Des néocons aux cons de chez nous

Irak - les suites 2008

[Serge Truffaut, dans Le Devoir du 20 mars->12497], affirme que Bush croyait que son
«entreprise» afghane et irakienne se traduirait par «l'épanouissement de la
démocratie partout dans la région» du Moyen-Orient. En dépit de ce que
tout individu moyen, renseigné et sensé, peut savoir et conclure s'il ne se
contente pas de lire ou de regarder les médias appartenant aux grands
groupes financiers, un expert en études stratégiques et en politologie
articule son raisonnement à partir de la désinformation grand public
carabinée! [Mario Roy, dans La Presse->12499], attribue à Bush, sur le même sujet,
«un idéalisme béat» et «une vision brouillée du réel», comme si le
Président était un boy-scout égaré qui décide de tout, tout seul! Pour
finir le plat, [Charles-Philippe David, professeur en études stratégiques à
l'UQAM et auparavant au Collège militaire->12494], parle du pillage de Bagdad, en
2003, «imprévu» par les troupes américaines...
Nos "spécialistes" souffrent-ils d'ignorance crasse ou appartiennent-ils à
la cohue de ceux qui, par aveuglement idéologique ou par conditionnement
professionnel, se gardent bien de montrer le vrai visage d'un empire régulé
par le complexe militaro-industriel-financier de son establishment, un
complexe dont la visée mondiale, déjà en gestation dans les années trente
du XXième siècle, consiste à contrôler les sources d'énergie et, pour ce
faire, à déstructurer tous les États, régimes et peuples susceptibles de
leur faire obstacle, sans aucune considération pour les millions de morts,
de blessés et de miséreux qu'ils ont causés et sans même tenir compte des
dégâts matériels qu'ils ont suscités au point de rendre la planète presque
invivable?
Nos gourous passent-ils par pertes et profits les violations
systématiques et planifiées des conventions et des organismes
internationaux que les USA eux-mêmes avaient contribué à créer depuis la
Deuxième Guerre mondiale? Oublient-ils que les lois, les décrets et les
tribunaux d'exception concoctés par le gouvernement états-unien depuis une
quinzaine d'années font des USA non pas une démocratie mais un État
autoritaire, qui viole constamment sa propre constitution de même que la
souveraineté de tous ses alliés, avec le consentement résigné de ces
derniers, dont le Canada?
On peut à la rigueur comprendre, sans l'approuver, la naïveté, tout de
même un peu volontaire, d'indépendantistes pressés qui croient tenir, avec
le cas du Kosovo — la colonie de l'OTAN et de la mafia albanaise, de même
que la plus grande base états-unienne hors du territoire des USA, camp
Bondsteel —, la "preuve" que l'indépendance du Québec peut se réaliser
n'importe comment.
Cependant, lorsque la même naïveté, volontaire ou pas,
sort de la plume de spécialistes patentés, on ne peut que s'indigner d'une
mentalité au mieux provinciale, dans le sens le plus péjoratif possible du
terme, et au pire hypocrite et malhonnête au point d'en faire les comparses
d'un empire encore moins reluisant que le Troisième Reich, dont le parti de
son Führer avait d'ailleurs été alimenté généreusement par les mêmes
multinationales états-uniennes qui contrôlent aujourd'hui la mouvance des
néocons.
Raymond Poulin
-- Envoi via le site Vigile.net (http://www.vigile.net/) --


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