Expliquer le métier de journaliste pour retrouver la crédibilité

Des journalistes de la société Radio-Canada ont répondu à plusieurs questions du public, entre autres sur les fausses nouvelles

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L'absence de crédibilité de Radio-Canada tient à son obligation statutaire de promouvoir l'unité canadienne et le multiculturalisme qui n'en fait rien d'autre qu'une vulgaire officine de propagande

« C’est un sale temps pour l’information. » L’affirmation du journaliste d’ICI Radio-Canada Olivier Arbour-Masse a en quelque sorte servi de prémisse mardi lors de l’assemblée publique annuelle de la société d’État, pendant laquelle des journalistes ont tenté d’expliquer au public leur métier, à la crédibilité effritée à l’heure des fausses nouvelles.



Le thème de l’assemblée, qui en était à sa neuvième occurrence, était en effet « Parlons vrai ». Plusieurs des questions issues du public — quoique triées sur le volet — abordaient la crédibilité ainsi que le processus de décision menant à la production journalistique se rendant dans les chaumières, voire dans les poches des Canadiens.



Les « fake news » de Donald Trump ont fait réagir le correspondant à Washington de Radio-Canada, Christian Latreille. « Le fait qu’il y a un président qui s’attaque à nous fait en sorte qu’on doit corriger le tir constamment. On est critiqués. Et on paraît mal parce qu’on rectifie les choses. M. Trump a mis un accent énorme sur les fake news, mais je vous rassure, il n’y a pas de ça à Radio-Canada. »



M. Latreille a par ailleurs souligné l’importance des normes journalistiques imposées par son employeur, en plus d’insister sur le rôle de l’ombudsman de la société d’État. « On est surveillés par un ombudsman ; la laisse est courte et c’est bien comme ça. Ça fait en sorte que vous avez tous les soirs une information de qualité, vérifiée et crédible. Ça nous donne un edge, une avance sur les autres médias », croit-il.



Questionnés pour savoir quelles actions concrètes Radio-Canada avait mises en oeuvre contre les fausses nouvelles, les journalistes présents se sont surtout bornés à parler de vérification des faits.



Lors de cette assemblée annuelle qui se tenait à Ottawa, le public s’est interrogé sur le choix des experts appelés à commenter un événement — particulièrement à l’international —, sur l’ordre des nouvelles au téléjournal ou sur l’approche à suivre quand on reçoit une information d’une source anonyme.



« On perçoit [les médias] comme quelque chose d’assez opaque, dirigé par des forces du mal. Il faut être plus transparent, exposer les coulisses de notre raisonnement », a d’ailleurs souligné Olivier Arbour-Masse, du projet Rad.



Le public aura eu droit à quelques mea culpa, entre autres au sujet de certaines voix discutables qui ont obtenu du temps d’antenne. Expliquant que le journaliste ne doit pas présenter un seul côté de la médaille, le reporter à CBC Waubgeshig Rice a convenu qu’il arrive donc « qu’on présente quelque chose de mauvais goût, ou d’antidémocratique. CBC s’est fait critiquer pour avoir parlé de différentes organisations en ondes, et c’est justifié. On apprend aussi. Ça fait partie des discussions que nous avons dans la salle de rédaction ».


Le fait qu'il y a un président qui s'attaque à nous fait en sorte qu'on doit corriger le tir constamment. On est critiqués. [...]


Christian Latreille, correspondant à Washington



Le numérique et la diversité



Le p.-d.g. de Radio-Canada, Hubert T. Lacroix, a tenu à souligner le virage numérique de la société d’État, virage qu’il a entre autres qualifié de « courageux », mais de « difficile ». Il a souligné que le diffuseur avait atteint cet été son objectif de portée numérique de 18 millions d’internautes, soit « deux ans plutôt que prévu ».



« Nous avons embauché 250 personnes pour réaliser nos initiatives numériques et formé plus de 2500 [employés] radiocanadiens, puisque ce processus n’a pas de fin en soi », a ajouté M. Lacroix.



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