Faire l'indépendance sans un référendum préalable serait une fraude

(Le Québec appartient à tous les Québécois)

Chronique de Jean-Jacques Nantel

L’auteur s’exprime en son nom personnel.
Une idée extrêmement agaçante est en train de faire son chemin dans le mouvement souverainiste; soit celle voulant qu’il serait possible de réaliser l’indépendance du Québec sans demander la permission formelle de la population au moyen d’une question référendaire claire et sans aucune équivoque possible. L’idée est essentiellement de gagner en manipulant le système, la population et la question.
Selon ses promoteurs, le PQ devrait profiter du système électoral britannique pour se faire élire par aussi peu que 30% des électeurs; ce qui, supposément, lui donnerait la légitimité de lancer le processus d’accession à l’indépendance. Une constitution serait alors rédigée autour d’un projet de société ¨emballant¨ qui comporterait, au détour d’un paragraphe, une déclaration unilatérale d’indépendance. Une fois approuvée par le gouvernement, cette constitution serait soumise à l’approbation populaire à l’aide d’un référendum dont on sucrerait la question de façon à ce que, le jour du vote, la population ne se rende pas compte qu’elle est en train de voter pour l’indépendance pure et simple. Et cela se produirait au milieu du tintamarre créé par les sirènes et les fanfares fédéralistes qui, pendant des mois, hurleraient sur tous les toits que les souverainistes cherchent à tromper les Québécois.
Presque à coup sûr, cette nouvelle manifestation du millénaire mépris des intellectuels pour le peuple amènerait une retentissante défaite du camp du ¨oui¨ qui lui serait infligée par une population intelligente, instruite et bien informée.
Si, par miracle, nos chefs devaient malgré tout obtenir un ¨oui¨ majoritaire à une question référendaire truquée, ils feraient aussitôt face une opposition massive venant de trois directions différentes.
La résistance passive des fédéralistes québécois
Parce qu’il est impossible de faire fonctionner un pays ou même une ville sans la collaboration active de leurs habitants, la question de la légitimité est toujours d’une importance capitale pour un gouvernement. C’est encore plus vrai dans une société démocratique comme la nôtre où toute tentative de contournement du processus démocratique amènerait la moitié fédéraliste de la population à faire de la résistance passive.
Dans son livre ¨Coup d’Etat¨, Edward Luttwak a parfaitement décrit le flottement et l’anarchie qui s’installent dans une population, dans sa classe politique et dans ses forces policières quand un groupe de dirigeants tente d’imposer son pouvoir d’une façon clairement illégitime.
On imagine la scène si, à la suite d’un référendum bidon, un gouvernement souverainiste devait envoyer une escouade de la Sureté du Québec dans un bureau de Poste Canada pour tenter d’obliger ses fonctionnaires à lui obéir.
À son arrivée, le chef de police déclarerait aux postiers : ¨Vous devez maintenant obéir à Québec!¨
Un postier souverainiste lui répondrait : ¨C’est O.K. pour moi, mais vous devez parler à mon patron parce qu’il nous a dit qu’il refuserait de le faire.¨
Sortant de son bureau, le chef des postiers dirait : ¨Ceux qui vous paient sont à Québec; ceux qui me paient sont à Ottawa. Que les politiciens s’entendent entre eux; on verra après. Nous, on continue comme avant!¨
Un policier fédéraliste interviendrait : ¨Mon capitaine, c’est pas bête ce qu’il dit!¨
Le capitaine : ¨Nous avons des ordres!¨
Le policier : ¨Eux aussi!¨
Un badaud : ¨C’est le capitaine qui a raison!¨
Un autre rétorquerait : ¨Non, c’est le policier. On n’a jamais voté pour la séparation!¨
Et la foule présente, les policiers et les postiers d’entrer aussitôt dans un débat animé et désordonné sans que rien ne se fasse, surtout pas le travail de postier. Et la même scène se reproduirait à la grandeur du Québec et ce, jusqu’à l’élection suivante où la population règlerait le problème en votant contre les responsables de l’anarchie. Et l’indépendance n’aurait pas été réalisée.
Ce simple exemple montre que l’indépendance du Québec ne pourra se faire d’une façon ordonnée qu’après une victoire référendaire incontestable. En effet, si les Québécois sont farouchement divisés en deux camps fédéraliste et souverainiste, ils sont par contre unis à 99% autour du principe du respect de la règle de la majorité. En l’absence d’un autre principe de légitimité, la seule façon pour les souverainistes d’obtenir la coopération active et volontaire des fédéralistes québécois après une victoire du ¨oui¨ sera d’avoir posé à la population une question référendaire claire et nette.
La résistance du Canada anglais
Fort de toute sa puissance et de la moitié de la nôtre, le gouvernement canadien n’aurait aucun mal à s’opposer à une tentative pour réaliser l’indépendance du Québec de façon détournée. S’appuyant sur les media, sur sa constitution, ses lois, sa Cour suprême, sa fonction publique, ses services secrets, la GRC et, si nécessaire, sur l’armée, il emploierait son pouvoir de désaveu avec d’autant moins de scrupules qu’il saurait pouvoir compter sur l’appui actif d’une partie importante de l’opinion publique québécoise.
N’oublions pas que ce sont des Québécois qui ont échafaudé la stratégie fédéraliste canadienne. C’est d’ailleurs parce qu’il cherchait à tirer avantage de notre éternelle petite guerre civile que le Canada anglais se retrouve aujourd’hui dans une situation politique aussi précaire.
Croyant pouvoir compter sur la collaboration d’une Cour suprême formée de patriotes canadiens, Stéphane Dion jugea en effet habile d’aller lui demander son avis sur l’ensemble des thèses défendues par le mouvement souverainiste québécois. Mal lui en prit car les juges comprirent tout de suite que lui et ses patrons cherchaient à se faire donner le droit d’utiliser la violence en cas de victoire du ¨oui¨. Sachant que leur jugement allait être étudié par leurs pairs du monde international, ils déclarèrent donc que le projet souverainiste était légitime et que le Canada avait l’obligation de négocier de bonne foi avec le Québec si sa population votait majoritairement ¨oui¨ à une question claire.
Même si le Québec n’a pas à tenir compte d’un jugement aussi clairement partial, il n’en va pas du tout de même du Canada anglais puisqu’il s’agit d’un arrêt prononcé par sa propre Cour suprême. Voilà le point essentiel.
Légalement, politiquement et psychologiquement, le Canada anglais sait désormais qu’il est obligé de négocier de bonne foi. Au lendemain d’une victoire souverainiste, Ottawa ne pourra plus dire, comme le faisait Trudeau en 1980, qu’il n’a pas le mandat de négocier avec des ¨séparatistes¨. Il ne pourra pas non plus refuser de reconnaître sa défaite comme songeait à le faire Chrétien en 1995. Par suite de ce jugement, même les partitionnistes en seront réduits à attendre le moment des négociations pour faire valoir leur point.
La résistance du monde international
Si les souverainistes devaient essayer de réaliser l’indépendance de façon malhonnête, le Canada utiliserait son vaste réseau d’alliances diplomatiques pour les empêcher d’obtenir une reconnaissance internationale. A une époque où, sous l’influence du Québec, l’humanité recourt de plus en plus souvent aux référendums pour déterminer la volonté d’indépendance des peuples, la vaste majorité des gouvernements du monde déclareraient que, s’il est vrai que le peuple québécois veut devenir indépendant, son gouvernement n’a qu’à le lui demander en clair.
Certes, le Québec est entré dans le Canada du 19ème siècle sans référendum et la constitution de 1982 lui a été imposée sans avoir été soumise à l’approbation populaire. Il est tout aussi vrai qu’au cours des dernières décennies, de nombreux pays sont devenus indépendants sans avoir tenu de plébiscites. Il est également exact que la loi internationale ne rend toujours pas ceux-ci obligatoires pour accéder à la souveraineté. Mais l’évolution du droit international est claire et nette puisque tous les peuples ayant récemment réclamé leur indépendance (Kosovo, Soudan-Sud, Écosse) ont accepté de se soumettre à cette procédure.
Ajoutons que ce sont les souverainistes québécois eux-mêmes qui ont inventé et imposé cette idée de référendum sur la souveraineté. Ils sont donc mal venus de refuser d’en tenir un troisième maintenant que les fédéralistes sont parvenus à les convaincre qu’il leur serait à jamais impossible de passer la barre des 50%. (L’atteindre, oui; la dépasser, jamais!)
De toute façon, cette espèce de recul, de retour en arrière est bel et bien cela : une régression culturelle provoquée par des baby-boomers qui rêvent de revenir au bon vieux temps. Le pire est que toute la discussion sur les façons alternatives de réaliser l’indépendance est parfaitement oiseuse puisque le Parti Québécois n’a absolument pas abandonné l’idée du référendum; il a seulement abandonné l’idée d’en organiser un.
Nous savons pourtant comment gagner
Jacques Parizeau nous a montré clairement comment gagner un référendum. (Nous savons aujourd’hui qu’il se l’est fait voler). Si nos chefs actuels ne songeaient pas uniquement à leur élection, ils n’auraient pas abandonné sa formule gagnante. Comme disent les Américains : ¨If it ain’t broke, don’t fix it!¨ (Si rien n’est brisé, ne réparez rien!)
Comme il comptait vraiment réaliser la souveraineté, Parizeau décida de tenir un référendum en début de mandat de manière à éviter que les décisions au jour le jour de son gouvernement n’accroissent le ressentiment de la population envers le camp du ¨oui¨. Aussi lança-t-il une vigoureuse campagne de promotion de l’indépendance dès qu’il eut pris la tête du mouvement souverainiste; c’est-à-dire bien des années avant d’atteindre le pouvoir. Jamais il ne traita l’indépendance comme un handicap ou une maladie honteuse. Tout au contraire, il en fit son cheval de bataille.
Conscient qu’il était inutile de jouer avec la question référendaire puisque les électeurs voteraient de toute façon pour ou contre l’indépendance, ce véritable homme d’État voulait poser la VRAIE question. Il en fut cependant empêché par ses alliés qui l’obligèrent à utiliser une formulation plus sucrée. Sacrifiant sur l’accessoire sans céder sur l’essentiel, il imposa la tenue d’un référendum en début de mandat; ce qui permit à la société civile de concentrer ses efforts en fonction d’un échéancier référendaire précis. Rien n’est plus démobilisant, en effet, que de travailler à faire la promotion d’un projet quand on ignore si ses chefs chercheront à le réaliser dans deux, dix ou vingt ans.
Au total, Parizeau commit quatre erreurs. La première fut de ne pas se doter, avant le vote, d’une loi sévère et intimidante contre les voleurs de référendums. La deuxième fut de concéder la victoire avant d’avoir analysé en profondeur des résultats on ne peut plus serrés. La troisième fut de démissionner en laissant toute la place à un Lucien Bouchard qu’il savait être timoré. La quatrième fut de céder aux pressions des tenants de la rectitude politique en revenant sur ses propos totalement véridiques sur le comportement moralement inacceptable des autres groupes ethniques québécois. (Nous les traitons correctement, mais eux ne nous traitent pas correctement.) Jamais, en effet, ceux-ci ne se joindront à nous si nous continuons à susciter leur mépris.
Reprendre la recette gagnante de Parizeau
Les appuis à la souveraineté ne stagneraient pas depuis seize ans si nos chefs avaient utilisé les immenses temps libres qu’ils ont passés dans l’opposition pour parler en bien de la souveraineté. Les arguments convaincants ne manquent pourtant pas à une époque où le Canada anglais est devenu suffisamment peuplé pour pouvoir élire sans nous un gouvernement majoritaire. Le déclin de notre influence est si prononcée que le NPD, dont la majorité des députés viennent du Québec, nous considère comme une partie très secondaire de son électorat.
Au lieu d’évacuer la question de la souveraineté de leurs discours, nos chefs auraient dû prendre la tête de toutes les tentatives initiées par notre société civile pour réveiller la flamme nationaliste québécoise (Conseil de la souveraineté, États généraux, projet de Constituante, etc.).
Pour donner une dernière chance de victoire à notre peuple, dont la survie est menacée par des niveaux d’immigration aberrants (deux fois le taux américain), ils devraient faire comme Parizeau et promettre un référendum dans les premiers mois d’un premier mandat. Ils devraient aussi se préparer à présenter deux projets de loi dès leur prise du pouvoir; un premier contre les voleurs de référendums et un deuxième qui expliquerait en détail le processus devant mener à l’indépendance. Dans ce dernier projet de loi, seuls les changements les plus essentiels à l’actuelle constitution canadienne seraient mentionnés; par exemple on y remplacerait partout le mot ¨Canada¨ par le mot ¨Québec¨. L’idée serait ici de régler un seul problème à la fois, sans aucune interférence : la souveraineté d’abord et le reste ensuite.
Pour rendre notre victoire effective, la formulation de la question aurait une importance absolument cruciale. Pour ne donner aucun motif à quiconque d’y répondre par un ¨non¨, aucun projet de société ¨emballant¨ ne devrait y être rattaché. Même la loi concernant le processus d’accession à l’indépendance ne devrait pas y être mentionnée. La question devrait être aussi simple que : ¨Acceptez-vous que le Québec devienne un pays souverain et indépendant?¨
Une formulation aussi claire et nette aurait d’immenses avantages, notamment parce que le jugement de la Cour suprême obligerait alors le Canada anglais à négocier de bonne foi; une certitude qui accroîtrait prodigieusement les chances de succès du ¨oui¨ puisque, pour la première fois, nous pourrions dire à la population québécoise que seule une question aussi dure rendrait les négociations inévitables. Comme négocier est précisément ce que les Québécois ont toujours désiré, nous serions assurés de gagner sur tous les tableaux à la fois : au Québec, au Canada anglais et sur la scène internationale.
Nous terminerons en remarquant qu’aucun projet n’est plus suicidaire que celui d’attendre que l’État québécois ait été renforcé avant de lancer le processus référendaire. Dans un univers où tout a naturellement tendance à se défaire – c’est une conséquence du deuxième principe de la thermodynamique – il est toujours beaucoup plus facile de détruire que de reconstruire. Il faut ainsi des siècles pour bâtir une ville et à peine quelques heures pour l’incendier. Il faut vingt ans pour faire un homme et une seconde pour le tuer. Etc. Dans notre cas, cette loi universelle signifie qu’en dix ans de pouvoir, le PLQ peut détruire beaucoup plus qu’un gouvernement souverainiste ne pourrait reconstruire même en quatre ou cinq mandats. C’est encore plus vrai si on considère que le PLQ peut compter sur l’assistance de la deuxième moitié de notre gouvernement qui se trouve à Ottawa.
Ajoutons que le Québec, comme le reste de l’Occident, sort d’une longue fête de cinquante ans au cours de laquelle nos élites ont laissé le pays se détériorer sans jamais réagir. De nos jours, notre dénatalité est devenue endémique; notre population vieillit et est de plus en plus hétérogène; nos industries sont de moins en moins compétitives à cause, entre autres, des fortes charges financières imposées par un nombre trop élevé de retraités; notre dette nationale est hors contrôle; nos infrastructures (ponts, routes, etc.) sont dans un état de décrépitude avancé; etc.
Rien ne serait plus bête que de travailler pendant des années à renforcer notre État pour finalement se faire battre dans une élection sans avoir jamais tenu de référendum. Voilà bien une idée et une stratégie de perdants. Or, nous devons absolument tout faire pour arrêter de perdre.
Jean-Jacques Nantel, ing.
Mars 2012


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14 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    5 mars 2012

    Impossible de faire l'indépendance si il faut tenir un référendum au préalable.
    Jean-Claude St-André
    Ancien député de L'Assomption

  • Archives de Vigile Répondre

    5 mars 2012

    « […] l’étude du droit international nous démontre que ce dernier est
    généralement indifférent à la nature du processus par lequel une
    population donnée accède à l’indépendance; il se limite plutôt à
    enregistrer le fait, purement et simplement.
    ARBOUR, J-M, Droit international public, 4ème édition, Éditions Yvon Blais, 2002, p.240
    « Le plébiscite peut revêtir plus d’une forme et il n’est pas le seul
    instrument disponible : on peut tout aussi bien consulter la population
    sous forme d’élection, à condition que celle-ci porte essentiellement
    sur la question du régime politique à choisir et que les options soient
    clairement identifiées.5 »
    BROSSARD, J. L’accession à la souveraineté et le cas du Québec, Les presses de l’U de M, Montréal, 1976, p.
    93
    « Les autres États seront libres de reconnaître ou non le Québec,
    quelles que soient les circonstances de son accession à la souveraineté
    et de sa naissance en tant qu’État. Tout dépendra, à des degrés divers,
    de l’attitude des autorités canadiennes, de l’efficacité dont feront
    preuve les autorités québécoises et des intérêts économiques,
    politiques ou militaires des autres États. »
    BROSSARD, J. L’accession à la souveraineté et le cas du Québec, Les presses de l’U de M, Montréal, 1976, p.
    410

  • Marcel Haché Répondre

    4 mars 2012

    @ Pierre Cloutier
    « Et que propose votre politicienne professionnelle résiliente provinciale en cheffe ? De réaliser la souveraineté du Québec par la voie d’un référendum au MOMENT JUGÉ OPPORTUN, c’est-à-dire dans la semaine des 4 jeudis.
    Il n’y a rien d’inédit et de nouveau là-dedans sauf qu’on comprend aisément… » Pierre Cloutier.
    Que Vous, Pierre Cloutier, ne comprenez pas.
    La position du P.Q. est inédite. C’est vrai. C’est historique. C’est votre droit le plus strict de ne pas être d’accord, de prouver en noir et blanc et dans le détail que le P.Q.et Mme Marois ainsi que son conjoint sont devenus clairement des fédéralistes, qu’ils n’ont jamais été indépendantistes, qu’ils nous ont leurré et nous leurrent encore. Je répète ici encore que je connais votre toune. Placez donc tous vos espoirs dans O.N.Allez-y. Mais, en comparaison, la position du P.I. reste plus consistante que celle d’O.N., le P.I. n’ayant pas été fondé en même temps qu’il proposait de se fusionner.
    Mais n’espérez pas trop maintenant, Pierre Cloutier, pouvoir affirmer sans faire rire, très exactement cela, sans faire rire, que MOMENT JUGÉ OPPORTUN, cela n’est pas inédit.
    Peut-être avez-vous raison : ce P.Q.-Marois ne mènera pas loin. Mais je crois pouvoir affirmer en toute certitude que les positions traditionnelles du P.Q.n’ont pas mené loin non plus, ce que propose ici J. Nantel de continuer.

  • Archives de Vigile Répondre

    3 mars 2012

    Message à Marcel Haché
    Résilience? Quand j'entends cela, je grimpe dans les rideaux. Il ne faut pas confondre la résilience avec l'ambition démesurée d'une personne qui rêve de devenir la première première ministre de la province de Québec et qui est prête à tout pour y parvenir depuis ses débuts en politique.
    Je pense que vous prenez les gens pour des idiots, des imbéciles ou carrément des enfants. Des idiots, des imbéciles et des enfants avec en prime une poignée dans le dos. Quelle macabre farce.
    Et que propose votre politicienne professionnelle résiliente provinciale en cheffe? De réaliser la souveraineté du Québec par la voie d'un référendum au MOMENT JUGÉ OPPORTUN, c'est-à-dire dans la semaine des 4 jeudis.
    Il n'y a rien d'inédit et de nouveau là-dedans sauf qu'on comprend aisément que la présumée résiliente en béton veut gouverner la province de Québec à tout prix en faisant croire à tout le monde qu'elle est "souverainiste". Elle va nous passer une constitution provinciale, une loi sur la citoyenne provinciale et va prendre la relève dans le plan Nord. Tout cela au nom de la résilience, des armatures en béton et du mythique changement de rapport de force. Quelle fraude.
    Je souhaite soudainement que le PQMarois gagne cette élection pour que vous buviez le calice jusqu'à la lie.
    Et comptez sur moi pour vous y aider.
    Pierre Cloutier

  • Archives de Vigile Répondre

    3 mars 2012

    Il s'agit de construire un rapport de force qui nous est favorable. Pour éviter les reculs considérables subis en 1980 et 1995, le rapport de force devrait être «durable» et se manifester dans tous les aspects de la vie nationale. L'outil référendaire n'a pas de qualités mobilisatrices permanentes, il ne peut constituer le point focal du rapport de force à construire.
    GV

  • Marcel Haché Répondre

    3 mars 2012

    « Rien ne serait plus bête que de travailler pendant des années à renforcer notre État pour finalement se faire battre dans une élection sans avoir jamais tenu de référendum. Voilà bien une idée et une stratégie de perdants. » J.J.Nantel
    À l’évidence, la longue dérive qui a suivi le référendum de 95 ne vous a pas suffit. D’après vous, Jacques Parizeau avait la recette gagnante. Simonac, y avait sans doute des saboteurs dans la cuisine pour gâcher une aussi bonne recette, et c’est ce qui vous autorise, croyez-vous, d’affirmer que si les chefs qui l’ont suivi avaient occupé leurs temps libres à faire la promotion de la souveraineté et reblabla ?
    Je crois au contraire que le référendum de 95 fut un désastre à tous égards. Il est temps maintenant de le reconnaître, sans quoi les indépendantistes s’exposent à recommencer ce qui n’a pas marché. Évidemment, le dernier référendum, c’est un désastre précisément parce qu’il a été perdu. (Ou volé, mais c’est bien pour vous faire plaisir, cela a si peu d’importance) Et tout le mouvement indépendantiste peine encore, en 2012, à s’en remettre. Et vous proposez du more of the same ?
    Jacques Parizeau a enclenché un processus qui s’est révélé perdant, processus qui s’est répercuté bien plus loin qu’il n’y paraissait au soir du référendum, cela s’est répercuté dans des gouvernements péquistes faiblards, Bouchard et Landry, et dont la légitimité que vous aimez évoquée sur la question nationale avait été totalement détruite, et vous souhaitez qu’après avoir « promoter » jour et nuit l’indépendance, un nouveau gouvernement souverainiste s’engage dans le même sentier que Parizeau ? Cela me semble être le souhait d’une reprise de 1995.
    Je vais répondre à l’ingénieur que vous êtes à propos de l’histoire amusante du postier. L’indépendance, c’est un pont. C’est pour Nous le moyen le plus simple de parvenir au rivage de la liberté. Ni les Québécois, ni les indépendantistes surtout, ne sont tenus de construire un pont parfait. Ce qui importe seulement, c’est d’en franchir un pour qu’un destin s’accomplisse. Rien de plus et rien de moins. En s’instituant de quelque façon, (référendum ou élection), un État-Nation québécois contrarierait de très puissants intérêts, qui ne cesseraient pas pour autant la poursuite du maintien de leurs intérêts. Les indépendantistes n’ont pas agi autrement eux-mêmes. Malgré 2 défaites référendaires, ils ont continué d’espérer en leur idéal. Alors aussi bien se préparer. Gagner le Pouvoir à l’élection. Bien se préparer encore et y mettre le temps nécessaire, tout le temps nécessaire, parce que ce n’est pas vrai que Nous pourrions perdre sans conséquence des référendums à répétition. L’électorat ne le permettrait pas. En fait, l’électorat en est rendu à détester le mot référendum, et c’est bien calmement et tranquillement qu’un gouvernement péquiste pourrait réintroduire le mot dans son agenda politique.
    Chacune des deux défaites référendaires a été payée cash et à haut prix. Celle de 80, le Québec l’a payée de 150,000 emplois perdus en 18 mois (les taux d’intérêt de la Banque du Canada a près de 20 %, une incidence directe sur l’Emploi). En même temps, hélas, que le P.Q., complètement déstabilisé, dévasté, défoncé, s’est alors lancé dans une fuite en avant qui l’a mené très précisément ou il ne voulait pas aller : le rapatriement de 1982. Et celui de 95, en suite directe de celui de 80, que les boomers paient encore de leur sang maintenant, à tous les jours, dans le sous-financement de Notre système de santé parmi les plus débiles de tout l’Occident, dans ces urgences débordées depuis on ne sait plus quand tellement ça fait longtemps, parce que la loi fédérale est irréformable parce que fédérale. Et vous venez picosser ici contre la génération qui a le plus porté la souveraineté, ces boomers vieillissants et coûteux, pour faire valoir du more of the same ? Misère...maudite misère !
    Le référendum, oui, si nécessaire, mais pas n’importe quand, certainement pas pour satisfaire une fausse exigence de perfection. C’est pour les avoir tenu n’importe quand (en début ou en fin de premier mandat) que les deux référendums ont été perdus, et c’est cela ensuite qui a valu aux séparatistes la réputation de loooosers.
    L’établissement d’un État-Nation, ce n’est pas une grande messe avec chorale, toute en bleu, la bouche en coeur, c’est une bataille de ruelles. Pour cela, ça prend sans doute toutes sortes de qualités aux chefs, dont principalement du nerf et de la résilience.
    Je ne sais pas pour le nerf…mais je sais maintenant dans quelle direction se trouve la résilience…


  • Archives de Vigile Répondre

    3 mars 2012

    Sans oser l'affirmer explicitement vous exposez LE point faible d'Option Nationale, que le parti et ses partisans nous vendent comme son point fort.
    En ce qui regarde la non-promesse du PQ à tenir un référendum, il s'agit d'une position stratégique. Le plan est de créer de meilleures conditions pour gagner. Suivra le référendum.
    Actuellement le peuple n'a en tête que de chasser le PLQ et de nettoyer la corruption. Chaque chose en son temps.

  • Roger Kemp Répondre

    2 mars 2012

    Monsieur
    Ce qui circule dans le milieu souverainiste c'est ceci. Que si une majorité d'électeurs (50% +1) accordaient son vote au Parti Québécois à la prochaine celui-ci entamerait la démarche d'une proclamation unilatéral de son indépendance, sans référendum au préalable considérant qu'une nette majorité s'est exprimée.
    Si par contre le PQ obtenait moins de 50% celui-ci mettrait en oeuvre son plan de gouvernance souverainiste tel que décrit dans le plan d'action "Agir en toute liberté".
    Mais pour l'instant rien n'est officiel mais l'idée fait son chemin et j'ose espérer que vous y adhérerez.
    Roger Kemp

  • Archives de Vigile Répondre

    2 mars 2012

    Je suis vraiment en désaccord avec vos propos.
    Ça fait plus de 250 ans que le canada anglais fonctionne contre les canadiens-français de la façon dont vous nous dites ici ne pas devoir utiliser contre eux. Pourtant ça a porté fruit à l'anglicisation du canada et à l'ethnocide des canadien-français. Notre histoire le démontre hors de tout doute.
    De plus, pas un seul souverainiste ou même un gouvernement québécois ne porte plainte au tribunal de La Haye! Faut-il attendre que tout soit écrit noir sur blanc pour agir? Mais vous nous prévenez que les fédéraliste eux le feraient. Qu'en savez-vous vraiment? En ce qui me concerne, ils auraient beau le faire, nous avons les arguments.
    Vous spéculez sur ce qui pourrait arriver avec des fédéraliste passifs sans connaître l'avenir. Toute votre argumentation devient alors défaitiste au plus haut point. C'est navrant! Que faites-vous des séparatistes passifs ou actifs? Essayez-vous de nous dire que les québécois seraient devenus de bons petit canadians soumis et dociles?
    Dans le véritable but de faire des québécois une Nation avec son Pays du Québec, je demeure persuadé du danger d'un référendum pour demander au peuple s'il veut du Pays du Québec. Des élections suffisent.
    À quoi servent donc les élections? Uniquement à faire élire des fédéralistes qui ne se gênent pas pour nous appauvrir en laissant faire les banquiers et les entreprises qui sont les véritables inventeurs de la pseudo dette nationale, qui ne se gênent pas pour donner accès à nos avoirs collectifs à de purs étrangers, qui ne se gênent pas pour tenter de nous noyer dans une mer d'immigrés qui ne s'intègrent pas aux québécois et qui ne se gênent pas pour nous mentir en pleine face. Tout ça sans que quiconque ne les dénonce au tribunal international de La Haye.
    Un référendum (idée de Claude Morin, pas de l'ensemble des québécois) sur une question de cette importance nationale, et vitale à l'existence de notre Nation française en péril, jumelée à des élections, que vous qualifiez de démocratiques, c'est même suicidaire et compromettant dans notre contexte politique, historique et social. Et pour en faire un, ne faut-il pas être le gouvernement?
    Contexte social dont l'ordre se détériore sous nos yeux sans qu'on y croit encore parce que 24 heures sur 24 tous nos médias nous martellent sournoisement que c'est beau le canada et c'est beau l'inter-culturalisme (multiculturalisme) qui nous tue, tandis que notre échéance est proche si nous continuons d'accepter ces mensonges et de nous y soumettre en croyant faussement se grandir.
    Des élections générales, est-ce démocratique uniquement si c'est pro Canada? Si c'est non démocratique dans les deux cas (pro Québec ou pro Canada), qu'attend-t-on pour déposer des plaintes contre le Canada au tribunal international?
    Une proposition claire d'indépendance du Québec faite par un Parti politique fera que s'il est élu, il le sera par une majorité inconstable pour entreprendre le processus des gestes de rupture avec le Canada. Pas dix ans après l'élection, aussitôt après cette élection.
    Je n'ai pas de boule de cristal, mais je sais que quand on est clair et honnête dans ses propositions, l'appuis qu'on obtient est d'autant plus fort et motivateur pour les observateurs.
    Je ne reconnais aucune fraude dans une élection référendaire pro Pays du Québec français.

  • @ Richard Le Hir Répondre

    2 mars 2012

    Au lieu de passer notre temps à nous chicaner et à ergoter sur le sexe des anges, commençons donc par nous rendre au bord de la rivière. Une fois rendus, il sera toujours temps de voir quelle est la meilleure façon de la traverser AVEC SUCCÈS.
    Richard Le Hir

  • Archives de Vigile Répondre

    2 mars 2012

    Faut quand même pas charrier, là !
    Y a-t-il eu un référendum en 1759-60 ?
    Y a-t-il eu un référendum en 1837-38 ? En 1840 ?
    Y a-t-il eu un référendum en 1867 ?
    Y a-t-il eu un référendum en 1927 ?
    Y a-t-il eu un référendum en 1931 ?
    Y a-t-il eu un référendum en 1982 ?
    Bon. Le régime fédéral sous lequel notre peuple tâche tant bien que mal de survivre n'a aucune légitimité démocratique ou morale. S'il a une légitimité, ce n'est que celle que les autres États, dont certains ne valent pas mieux, daignent lui reconnaître, parce qu'ils y trouvent quelque intérêt. C'est une fausse légitime, en somme.
    Cela dit, peut-être nous faudra-t-il encore passer par la voie référendaire pour accéder à l'indépendance. Mais, si un référendum s'avère nécessaire, ce dont personnellement je doute, ce ne peut être que pour des raisons relevant de ce qu'on appelle le réalisme politique, étant donné, notamment, la pratique que nous avons hélas nous-mêmes établie en 1980 et en 1995.
    La vraie question n'est donc pas la suivante : La morale ou la démocratie nous impose-t-elle le référendum comme voie d'accession à l'indépendance ?
    À cette question-là, la réponse est non, mille fois non.
    La seule vraie question, c'est plutôt celle-ci : Le réalisme politique nous commande-t-il vraiment de recourir encore au référendum plutôt qu'à l'élection décisionnelle ?
    À cette question-là, personnellement, je ne sais pas encore tout à fait que répondre. J'ai une très nette et très forte préférence pour l'élection décisionnelle, mais je ne suis pas absolument insensible aux arguments de ceux qui estiment que l'abandon de la voie référendaire risquerait de compromettre la reconnaissance internationale de notre indépendance.
    Mais, je le répète et j'insiste, c'est là strictement une question de réalisme politique et nullement de morale ou de démocratie.
    Le régime fédéral découle directement de la Conquête anglaise, acte de violence dont, par définition, il ne peut surgir aucun droit. Le régime fédéral consacre et perpétue la domination politique des conquérants sur les conquis, il est un produit de la force et non du droit.
    Le mépris de la démocratie, il est par conséquent dans tout ce que font les colonisateurs et les collabos à leur service pour que notre peuple reste sous ce régime fédéral, il ne pourra jamais être, référendum ou non, dans la lutte que nous menons pour l'en affranchir, l'en libérer, l'en débarrasser.
    CQFD.
    Luc Potvin
    Verdun

  • Archives de Vigile Répondre

    2 mars 2012

    Dans mon livre intitulé : "Indépendance : Le PQ a trahi ses militants" (Éditions Schneider), je propose la démarche suivante :
    OBJECTIF : Réaliser de façon prioritaire l'indépendance du Québec par la voie démocratique et pacifique.
    ÉTAPE NO 1 : Présentation du Projet de loi transitoire sur la nation québécoise lors de la prochaine élection.
    ÉTAPE NO 2 : Adoption du Projet de loi transitoire sur la nation québécoise.
    ÉTAPE NO 3 : Ministère de l'indépendance nationale et mise en branle du processus d'accession à l'indépendance.
    ÉTAPE NO 4 : Constituante citoyenne
    ÉTAPE NO 5 : Consultation populaire sur l'indépendance ou sur la constitution du Québec.
    Ce serait à un gouvernement du Québec de juger, selon les circonstances du moment, quelle serait la meilleure solution.
    Il faut à tout prix éviter de se peinturer dans le coin en évitant de dévoiler notre stratégie d'accession à l'indépendance bien que je reconnaisse que l'expression de la volonté de la majorité de la population du Québec est fondamentale.
    Et venez pas me dire qu'une consultation populaire sur un projet de constitution qui aurait été rédigée par les citoyens serait anti-démocratique alors que l'Union européenne s'est construite à coup de référendums sur des traités de 200-300 articles.
    Pierre Cloutier

  • Archives de Vigile Répondre

    2 mars 2012

    Pierre Bourgault sur la souveraineté
    http://www.youtube.com/watch?v=imm3aTzM8Ho

  • Thibaud de La Marnierre Répondre

    2 mars 2012

    Avez vous lu "Le référendum volé" ?