Richard Martineau poursuit Ricochet pour diffamation

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Liberté de presse ?

Le chroniqueur au Journal de Montréal Richard Martineau a déposé en Cour supérieure une poursuite en diffamation contre le média indépendant en ligne Ricochet pour la somme de 350 000 $. Le média a reçu cette action juridique « comme une brique sur la tête », et évoque une poursuite bâillon.
Richard Martineau, qui est aussi coanimateur des Francs-tireurs à Télé-Québec et qu’on peut aussi au micro de CHOI Radio X, interpelle Ricochet mais aussi plus directement le chroniqueur Marc-André Cyr et de l’illustrateur Alexandre Fatta.
Au cœur du litige se trouvent deux textes publiés par le média Ricochet, fondé en 2014 et structuré en OBNL. Le premier et principal billet, mis en ligne en février 2016, s’intitule « Notice nécrologique : Richard Martineau (1961-2016) ». Le chroniqueur Marc-André Cyr y simule la mort de M. Martineau pour écrire une fausse oraison funèbre, soulignant ses travers. Cyr y parle entre autre d’un « manque d’aptitude […] enrobé d’une éclatante absence de rigueur » et d’un « pathologique narcissisme ». Le tout est illustré par Alexandre Fatta, qui trace les traits d’un chien urinant sur la tombe de Richard Martineau.
En avril, Cyr et Fatta, après plusieurs réactions suscitées par le texte, récidivaient avec un nouveau papier, « Brève réplique aux vrais valets à propos d’une fausse mort ».
Selon la poursuite déposée le 11 novembre, le demandeur estime que « ces propos et caricatures constituent une incitation à la haine visant directement le demandeur, en plus de constituer une atteinte intentionnelle à sa réputation, son honneur, sa dignité et son intégrité. » Selon Martineau, qui est représenté par le cabinet d’avocats Norton Rose Fulbright, les défendeurs « ont dépassé les limites de la liberté d’expression et du simple débat d’idées, et se sont lancés dans la publication de textes et de caricatures décrivant et glorifiant » sa mort.
Richard Martineau demande 250 000 $ à titre de dommages-intérêts compensatoires pour dommages non-pécuniaires et moraux, et 100 000 $ à titre de dommages exemplaires.
Ricochet réplique

Selon la cofondatrice et la responsable de l’information de Ricochet, Gabrielle Brassard-Lecours, l’exercice relève de la satire, et n’est pas diffamatoire.
« Oui, on trouvait que ça allait un peu loin, mais c’est drôle, c’est une satire, on utilise l’humour pour faire un texte, c’est pas un style nouveau, même si c’est pas commun dans les médias. Martineau lui-même a déjà fait des textes satiriques. » En 2003, alors qu’il était au Voir, le chroniqueur a d’ailleurs signé un texte intitulé « Le Journal de Montréal R.I.P. », dans lequel il simulait la mort du quotidien, le pourfendant au passage.
Dans ses principes, Ricochet affirme que ses « billets d’opinion suscitent la réflexion et le débat, pas la polémique. » Gabrielle Brassard-Lecours admet que les deux billets n’étaient pas « 100 % dans notre mandat, mais on trouvait qu’on avait tout à fait la légitimité de les publier, comme Martineau s’octroie le droit de publier des propos tout aussi controversés » que ceux des billets litigieux, « qui s’attaquaient beaucoup plus aux idées, à la marque de commerce Richard Martineau qu’à sa personne. »
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