Et PI après?

À continuer ce jeu-là, on risque de ne pas convaincre grand-monde.

Tribune libre 2008

Personne n’avait demandé à connaître quoi que ce soit de la cuisine interne
du Parti indépendantiste. En quelques jours, nous avons appris, de la
plume même des deux clans, qu’il existait une sérieuse bisbille en son sein
: opposition à l’autoritarisme présumé du chef d’un côté (via [Colette
Provost, ex-secrétaire générale->15782]), écrasement d’une tentative de putsch de
l’autre (via [Richard Gervais, président du parti->15763]).
Aucune des versions ne livrant un portrait complet ni même compréhensible
de ce qui s’est vraiment passé, nous ne pouvons rien déduire sinon que ça
barde là-dedans. Quels sont les faits au juste? Quel est l’enjeu exact?
Quelle est la version de celui qu’on attaque ou qu’on défend, soit le chef
du parti?
J’aurais été porté à croire que rien de cela ne regarde ceux qui ne sont
pas membres du Parti indépendantiste, mais le seul fait qu’on porte la
querelle sur la place publique autorise justement le public à exiger un
compte rendu exact puisqu'on semble vouloir le faire juge de la situation.
Ou bien tout ça n’est pas sérieux, et alors c’est le parti qui ne sera pas
pris au sérieux, ou bien ce l’est, et ça augure mal d’un parti qui se
prétend le seul digne successeur du Parti québécois et le seul véritable
moteur de l’indépendance.
Ce nouveau parti existe depuis à peine un an. On lui a reproché beaucoup
de choses à gauche et à droite, mais, au fond, probablement rien qui ne
puisse se corriger avec le temps. Par ailleurs, toute nouvelle
organisation politique connaît une période de rodage et subit, pour ainsi
dire, les douleurs de l’enfantement. Ce sont là des phénomènes communs à
toute entreprise humaine. En somme, une crise de croissance, le plus
souvent inévitable et qui exige d’être surmontée.
Ne connaissant personnellement aucun des antagonistes, je n’ai aucune
raison de leur prêter des motifs inavouables. Cependant, ce qu’on vient de
nous étaler, tout en taisant le fond de l’affaire, se présente d’une
manière qui laisse supposer, à tort ou à raison, un ultime règlement de
comptes. Collision frontale entre tempéraments inconciliables? Opposition
irréductible sur le plan des idées ou du mode de fonctionnement?
Autoritarisme réel d’un côté ou tentative avérée de putsch, pour des
raisons obscures, de l’autre? Tout cela à la fois?
Pour une organisation dont la plupart des hérauts ont déployé jusqu’à
maintenant une rhétorique tous azimuts dénonçant vertueusement les tares du
parti qu’ils entendent non seulement supplanter mais réduire en cendres, ça
fait un peu désordre. À continuer ce jeu-là, on risque de ne pas
convaincre grand-monde.
Raymond Poulin
-- Envoi via le site Vigile.net (http://www.vigile.net/) --


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10 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    4 février 2009

    Bonjour monsieur Poulin,
    Voici quelques commentaires à l'égard des deux raisons que vous évoquez dans votre décision de ne pas joindre le PI.
    « je n’aie jamais accepté ensuite d’en devenir membre pour les deux raisons que voici : 1) sa volonté de déclarer l’indépendance immédiatement après son élection éventuelle même s’il n’obtenait pas la majorité absolue des suffrages ; 2) sa propension à assurer sa visibilité surtout sur le dénigrement du Parti québécois plutôt que sur la publicité de son propre programme et sur la critique motivée des véritables ennemis du Québec.»
    Réplique:
    Il faut cesser de distordre le processus d'accès à l'indépendance que propose le PI. Il est clair que vous ne saisissez pas la force du programme du PI à cet égard. Trois étapes se succéderont dans le temps. Voici une description sommaire des processus prévus par le parti.
    Phase 1: L'affranchissement à la monarchie britannique
    Le PI fait élire des députés à l'Assemblé Nationale dans un contexte où le parti est minoritaire. Durant cette phase, aucun député élu du PI ne fera sermon de vraie allégeance à Reine. Il est clair qu'aucun député ne siégera dans l'Assemblé Nationale avant que ce sermon ne soit définitivement abrogé par le parti au pouvoir. Il est clair que le parti au pouvoir qui oserait défendre cet odieux geste de soumission se verrait discréditer aux yeux de tout le peuple québécois; d'autant plus, dans une situation de gouvernement minoritaire. Advenant que le parti au pouvoir décide de refuser aux députés du PI le droit de siéger libre de toute soumission à la Reine, des élections partielles seront déclenchées dans toutes ces circonscriptions. Évidemment, l'objectif vise à ce que ces députés soient réélus avec une plus forte majorité. Devant l'acharnement du gouvernement provincial à refuser aux députés le droit de siéger, de multiples élections partielles en cascade seraient à prévoir. Il est certain que le gouvernement reculerait assez rapidement devant une telle situation.
    Cet affranchissement concret des députés du PI annoncerait formellement une transformation du paysage politique nécessaire à la déclaration d'indépendance.
    Phase 2: Motion d'indépendance à l'Assemblé Nationale
    Lorsque le PI accédera légitimement le pouvoir à l'Assemblé Nationale, le PI ne déclarera pas unilatéralement l'indépendance du Québec ipso facto (comme vous le prétendez). En fait, ce n'est pas une façon légitime de procéder dans notre Assemblé. Cependant, il proposera une motion d'indépendance du Québec aux élus du gouvernement (ce scénario est même envisageable dans un contexte d'un gouvernement du PI minoritaire). L'objectif principal de cette motion consiste à dévoiler aux électeurs quels partis et députés ne supportent pas l'accès à l'indépendance du Québec. Un processus législatif pour enfin savoir qui sont les véritables défenseurs de la nation québécoise. Tout parti qui votera contre cette motion d'indépendance sera automatiquement discrédité aux yeux du peuple québécois. Cette motion vise inévitablement à rassembler les partis qui défendent véritablement les intérêts de la nation québécoise pour ainsi établir un rapport de force de la nation à l'Assemblé. Toute opposition au projet d'indépendance sera durement jugée par l'électorat puisque ce groupe s'oppose à la liberté fondamentale d'un peuple de choisir son avenir.
    Donc dans cette phase, le PI travaillera à rassembler les partis pour ainsi atteindre la majorité populaire lors d'un vote pour l'indépendance à l'Assemblé. Inévitablement, les forces en opposition seront toujours affaiblies suites aux consultations publiques car ces groupes se positionneront dans une perspective d'opposants à la nation. Des monarchistes au service de la Reine comme ils le sont en réalité.
    Phase 3: Déclaration d'indépendance
    Donc la motion d'indépendance à l'Assemblé réunira unanimement tous les députés du PI ainsi que tous les députés des autres partis qui ne pourront, en toute conscience, s'opposer à offrir un pays à ses électeurs québécois.
    La suite n'est qu'un processus de gestion législative visant essentiellement à rapatrier les pouvoirs et l'argent et former une véritable Assemblé Nationale.
    Voilà le véritable programme du PI.
    Ralliez-vous à l'indépendance!
    Luc Duranleau
    Candidat du PI
    Jean-Talon et Montmorency

  • Raymond Poulin Répondre

    26 octobre 2008

    Afin de lever toute ambiguïté à la suite du dernier commentaire de M. Vézeau, je précise que je ne suis plus membre du Parti québécois depuis la fin de 1981, que je ne me suis jamais gêné pour le critiquer à l’occasion, et que j’étais parmi les signataires de la demande de reconnaissance du Parti indépendantiste par le Directeur général des élections, quoique je n’aie jamais accepté ensuite d’en devenir membre pour les deux raisons que voici : 1) sa volonté de déclarer l’indépendance immédiatement après son élection éventuelle même s’il n’obtenait pas la majorité absolue des suffrages; 2) sa propension à assurer sa visibilité surtout sur le dénigrement du Parti québécois plutôt que sur la publicité de son propre programme et sur la critique motivée des véritables ennemis du Québec. Tout ce qui contribue à dresser les indépendantistes les uns contre les autres relève à mes yeux d’une stratégie allant à l’encontre des intérêts du Québec et du but que nous sommes censés poursuivre.
    Jamais je n’aurais publié l’article ci-dessus si l’antagonisme au sein du P.I. ne s’était pas publiquement manifesté. J’étais convaincu, je le suis encore, qu’une fois enclenché, le débat, alors assez confus, devait être éclairé afin de vider l’abcès. Il faut croire que cela a fonctionné en partie puisque M. Vézeau et Mme Provost interviennent. Il reste que le ton et la facture de leurs commentaires s’en tiennent à une polémique où semblent s’opposer des points de vue adossés bien davantage à des détails de procédure que portant sur le fond des accusations proférées, à tort ou à raison, par Mme Provost contre le chef du parti, et qu’elle n’a pas étayées d’exemples concrets; «autocratie» et «totalitarisme», surtout, sont des termes trop lourds de conséquences pour qu’on les utilise sans devoir s’appuyer sur des faits précis et significatifs. Aucun indépendantiste ne devrait avoir intérêt à couler le P.I. ou n’importe quelle autre organisation indépendantiste dans l’opinion publique à moins de prouver hors de tout doute raisonnable qu’elle représente un obstacle réel à la cause. Si cela n’est pas fait, il faudra en tirer une conclusion.

  • Grégory Vézeau Répondre

    25 octobre 2008

    Il semblerait qu'il y ait plus de précisions à apporter suite à une «correction» de ma version des faits.
    « Je n’ai jamais proposé ni eu l’intention de prendre la tête du Parti. »
    Vous vous êtes proposée pour prendre la chefferie par intérim jusqu'au prochain congrès advenant la démission du chef.
    « Le comité exécutif ne peut pas démettre un de ses membres. »
    Montrez-moi dans quel document officiel il est stipulé qu'il ne peut le faire. Car j’ai fait quelques recherches et ce n'est écrit nulle part. Bien sûr ce n’est écrit nulle part qu’il peut le faire également. Mais cette expérience permettra au parti d’apporter les corrections nécessaires en temps et lieu.
    « Nous avons toutes les preuves. Les membres étaient en droit de savoir. »
    Tout d'abord, si vos intentions avaient réellement été sincères, vous auriez commencé par communiquer avec les coordonnateurs régionaux et les responsables de circonscription pour trouver une solution.
    Encore là vous aviez la possibilité d'aller en appel de la décision du comité exécutif au conseil national et, en dernier lieu, vous auriez pu aller en appel de la décision du conseil national au congrès, bien qu'il ne soit pas question de devancer la date d'un congrès simplement pour vous faire plaisir.
    Pourtant, malgré ces options vous avez tout de même contacté tous les membres sans exception créant, par le fait même, une certaine confusion.
    De plus si vous aviez eu des preuves solides, vous les auriez communiquées lorsque j'en ai fait la demande, afin d'avoir les faits pour savoir si vos accusations étaient fondées ou non. Pourtant j’ai reçu bien peu d’informations valables de votre part et de vos acolytes.
    « Je n’ai jamais parlé de sexisme. J’ai parlé d’autocratie, de totalitarisme et de manque de contrôle des finances du Parti. »
    C'est madame Moreno qui a communiquée avec moi pour m'expliquer votre version des faits. C'est elle qui ma dit voir du sexisme dans la décision du conseil de démettre 3 femmes de leurs fonctions. Argument invalidé par la présence de Fanny Bérubé sur le conseil qui a voté pour vous démettre de vos fonctions. Aussi j’en ai conclu que cet argument avait été ajouté afin de compenser la faiblesse des autres.
    « Je n’étais pas une secrétaire payée mais la secrétaire-générale élue, responsable de la liste des membres, avec un mandat se terminant en 2010, dont j’ai démissionné par la suite. »
    Vous ne pouvez démissionner d'un poste dont vous avez été démise. Vous n'êtes plus la secrétaire-générale du parti depuis plus un temps déjà et il vous incombe de remettre les outils que vous aviez à votre disposition dans vos fonctions.
    « J’invite pour ma part les membres du P.I. à réfléchir à tous les aspects du message que les démissionnaires leur ont envoyé.
    Les membres du P.I. y ont réfléchie. Et vous avez eu très peu de succès dans votre tentative de les convaincre de votre version. Dans une ultime tentative, vous rendez l’histoire publique afin d’attirer le discrédit sur le parti. Votre tentative semble avoir fonctionné à moitié si je me fis aux multiples réactions qu’elle suscite sur Vigile.
    Cependant il est à préciser qu’il n’y a pas de discorde au sein du P.I. ni a sa direction. Le P.I. est en grande forme et poursuit son travail malgré ce qu’en dit madame Provost. Pour les membres du P.I, la question à été réglée il y a plus d’un mois déjà.
    Or aujourd’hui grâce à la sortie publique de madame Provost, c’est au tour des autres à se prononcer sur un sujet interne du P.I. dont ils ne savent rien ou presque et qui n’ont que les accusations de madame Provost comme base d’information.
    Il est dommage de voir que plusieurs péquistes, qui s’évertuent à dire que les membres du P.I. attaquent le P.Q. à la moindre occasion, s’abaissent à faire ce qu’ils leur reprochent si souvent.
    Il semblerait que le négativisme malsain soit généralisé chez les indépendantiste et pas seulement au P.I. comme le prétendait certaines personnes.

  • Raymond Poulin Répondre

    25 octobre 2008

    Merci de ces précisions à votre version, madame Provost. Petit à petit, peut-être pourrons-nous reconstruire le casse-tête?

  • Colette Provost Répondre

    25 octobre 2008

    Je désire rectifier les propos erronés de M. Grégory Vézeau à mon égard. Il écrit plus haut :
    «(...) En ordre chronologique, madame Provost demande au chef de démissionner, elle se propose pour prendre la tête du parti en attendant le prochain congrès. Sa demande est rejetée»
    Faux: Je n'ai jamais proposé ni eu l'intention de prendre la tête du Parti.
    « et le conseil vote de la démettre de ses fonctions. »
    Erreur: Le comité exécutif ne peut pas démettre un de ses membres.
    « Elle utilise alors la liste de membre pour créer la confusion au sein du parti, sans toutefois avoir d’arguments solides ni de preuve. »
    Faux: Nous avons toutes les preuves. Les membres étaient en droit de savoir.
    « Allant jusqu’à accuser le conseil de faire preuve de sexisme. Pourtant une des membres du conseil a aussi voté en faveur de son expulsion. »
    Faux: Je n'ai jamais parlé de sexisme. J'ai parlé d'autocratie, de totalitarisme et de manque de contrôle des finances du Parti.
    « Elle continue a utiliser la liste des membre du parti, sans autorisation, et continue d’usurper le titre de secrétaire. »
    Faux: Je n'étais pas une secrétaire payée mais la secrétaire-générale élue, responsable de la liste des membres, avec un mandat se terminant en 2010, dont j'ai démissionné par la suite.
    « (Etc...) J’invite les membres du P.I. a ne pas argumenter, une réponse officielle à déjà été donné. Les faits sont là. »
    J'invite pour ma part les membres du P.I. à réfléchir à tous les aspects du message que les démissionnaires leur ont envoyé.

  • Raymond Poulin Répondre

    24 octobre 2008

    Merci de cette version, monsieur Vezeau.

  • Archives de Vigile Répondre

    24 octobre 2008

    M. Grégory Vézeau écrit : «Comme vous tous, je déplore le fait que ces évènements se déroule sur la place publique.»
    Vous auriez mieux aimé que cela se passe en privé ? Ni vu ni connu que je t'embrouille ?
    Les 2 députés de l'ADQ sont sortis sur la place publique pour discréditer leur chef, M. Dumont cette semaine.
    Un parti politique me semble une chose publique. Quand ils s'y passe des choses graves, il est d'intérêt public de le savoir...me semble.

  • Grégory Vézeau Répondre

    24 octobre 2008

    Comme vous tous, je déplore le fait que ces évènements se déroule sur la place publique.
    Cependant, regardez qui à emmené ces événement sur la place publique.
    En ordre chronologique, madame Provost demande au chef de démissionner, elle se propose pour prendre la tête du parti en attendant le prochain congrès.
    Sa demande est rejetée, et le conseil vote de la démettre de ses fonctions.
    Elle utilise alors la liste de membre pour créer la confusion au sein du parti, sans toutefois avoir d'arguments solides ni de preuve. Allant jusqu'à accuser le conseil de faire preuve de sexisme. Pourtant une des membres du conseil a aussi voté en faveur de son expulsion.
    Elle continue a utiliser la liste des membre du parti, sans autorisation, et continue d'usurper le titre de secrétaire.
    N'allant chercher aucun appuie auprès des membres, elle tente dans un geste désespéré de rendre la chose publique en faisant publier un article dans Le Devoir. Disant qu'elle démissionne. Or Le conseil l'à déjà écartée et elle ne peut donc prétexter démissionner.
    Le petit groupe de personne qui l'appuyait a également été remercié de ses fonctions il y a plus d'un mois, et ils ne peuvent pas non plus démissionner.
    Ses agissements correspondent à une tentative délibérée de détruire le parti dont elle n'a pas pu prendre le contrôle.
    Je croyais qu'en étalant cela sur la place publique madame Provost allait perdre le peu de crédibilité qui lui restait. Car elle prouve, par ses agissements, qu'elle est irresponsable.
    En tant que membre, je félicite la direction de l'avoir démis de ses fonction.
    Dans l'intérêt de l'indépendance, nous n'avons pas besoin de personne cherchant a satisfaire leurs intérêt personnel au sein de la direction du partie.
    Le message du président se veux une réponse directe au fait qu'elle ait fait publier dans le journal, sa version des faits, sans que ce dernier n'est vérifié la véracité des faits.
    Nous ne pouvions pas passer cela sous silence.
    Finalement, je ne souhait pas poursuivre l'argumentation sur le sujet, et j'invite tous et chacun a faire de même.
    J'invite les membres du P.I. a ne pas argumenter, une réponse officielle à déjà été donné. Les faits sont là.
    Laissons madame Provost perdre sa crédibilité seule, et continuons notre travail.

  • Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre

    24 octobre 2008

    Dans l'inconfort de ces indiscrétions, nous sommes tous là, en retenue, pensant: Qui crache en l'air... Rira bien... mais vous osez, avec modération, nous ouvrir la porte discrètement.
    On oublie l'origine du proverbe: Bien pris qui croyait prendre. Voici, une fable de LaFontaine moins connue:
    Le Rat et l'Huître
    Un Rat hôte d'un champ, Rat de peu de cervelle,
    Des Lares paternels un jour se trouva sou.
    Il laisse là le champ, le grain, et la javelle,
    Va courir le pays, abandonne son trou.
    Sitôt qu'il fut hors de la case,
    Que le monde, dit-il, est grand et spacieux !
    Voilà les Apennins, et voici le Caucase :
    La moindre taupinée était mont à ses yeux.
    Au bout de quelques jours le voyageur arrive
    En un certain canton où Thétys sur la rive
    Avait laissé mainte Huître ; et notre Rat d'abord
    Crut voir en les voyant des vaisseaux de haut bord.
    Certes, dit-il, mon père était un pauvre sire :
    Il n'osait voyager, craintif au dernier point :
    Pour moi, j'ai déjà vu le maritime empire :
    J'ai passé les déserts, mais nous n'y bûmes point.
    D'un certain magister le Rat tenait ces choses,
    Et les disait à travers champs ;
    N'étant pas de ces Rats qui les livres rongeants
    Se font savants jusques aux dents.
    Parmi tant d'Huîtres toutes closes,
    Une s'était ouverte, et bâillant au Soleil,
    Par un doux Zéphir réjouie,
    Humait l'air, respirait, était épanouie,
    Blanche, grasse, et d'un goût, à la voir, nonpareil.
    D'aussi loin que le Rat voir cette Huître qui bâille :
    Qu'aperçois-je ? dit-il, c'est quelque victuaille ;
    Et, si je ne me trompe à la couleur du mets,
    Je dois faire aujourd'hui bonne chère, ou jamais.
    Là-dessus maître Rat plein de belle espérance,
    Approche de l'écaille, allonge un peu le cou,
    Se sent pris comme aux lacs ; car l'Huître tout d'un coup
    Se referme, et voilà ce que fait l'ignorance.
    Cette Fable contient plus d'un enseignement.
    Nous y voyons premièrement :
    Que ceux qui n'ont du monde aucune expérience
    Sont aux moindres objets frappés d'étonnement :
    Et puis nous y pouvons apprendre,
    Que tel est pris qui croyait prendre.

  • Archives de Vigile Répondre

    24 octobre 2008

    Bien oui, les purs et durs, qui prennent le PQ comme un parti de mous, se livrent une dure bataille de durs au sommet de la particule qui est allé chercher un demi de 1 pour cent à la dernière élection complémentaire.
    En passant, le PQ de Mme Marois va sortir un manifeste sur la souveraineté très prochainement. Un souverainiste/indépendantiste ferait mieux de s'y intéresser à la place de se chicaner dans une chaloupe où les chefs se servent des rames pour se taper dessus.