Cinq ans après le début de la guerre en Irak, George W. Bush parle d'une "victoire stratégique majeure"

Irak - les suites 2008


Dans un discours prononcé au Pentagone pour marquer le cinquième anniversaire du début de l'intervention américaine en Irak, le président américain, George W. Bush, a répété, mercredi 19 mars, que la décision de renverser Saddam Hussein était "la bonne", et ce alors que deux tiers des Américains se disent désormais hostiles à ce conflit.
Cinq ans après le début de l'opération "Liberté de l'Irak", il est compréhensible qu'on débate "pour savoir si cette guerre en valait la peine, si ce combat vaut la peine d'être gagné et si nous pouvons le gagner", a-t-il estimé. "Les réponses sont claires pour moi : chasser Saddam Hussein du pouvoir était la bonne décision, et cela est un combat que l'Amérique peut et doit gagner", a-t-il affirmé, tout en admettant que cette guerre avait eu un "coût élevé en vies humaines". A entendre le chef de l'exécutif américain, les Etats-Unis sont sur la voie d'une grande victoire. "Les succès auxquels nous assistons en Irak sont indéniables", a-t-il assuré.
UN RETRAIT SÈMERAIT LE "CHAOS"
Au moment où les Américains attendent que leur président décide s'il réduira ou non les effectifs après juillet, M. Bush a prévenu que les succès enregistrés depuis 2007 en Irak étaient "fragiles et réversibles" et qu'il ne ferait rien qui les remettrait en cause. Réitérant son argumentaire habituel, M. Bush a expliqué que les Américains doivent combattre Al-Qaida en Irak pour ne pas le combattre aux Etats-Unis, et qu'un retrait trop rapide sèmerait le "chaos" et enhardirait les "terroristes" et l'Iran voisin.
M. Bush a surtout vanté les progrès accomplis depuis l'année dernière, quand la violence menaçait d'atteindre "le niveau du génocide", grâce à une nouvelle stratégie et l'envoi d'environ 30 000 soldats supplémentaires. Ce changement "a fait plus que renverser la situation en Irak. Il a ouvert la porte à une victoire stratégique majeure dans la guerre plus large contre le terrorisme", a-t-il dit, arguant du "premier soulèvement arabe de grande ampleur" contre Al-Qaida.
66 % DES AMÉRICAINS HOSTILES À LA GUERRE
Ce discours intervient alors que la guerre, qui a fait 4 000 morts côté américain et sans doute des centaines de milliers côté irakien, n'a jamais été aussi impopulaire aux Etats-Unis. Selon une enquête réalisée pour CNN, 32 % exactement des Américains disent soutenir la guerre, 66 % y étant opposés. Plus important encore en vue de la prochaine élection présidentielle, 61 % des sondés pensent que le prochain président devra procéder au retrait des troupes américaines "dans les mois suivant sa prise de fonction". Autre préoccupation des Américains : le coût de cette guerre. Dans une tribune publiée lundi dans Les Echos et dans des journaux américains, le Prix Nobel de l'économie Joseph E. Stiglitz l'estime à 50 milliards de dollars par trimestre (32 milliards d'euros). Selon lui, le prix de l'occupation de l'Irak, si elle devait se prolonger ces prochaines années, coûterait plus de 3 000 milliards de dollars (1 912 milliards d'euros).
Après l'approbation massive des débuts, la guerre en Irak a profondément divisé les Américains, qui ne savent pas quand ni comment prendra fin la deuxième guerre la plus longue de leur histoire moderne, après celle du Vietnam, et sera un des enjeux de la prochaine élection présidentielle de novembre. Les opposants à la guerre appelaient à manifester mercredi, à Washington, New York, Miami, Chicago, Los Angeles et San Francisco.


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