L'Iran face à l'Occident

Deux poids deux mesures

Derrière la peur de la violence islamiste se cache une toute autre réalité

Tribune libre - 2007


L’Iran revendique sont droit à l’énergie nucléaire. La Russie se frotte
ouvertement les mains et les États-Unis rugissent en attendant de mettre en
marche, pour une deuxième fois dans la région, leur machine de guerre.
L’Europe rechigne pour la forme mais fait patte de velours devant les
États-Unis.
Après l’affaire des caricatures de Mahomet, qui a suscité d’innombrables
réactions tant chez les musulmans que chez les non- musulmans, voici que
les « méchants » se déchaînent à nouveau. L’Irak, au bord de la guerre
civile, donne une fois de plus raison aux États-Unis. Cette guerre des
religions entre shiites et sunnites a fait plus de 200 morts et des
centaines de blessés, ouvrant la voie à une autre guerre des religions.
L’Occident, comme à son habitude, veut jouer le donneur de leçons. Seul
détenteur de la vérité et de la sagesse, il prévoit déjà que le méchant
frappera à nouveau par la main de l’Iran.
Dans ce jeu de pouvoir, l’Occident se limite aux États-Unis, avec à ses
basques l’Europe. Même si, à l’occasion, cette dernière rechigne, elle ne
voudrait pas se mettre le grand frère à dos. Le Moyen-Orient, dominé par
Israël (appuyé par les États-Unis), détient le pétrole mais réclame
l’énergie nucléaire, par l’intermédiaire de l’Iran. Cette demande,
légitime, fait valoir dans un premier temps que le pétrole n’est pas
inépuisable et que les pays du Moyen-Orient doivent se préparer pour
l’énergie nucléaire. Les États-Unis qui, s’ils refusent l’arme nucléaire à
l’Iran ne trouvent rien à redire à ce qu’Israël possède un arsenal
nucléaire dissuasif, menacent d’utiliser l’arme nucléaire contre l’Iran.
Menace que Washington a faite par le passé à l’Irak.
Quant à la République islamique d’Iran, elle ne renoncera pas à ses droits
légitimes et insiste toujours pour avoir la maîtrise de la technologie
nucléaire civile. Le président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, lors de la
manifestation du 11 février en l’honneur du 27e anniversaire de la
révolution a répété, « L’énergie nucléaire est notre droit inaliénable ».
Il refuse, à juste titre, de voir les Iraniens traités comme s’ils
formaient une nation de primitifs. L’autre volonté de l’Iran est de ne pas
rester les mains liées face aux États-Unis, à Israël et à ses voisins, des
États nucléaires militairement parlant : la Chine, l’Inde, le Pakistan, la
Russie et la Corée du Nord. En fait, l’Iran réclame sa juste place sur la
scène internationale.
Mahmoud Ahmadinejad, n’a pas plié devant les pressions et le chantage de
la communauté internationale, dirigée par les États-Unis. Invité par le
négociateur en chef iranien Ali Larijani, le vice-directeur de l’Agence
internationale de l’énergie atomique est attendu, avec une équipe, à
Téhéran le 11 juillet. Le but de son voyage est de trouver des solutions
aux questions non encore réglées à propos du programme nucléaire de l’Iran
alors que les autorités iraniennes refusent toujours de le suspendre et ce,
malgré les menaces de sanctions. « La politique de résistance pour
défendre le droit de l'Iran (en matière nucléaire) continuera sans aucune
faiblesse », a déclaré le président iranien. Pour sa part, l’ayatollah Ali
Khamenei a renchéri « Le peuple iranien poursuivra ce qui est légitime
pour l’Iran ».
Pendant ce temps, le président iranien Mahmoud Ahmadinejad et le président
vénézuelien Hugo Chavez s’unissent pour lutter contre l’impérialisme
occidental. Au cours de son troisième voyage en Iran depuis 2005, Hugo
Chavez a rencontré le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei. Les
deux hommes se sont promis de renforcer leurs liens commerciaux bilatéraux.
Le lendemain, le président vénézuelien et le président iranien inauguraient
la construction d’une usine de méthanol à Assalouyeh, sur le bord du Golfe
persique. L’Iran et le Venezuela détiennent à parts égales ce projet et une
deuxième usine de ce type devrait être lancée au Venezuela. Dans le cadre
de sa campagne anti-américaine, Hugo Chavez a visité plusieurs pays
d’Amérique latine ainsi que la Russie et le Belarus. Le président
vénézuelien défie ouvertement Washington et s’unit avec Mahmoud Ahmadinejad
pour « opposer à l’impérialisme américain un axe de l’unité ». Hugo Chavez
a chassé de son pays le mois dernier les géants pétroliers américains
ConocoPhilipps et ExxonMobil.
L’union des pays d’Amérique latine, réputés antiaméricains, des États de
l’ex-URSS et de l’Iran changera la donne, Il faut s’attendre à ce que le
Moyen Orient et ses alliés ne plient pas devant la volonté et
l’impérialisme occidentales.
-- Envoi via le site Vigile.net (http://www.vigile.net/) --


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