Énergie d'appoint: chandail de laine!

Tribune libre 2009


Une vague de froid qui s'abat sur le Québec, ce n'est pas la première fois
que ça arrive. On a en vu d'autres comme on dit! Il n'y a donc rien
d'inquiétant là-dedans, si ce n'est des incommodations dont certains
personnes – à mobilité réduite, âgées ou itinérantes – seront victimes,
encore qu'il s'agisse-là d'un manquement humain plutôt que d'une réelle
épreuve environnementale. Autre hic au tableau, la consommation d'énergie.
On ne s'étonnera alors pas d'entendre Hydro-Québec nous vanter les mérites
de son dernier méga-projet – le complexe La Romaine – pour faire dire aux
Québécois qu'en fabriquant plus d'électricité nous colmaterons les brèches
du système. Les vraies brèches sont dans les murs, les toitures, les
systèmes électriques de nos infrastructures, du petit logement urbain à la
grande maison de pierre au bout du rang. Par ailleurs, nous entendrons le
gouvernement libéral nous vanter les mérites de « diversifier le
porte-feuille énergétique du Québec », une expression au jargon proprement
libéral qui pourrait se traduire par « laisser des navires méthaniers
déverser leur dangereuse cargaison près de nos gens et tout près d'un lieu
historique d'importance », ou encore de nous passer dans le tuyau un
développement chaotique du grand Nord québécois en y ouvrant les portes des
multinationales industrielles. Beaux dégâts en perspective en ce qui
concerne l'avenir énergétique du Québec, du moins si les citoyens québécois
ne font aucun pression sur le gouvernement et sa société d'État (voire ses
sociétés).
Alors, la brèche est dans le mur, la fondation ou les fenêtres. Ce qu'il
faut aux Québécois, ce n'est pas plus d'énergie, mais des façons concrètes
d'en consommer moins. Un grand chantier d'efficacité énergétique ne paraît
pas être au-dessus des forces d'une grande entreprise d'État comme
Hydro-Québec; elle a prouvé par le passé qu'elle était apte à réaliser de
grands projets. Voici un défi réalisable en l'espace de quelques années qui
servira massivement les intérêts des Québécois, de l'économie à
l'environnement. Le critère du gouvernement libéral est d'avoir une maison
à rénover pour recevoir de l'aide, alors que ce qu'il faut aux citoyens,
tant aux locataires qu'aux propriétaires, c'est de réduire leur
consommation à la source, c'est-à-dire dans l'éclairage, dans l'isolation
et dans les appareils électriques.
Alors, pendant qu'il fait froid et qu'Hydro-Québec achète de l'électricité
à l'étranger, profitons-en pour nous blottir dans un gras chandail de laine
et réduire le chauffage de 2 ou 3 degrés.
-- Envoi via le site Vigile.net (http://www.vigile.net/) --


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