Fort bien...

Réponse à Christian Charron

Tribune libre - 2007

Réponse à Christian Charron
Nous réfléchissons tous sur la société, peu ou prou. Et nous partageons le fruit de ces réflexions. Sur Vigile entre autres. Et il ne nous vient pas à l`idée d`en réclamer des « droits d`auteur » !
Le « journaliste », lui, est déjà payé pour son effort de mise en forme par son journal qui est payé par les annonceurs et les acheteurs. L`utilisateur simple reproducteur de l`information ne lui doit rien à mon sens (que l`honnêteté!) , tant et aussi longtemps qu`il n`en fait pas commerce, qu`il n`est qu`un relayeur de celle-ci qui est fondamentalement, dans sa substance quoi, le fait, le produit d`un acteur citoyen : sinon on pourrait en étant méchant parler pour plusieurs d` « enrichissement sans cause » et ça nous mènerait fort loin !
Ma réflexion selon moi vaut bien celle de Rima Elkouri, de Pratte, et autres divers…Pourtant je n`en demande rien. La seule différence est que la leur est tenue pour être un meilleur outil entre les mains des puissants qui paient leurs services d`entremetteurs assez cher ! Je ne suis pas un journaliste parce qu`un propriétaire de journal ne me paie pas. Point. Car je suis autant (et vous de même ! ) intrinsèquement « auteur » qu`eux, ni plus ni moins. Et je ne vois pas comment le fait que je ne fasse pas, à longueur de journée, que réfléchir au traitement que je vais imposer la nuit à l`information que j`ai su ( sic! ) recueillir le jour en agissant et me compromettant dans et pour ( j`espère…) « la société » m`enlèverait quelque droit que ce soit… si je prétendais en avoir au-delà de celui d`un traitement( pas au sens $$$, on aura compris ! ) honnête. On serait même tenté de risquer : « au contraire » !

Bien sûr que ce qui est fait, produit, dit en public est ipso facto libéré (au sens fort et total du terme!) dans l`espace public et devient ainsi « res nullius ». Qu`un individu, fut-il mandaté par un puissant Baron de la presse, prétende se l`approprier à la volée pour s`en réserver l`exclusivité des bénéfices au seul motif qu`il l`a enveloppé de son discours stipendié est odieux et d`une suffisance grotesque. S`il se trouve que d`aventure il a le pouvoir de le faire, ce « pouvoir » ne se mue pas pour autant en « autorité » ! Le droit de gagner sa vie ne constitue en rien celui de le faire en s`appropriant à volonté ce qui nous plait pour y parvenir : ça serait là un raisonnement de promoteur !
Bon, il y a bien sûr « enveloppe » et « enveloppe » : quand ladite « enveloppe » ( ou structure ) est assez originale pour constituer le sujet même, principal, ou du moins essentiel de l`œuvre, on pourra y voir naître un droit ( « liberté légitimement opposable, et même imposable dans la mesure où, fondamental, il fonde sa source, à autrui » ). Ce qui ne veut pas dire que celui-ci soit pour autant infini et perdure au-delà de celui qui l`a payé : il me parait évident que la nature même du « produit », une connaissance née du fait d`autrui, relativise a priori le droit du relayeur, tout transformateur qu`il soit.

Georges-Étienne Cartier
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De : Christian Charron [mailto:christian_charron@yahoo.ca]

Envoyé : 26 novembre 2007 05:48

À : beaurepaire@videotron.ca

Objet : Réponse à votre commentaire sur debateria

@ Georges-Étienne Cartier

En fait, M. Cartier, je considère que l’information est une substance d’intérêt public, puisqu’elle est le fondement de la démocratie. Par contre, imaginons que vous êtes un penseur de la société, comme moi. Votre unique travail consiste à réfléchir sur la société. Vous n’avez donc aucune rémunération, autre que celle qui pourrait provenir du fruit de vos réflexions.

Je fais deux choses à l’heure actuelle : j’écris un livre et disons deux fois par semaine, j’écris des réflexions sur la société. J’aimerais faire quelques sous avec la première activité, et j’aimerais que la deuxième m’aide à écrire ou vendre des livres. Par aider, je veux dire que si les gens viennent donner des commentaires sur mon site, cela alimente ma réflexion. De même, je pourrai annoncer mon livre sur mon site. C’est la raison pour laquelle je veux que les gens viennent sur mon site pour consulter ce que j’écris. Je ne poursuivrai pas personne si quelqu’un reproduit l’ensemble d’un de mes textes, mais je me demande seulement pourquoi celui-ci ne crée pas simplement un renvoi à mon site, puisque je m’engage à ce que articles soient permanents.

Je crois que le meilleur journalisme se fera par des indépendants sur Internet à l’avenir. Il y en a qui ont déjà un boulot et qui le font à temps perdu. Il y en a d’autres qui aimeraient pouvoir en vivre. Laissons au moins à ces derniers le bénéfice de l’achalandage de leurs articles. Je pense à d’autres auteurs, qui pourraient vouloir annoncer sur leur site des conférences par exemple. Si vous avez une meilleure solution pour assurer une certaine subsistance aux journalistes indépendants, veuillez me la faire savoir.


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