de la riche aristocratie de la finance et des affaires du Québec. Il n'y a qu'à regarder le conjoint de madame Marois.
    Je me demande comment il se fait qu'un homme comme vous monsieur Savard qui percevez si bien les choses en ce qui concerne les autres partis politiques ne semblez pas le percevoir quand il s'agit du PQ.
    On a besoin de quelque chose de complètement neuf présentement et de complètement libre de la mainmise de l'élite financière et d'affaires. QS peut-être?...

  • Archives de Vigile Répondre

    31 octobre 2011

    La situation est de plus en pénible pour Mme Marois et le PQ.
    Et si Legault avait raison? Moi je pense, de plus en plus, que toutes ces divisions et subdivisions font la preuve de l'impasse de notre option dans la population.
    C'est l'impasse pour les fédéralistes...pis c'est l'impasse pour notre Cause.
    Est-ce en nous divisant et subdivisant que nous allons faire avancer notre Cause? Bien sûr que NON! Au contraire, imaginons des élections au printemps prochain.il est possible que le PQ se retrouve dans la même situation que le BLOC.
    Quant à QS, c'est rêver en couleurs que de penser qu'il va faire élire beaucoup de députés.
    Se pourrait-il que Legault ait vu juste?
    P.S. Je trouve rigolo d'entendre le député Aussant parler de son nouveau *parti*. En fait, il a combien de membres?
    C'est un peu comme le PI!

  • Archives de Vigile Répondre

    31 octobre 2011

    Oui, madame Marois doit rester. Elle n'est pas plus indépendantistes que la presque totalité des chefs qui l'ont précédée, mais elle ne l'est pas moins. Elle n'a pas leur égo démesuré, mais cela est largement compensé par une détermination dont aucun n'a fait montre.
    Je me permets, en guise d'appui à votre magistrale analyse, de vous envoyer copie du bref discours que je prononçais, samedi dans le cadre de la marche organisée par Cap sur l'indépendance.
    "La lutte pour l’indépendance est non seulement l’occasion de proposer des solutions, mais elle donne d’elle-même les solutions aux questions qu’elle pose, prêtant dès maintenant un tout autre relief au politique, à l’économique, au social, à l’esthétique, au scientifique, en un mot, au culturel, puisqu’elle nous oblige à concevoir une refonte globale de notre société, afin d’assumer pleinement notre identité, unique voie d’accès aux autres identités. Elle a ainsi le mérite inestimable de montrer que l’accession à l’universel s’incarne dans le spécifique et, a contrario, que la privation de l’universel, c’est-à-dire la dépossession de soi par un autre, frappe de nullité et d’insignifiance.
    Faire l’indépendance du Québec, c’est donc faire une révolution, parce que la réalisation de ses objectifs tant culturels et sociaux que politiques et économiques nécessite le renversement radical de l’ordre établi et de ceux qui le maintiennent.
    Faire l’indépendance, c’est mobiliser le peuple québécois, ses citoyens et citoyennes contre le pouvoir occulte du capital mondialisé qui est solidement établi au Québec et soutenu par les empires Gesca et Québécor. Ils se servent de leurs médias de masse pour promouvoir leurs intérêts qui, au Québec, passent nécessairement par toutes les formes d’une guerre à finir contre l’avènement de l’indépendance qui fractionnerait nécessairement la puissance d’agir de ces détenteurs du pouvoir. Et en ce moment, leur cible principale, c’est le Parti québécois, d’où le discours largement déployé contre Pauline Marois, qui leur sert de bouc émissaire idéal, la misogynie réellement existante, aussi rampante soit-elle, leur donnant un tremplin de plus pour écraser l’ensemble du mouvement indépendantiste.
    Faire la révolution au Québec en 2011, c’est se donner tous les moyens de mobiliser le peuple en sa faveur. C’est donc d’unir toutes les forces susceptibles d’atteindre cet objectif primordial. L’avènement de l’indépendance, quel que soit le véhicule que nous nous donnions pour y arriver ne peut passer que par la volonté du peuple de la réaliser, que par sa conscience de son absolue nécessité.
    Et à l’étape actuelle de notre lutte cela exige que Cap sur l’indépendance et le Parti québécois soient au service l’un de l’autre, que chaque action de l’un et de l’autre, qu’elle soit menée séparément ou conjointement, le soit en convergence vers le même but.
    Toutes les révolutions du monde, et celle du Québec n’y échappera pas, se sont toujours faites dans le travail, l’effort, le courage et l’abnégation, parfois dans le sang, mais jamais aucune ne s’est réalisée dans la facilité et dans la division.
    Or, chez un peuple dominé, cet objectif d’union, à première vue banal, forme, au contraire, ce qui est précisément le plus difficile à réaliser parce que la division et la dépolitisation d’une grande masse de la population font partie intégrante de tout système de domination. Elles constituent sa plus solide assise. Pour nous en convaincre, il nous suffit de voir avec quelle habileté tous ceux qui ont un intérêt objectif à notre sujétion et à notre exploitation utilisent la servilité des Charest et des Legault, comme hier des Trudeau et des Ryan.
    Tâche aussi complexe que considérable puisque, non seulement nous devons déjouer les attaques ouvertes ou pernicieuses de nos puissants ennemis, mais parce que nous devons encore, après 50 ans de lutte, rejoindre et sensibiliser la majorité de nos compatriotes à l’urgente nécessité de nous unir pour conquérir cette liberté élémentaire pour un peuple comme pour un individu de fixer lui-même les cadres de son existence. Cette nécessité de nous unir est d’autant plus grande que la manifestation éclatante de notre volonté politique est en dernière instance, non seulement le moyen le plus efficace, mais le seul moyen que nous ayons de nous soustraire à la domination des puissances étrangères, politiques et économiques. Nous devons nous unir, par-delà toutes nos oppositions réelles et fondées, mais secondaires par rapport à notre objectif fondamental de libération nationale, puisqu’elle constitue la condition préalable et sine qua non de toutes les autres transformations économiques, sociales et culturelles qu’à juste titre les travailleurs, les femmes, les jeunes, les personnes âgées attendent.
    Tout le reste est fumisterie qui ne fait qu’éveiller le rêve sans lui donner jamais les moyens de se réaliser.
    Vive Cap sur l’indépendance dans l’union de toutes nos forces.
    Vive le Parti québécois.
    Vive Pauline Marois.
    Vive l’indépendance du Québec.
    Vive la révolution."
    Andrée Ferretti.
    J'ajoute pour celles et ceux qui attendent une fois de plus un messie en la personne de Gilles Duceppe,que celui-ci, s'il n'est pas entravé par la misogynie a aussi son talon d'Achille qui est sa magistrale récente défaite. Soyons assurée qu'elle remplirait à ras bord les carquois de nos puissants ennemis.

  • Stéphane Sauvé Répondre

    31 octobre 2011

    ...décidément, vous n'avez rien mais rien compris de cette tiédeur des pquisses...à se donner un pays...
    Relisez le commentaire de "l'engagé", ca éclairera peut-être vos lanternes...
    Tiens pendant que j'y suis, je penses à cette amie qui a vu sur le terrain comment Bouchard s'y prenait avec les indépendantistes pendant le référendum...tellement indécent qu'elle a dû s'expatrier à Gatineau pour ne pas faire les frais de la hargne de Bouchard.
    Il y en a plein d'autres comme elles qui ont vu Bouchard et d'autres nous en mettre plein la gueule avec leur verve sans substance.

  • Luc Archambault Répondre

    30 octobre 2011

    L'heure est à l'addition et la multiplication, non pas à la soustraction du congédiement ou à la division de la guerre des clans, putsch à la clé.
    Les bienfaits du sondage publié par les médias de PKP sont nombreux.
    - De un, on sait maintenant qu'une partie des médias de masse voudra contrer le consortium canadianisateur de la Prat'da / Radio-Canada / PC-Presse canadian qui a fait de la FAUSSE Coalition SIROIS/Legault son poulain comme il l'avait fait un temps de Mario Dumont ;
    - De deux, on sait que le PQ peut battre la FAUSSE Coalition SIROIS/Legault ;
    - De trois, Duceppe n'est pas mort ; il peut servir encore ;
    - De quatre, les Québécois,es regrettent de l'avoir congédié ; il est bon de se demander s'il ne regretteraient pas de congédier Pauline Marois, comme ils ont regretté d'avoir congédié Jacques Parizeau en pensant que Bouchard ferait mieux tout seul...
    Tout ça c'est du tout bon
    Reste que... si Duceppe ne fait que mettre au pouvoir un autre gouvernement collabo qui selon l'actuel programme de gouvernance COLLABO du PQ qui n'a de souverainiste que le nom, prévoit tolérer un État d'occupation qui NIE la primauté de la SOUVERAINETÉ du PEUPLE, sans solliciter et obtenir un mandat électoral fort pour USER en force des PLEINS POUVOIRS DÉMOCRATIQUES du peuple souverain du Québec... quel est l'avantage !?
    Pauline Marois doit rester, ne serait-ce que pour sa détermination, son cran, sa force... et... Duceppe doit revenir et arriver à Québec, MAIS sans congédier personne, dans l'addition donc... Ces deux-là DOIVENT cependant CESSER de mettre de l'avant un PQ solitaire.
    De + il faut qu'autant le PQ que QS, rompent avec la GOUVERNANCE COLLABO et mettent en place avec les indépendant,es, et l'ON de Aussant, voire avec l'ADQ, une VRAIE COALITION NATIONALE - Démocratie et Souveraineté du Québec, MULTIPARTITE et trans-idéologiques pour faire l'UNION de nos forces DÉMOCRATIQUES de la gauche de la gauche internationaliste QS/NPIDI à la droite nationaliste ADQ/CAQ,
    en passant par le centre indépendantiste BlocPq/ON/PI.
    Quant aux pseudos qui font fi des prochaines élections en mettant de l'avant une mythique insurrection populaire d'un grand soir à venir, toujours à venir... il n'y a pas de quoi rire... cicatrices comprises.
    PÉTITION pour COALITION NATIONALE - Démocratie et Souveraineté du Québec.

  • Jean-Jacques Nantel Répondre

    30 octobre 2011

    Ha bon, l'idée, c'est de perdre!
    Voilà un réflexe tout à fait typique de nos chefs souverainistes qui sont d'éternels perdants. Voient-ils une possibilité de déblocage et de victoire qu'aussitôt, ils se mettent à jouer les puristes et à exiger de tous qu'ils se rendent calmement à l'abattoir (et à l'anéantissement) pour respecter je ne sais quelle règle fumeuse de loyauté.
    Mais c'est de la politique, bon sang! On nous vole à tous des milliards de dollars et il est hyperurgent que cela cesse. Si Pauline Marois ne passe pas la rampe, il faut la remplacer; un point, c'est tout! Il n'y a rien de personnel là-dedans. Le sort de notre patrie est en jeu et c'est même son devoir de partir!
    Bien sûr, pour connaître le succès électoral auprès d'un électorat aussi désabusé que celui du Québec actuel, tout nouveau chef du PQ devra réparer les pots cassés et recentrer tout son discours sur la souveraineté. C'est une condition sine qua non s'il veut convaincre les souverainistes d'aller voter en masse.
    Notons que l'élément le plus intéressant du dernier sondage sur la popularité de Gilles Duceppe est que, si les tendances qu'il révèle devaient se vérifier lors de la prochaine élection, le PLQ, le seul parti fédéraliste québécois, serait relégué en troisième place; une première dans notre histoire je crois! Quel délice et quel renversement de situation que de voir un gouvernement ouvertement souverainiste discuter avec des neutres comme les gens du futur parti de Legault!
    Mais qu'est-ce que je dis là? Nous ne devons surtout pas profiter de l'occasion. Organisons-nous plutôt pour perdre... encore!
    Dieu que je suis tanné de perdre!
    Jean-Jacques Nantel, ing.

  • Jean-Pierre Bouchard Répondre

    30 octobre 2011

    G.Duceppe joue la loyauté par ses déclarations envers P.Marois c’est prévisible.
    Dernières manchettes sur le brunch de cet après midi.
    Idem pour un B.Drainville la semaine dernière.
    Ce n’est pas en démissionnant du PQ évidemment que l’on peut produire le processus de départ d’un chef impopulaire ce que les députés démissionnaires tel P.Curzi ont démontré jusqu’à l’absurde.
    La question du leadership reste un sujet délicat tout comme le rôle de sondages publié en série. Besoin de stabilité classique chez les chefs de parti, interrogation sur les médias derrière les sondages. Toutes ces questions sont légitimes j’en suis.
    Néanmoins, l’élection du 2 mai a exprimé au Québec essentiellement une crise du politique affectant tous les partis établis au fédéral y compris le Bloc entraînant aussi par effet collatéral G.Duceppe dans la tourmente en tant que chef bloquiste aux communes depuis 14 ans. Cette crise du politique pourrait donner paradoxalement une nouvelle chance à G.Duceppe mais à Québec pas à Ottawa tout en expliquant pourquoi J.J.Charest et P.Marois sont essentiellement rejetés et pourquoi le rôle dominant des partis libéraux et péquiste est très fragilisé à Québec également. Procurant l’opportunité flagrante des démarches d’un F.Legault.
    Par cette crise du politique, comment P.Marois peut espérer tenir le fort attaqué sur le front de son expérience même qui n’est plus tenu pour l’étalage d’un curriculum vitea brillant mais perçu comme l’enfoncement dans le carriérisme politique? Par cette crise comment les libéraux peuvent croire l’inimaginable que leur chef Charest pourra résister à la tornade qui se prépare électorale à venir contre lui? comme si la mise hors la loi du placement syndical pouvait effacer les turpitudes de ce gouvernement dans son favoritisme envers les entreprises qui remplissent la caisse électorale du très vieux Parti Libéral?
    La crise du politique perdure depuis le 2 mai dans une optique pèle mêle rationnelle ou irrationnelle, elle risque d’emporter les partis souverainistes établis avec les deux partis libéraux du Canada et du Québec, le Parti Conservateur du Canada, L’Action Démocratique du Québec et Québec Solidaire par la bande. Ce qui est presque fait en parti depuis le 2 mai favorisant un faible NPD inconsistant au Québec.
    Face à cette crise du politique et au cynisme la première philosophie au Québec et en Occident, croit t’on possible de laisser faire et de laisser pourrir. De parier sur le conformisme et la politique convenue et institutionnelle.
    Pauline Marois, avez vous compris qu’il y a une crise de la politique au Québec!

  • L'engagé Répondre

    30 octobre 2011

    «Il en résulte que si la population désavoue la politique, mutins et maréchaux du logis indépendantiste, eux, n’en discutent pas les impulsions essentielles»
    «Ou les indépendantistes sont capables de prêter leurs forces à Pauline Marois ou ils ne méritent pas leur chef. Peut-être même déméritent-ils d’avoir un parti. Peut-être, malgré leur belle allure de théoricien fondamentaliste proche du peuple et du zénith, déméritent-ils de la cause indépendantiste. Ils lui nuisent en tout cas.»
    Camarade, je pense que vous avez sauté un amphithéâtre, c'est pas grave, je vais vous répondre par une anecdote :
    Un jour, un 31 octobre 96, j'étais d'une vigile contre le sommet socio-économique de Bouchard. Le soir, pour nous déloger, on ne nous a pas chargé avec l'anti-émeute, non, on s'est servi de la police-montée. J'en ai gardé une cicatrice sur l'arcade sourcilière, je suppose que j'ai été chanceux.
    Au secondaire, j'avais pourtant honoré une minute de silence avec des collègues lors d'un cours d'éducation physique, parce que Bouchard risquait de trépasser. QS n'est pas né de rien, vous semblez l'oublier. Ce même Bouchard est carrément en train de trahir les Québécois et il a pourtant déjà été chef du PQ et Premier Ministre. Il a démissionné alors même qu'il n'avait RIEN FAIT pour la lutte indépendantiste depuis qu'il était PM, pire il amalgamait notre combat à son agenda conservateur. Dois-je vous rappeler le Centaur, l'affaire Michaud?
    Savez-vous que Bouchard a mis des batons dans les roues d'un militant qui offrait des formations pour outiller les membres du PQ?
    Boisclair a maintenant rejoint Bouchard dans une croisade contre l'intérêt québécois, ce qui confirme effectivement les doutes que les délégués péquistes entretenaient à son égard en matière d'environnement. Il n'a également rien fait pour rassurer les syndicats, à un moment où nous venions de nous mobiliser contre la réingénierie. Nous avons manqué de générosité envers Landry, c'est vrai, mais il ne jurait que par une conjoncture au lieu de la créer mais dites-moi, qui grenouillait pour être calife à la place du calife?
    Landry s'est mordu les doigts d'avoir impulsivement démissionné, comme il a été sonné par Charest lors d'un débat, voilà peut-être la preuve que l'indépendance ne peut-être le fruit du travail d'un parti politique? Il faudrait être parfait, machiavélique, populaire et démocrate?
    Ensemble, les indépendantistes peuvent l'être, mais s'il est impossible à un parti politique de nous amener à l'indépendance, c'est peut-être parce que c'est trop demander et que nous devons la faire advenir nous-mêmes. Quand les militants cesseront d'être simplement des membres d'un parti politique, ils deviendront peut-être de véritables artisans de l'indépendance.
    Quoi que vous disiez, les indépendantistes se sont soumis aux priorités péquistes depuis 68 et les experts en « casuistique », vous en avez aussi chez les associationnistes ou chez les nationalistes modérés, votre texte en est un bel exemple.
    Les indépendantistes sont aujourd'hui prêts à divorcer, mais le PQ peut encore les satisfaire. S'il ne le fait pas, ils savent qu'ils peuvent s'organiser autrement qu'avec un pouvoir provincial et qu'ils peuvent combattre en étant tout à fait fidèles à leurs convictions, ils n'ont pas à avaler la couleuvre d'un amphithéâtre, des fusions municipales, ou de quoi que ce soit d'autre.
    Le chemin pour l'indépendance peut être de créer 10, 100 ou 1000 groupes comme le RRQ. Le jour ou un groupe aura empêché une radio commerciale francophone de diffuser de la musique anglaise, que Radio-Canada sera occupée ou que La Presse aura été piratée, avec un article de Le Hir en guise de une, alors il y aura un effet boule de neige bien plus fort que la fameuse vague orange du 2 mai.
    La stratégie du PQ-Morin a été un échec et vous voudriez encore parier sur le même cheval avec la même stratégie? Montrez-moi au moins que le jockey est exceptionnel.
    Toutefois, vous préférez nous (nous indépendantistes) critiquer plutôt que
    de vanter les qualités du pilote. Comprenez que mon arcade sourcilière me démange.