Des pilotes portent plainte contre l'unilinguisme à la Garde côtière

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Ça pète de partout !

(Québec) Incapables de transiger en français avec l'équipage de brise-glaces de la Garde côtière canadienne pendant plusieurs semaines cet hiver, les pilotes qui naviguent sur le Saint-Laurent entre Montréal et Québec ont déposé une plainte auprès du Commissaire aux langues officielles du Canada.
«C'est notre droit de communiquer en français. C'est une question de respect de notre langue de travail», fait valoir d'entrée de jeu le président de la Corporation des pilotes du Saint-Laurent Central, Michel Fortin.
Celui-ci précise que les 110 pilotes qui font partie de son regroupement sont bilingues et que dans le cadre de leur travail, ils communiquent majoritairement en anglais avec les équipages de navires internationaux. Mais lorsqu'ils ont affaire aux employés fédéraux travaillant sur les brise-glaces canadiens, les pilotes jugent que les échanges doivent avoir lieu dans la langue de Molière.
«Ça ne compromet pas la sécurité à la navigation mais c'est une preuve de respect pour notre culture», souligne M. Fortin.
Ce n'est pas la première année que la situation se produit, dit-il, mais celle-ci a perduré cet hiver, notamment parce que la Garde côtière à Québec a eu recours à deux brise-glaces provenant de l'extérieur de la province parce que sa propre flotte était amputée. «Il semble qu'à bord du Terry Fox et du Henry Larson, il n'y a pas d'officiers qui soient capables de communiquer en français», fait remarquer le président.
«J'ai l'impression qu'ils prenaient ça à la légère», ajoute celui qui a décidé, il y a environ un mois, de prendre les grands moyens en frappant à la porte du Commissaire aux langues officielles. Son porte-parole, Nelson Kalil, a confirmé mardi par courriel qu'une plainte a bel et bien été déposée et qu'une enquête est en cours.
Coupes budgétaires
«La langue officielle sur le Saint-Laurent, c'est le français», tranche de son côté Daniel Ouimet, le président de la Corporation des pilotes du Bas-Saint-Laurent, dont les membres naviguent entre Québec et Les Escoumins.
«On est très conscients que les gens de Pêches et Océans font leur possible avec les moyens qu'ils ont compte tenu des restrictions budgétaires avec lesquelles ils doivent opérer», fait-il valoir, regrettant néanmoins que les impacts de ces coupes se fassent de plus en plus ressentir sur le cours d'eau.
Le sujet a été abordé la semaine dernière lors d'une rencontre du Comité consultatif maritime régional, qui réunit les principaux acteurs oeuvrant sur le Saint-Laurent dans la région. La Société des traversiers du Québec, qui offre le service de navette maritime entre Québec et Lévis, aurait également exprimé ses doléances au sujet de l'unilinguisme des employés fédéraux à bord des brise-glaces. La porte-parole, Maryse Brodeur, n'a pas souhaité commenter cette information, expliquant que la Société fait ses représentations «dans les tribunes appropriées».
La Garde côtière n'a pas répondu à nos questions à ce sujet mardi.


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