Norman Delisle - Le député d'Abitibi-Ouest, François Gendron, dirigera le Parti québécois à l'Assemblée nationale à la suite de la démission d'André Boisclair. Les députés péquistes en ont décidé ainsi à la suite d'une réunion de deux heures, mercredi soir.
M. Gendron assurera l'intérim jusqu'à ce qu'un nouveau chef soit choisi, à une date qui n'est pas encore déterminée.
À mots couverts, M. Gendron a donné des indications que son groupe parlementaire ne battra pas le gouvernement minoritaire de Jean Charest en votant contre le budget libéral, ce qui provoquerait automatiquement de nouvelles élections générales.
«Je suis capable de dire que des baisses d'impôt, ce n'est pas une bonne idée. Mais indépendamment du budget, les électeurs ne veulent pas d'élections au mois de juin», a reconnu M. Gendron devant la presse, quelques instants après son élection.
Il devient clair que les péquistes ne provoqueront pas la défaite du gouvernement Charest quelques semaines après les élections, au moment où ils sont sans chef permanent.
Entre-temps, M. Gendron promet, dans la course au leadership, de se comporter de façon neutre et impartiale, en attendant qu'un nouveau leader permanent soit choisi. Les présidents d'associations du parti se réuniront à Boucherville le 26 mai prochain pour déterminer les modalités d'élection du futur chef.
Le député d'Abitibi-Ouest a aussi reconfirmé dans leurs fonctions la leader parlementaire Diane Lemieux, la présidente du groupe parlementaire Agnès Maltais et le whip Stéphane Bédard.
Par ailleurs, la démission d'André Boisclair date d'à peine 24 heures que déjà, les aspirants à la succession commencent à poindre.
Pauline Marois, candidate défaite par André Boisclair en 2005, n'écarte pas la possibilité de se lancer dans la course à la direction du Parti québécois (PQ).
Mais elle demeure prudente et veut «laisser tomber la poussière». Elle ne ferme cependant pas la porte à un retour tout en indiquant qu'il est encore «un peu tôt» pour prendre une décision. Selon elle, le PQ se doit pour le moment de procéder à un examen de conscience.
Mme Marois a déjà reçu l'appui du député de Marie-Victorin, Bernard Drainville, et un sondage la place favorite parmi les Gilles Duceppe, Pierre Curzi et Bernard Landry. Pour elle, il y a une réflexion plus large à faire que sur la seule direction du parti, notamment sur les orientations du PQ, son enracinement et sa capacité d'écoute.
Pour sa part, de passage à Québec, le président de la Fédération des travailleurs du Québec, Henri Massé, a rappelé que le chef du Parti québécois devra être «rassembleur, capable d'avoir une vision sociale et économique de l'avenir pour le Québec».
«Le PQ est un parti d'idées. C'est toujours plus difficile de diriger un parti d'idées. Les partis socialistes dans le monde ont toujours été plus difficiles à diriger, car les gens y parlent de projets de société. C'est plus difficile que dans un parti de droite, qui ne regarde que les questions de piastres», a dit M. Massé.
Pour M. Massé, «diriger le PQ est plus difficile que diriger la FTQ». Il cite comme preuve le fait qu'un président de la FTQ «dure longtemps».
M. Massé a réitéré aussi que la tâche de présider le Parti québécois ne l'intéresse nullement.
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