Fronde référendaire au PQ

Des militants veulent «accélérer le pas»

PQ - XVIe congrès avril 2011



Québec — Une fronde s'organise chez les militants du Parti québécois pour «accélérer» le calendrier référendaire qui sera inscrit dans le programme à adopter en mars 2011, a appris Le Devoir. Plusieurs militants, dont l'ancien premier ministre Bernard Landry, souhaitent faire modifier l'expression selon laquelle le référendum sur la souveraineté serait «tenu au moment jugé approprié par le gouvernement». Cette formulation, qui se retrouve dans la «proposition principale», brouillon de programme adopté par l'exécutif le 19 juin et intitulé Agir en toute liberté, leur semble beaucoup trop attentiste.
«Il faut qu'on accélère le pas», a soutenu M. Landry dans une entrevue accordée au Devoir jeudi, se disant confiant que les militants «allaient prendre les bonnes décisions». L'ancien premier ministre souhaite qu'on revienne à la formulation proposant «un référendum le plus rapidement possible» après l'élection, qui se trouvait dans le programme voté en 2005 mais qui a été effacée par Pauline Marois en 2008.
Volte-face?
Dans une entrevue qu'a publiée Le Soleil hier, Pauline Marois a semblé faire volte-face. De Paris, d'où elle s'envolait pour la Catalogne, elle a soutenu que, après l'élection d'un gouvernement Marois, «le plus tôt qu'on pourra faire un référendum, on le fera».
Croyant que la chef avait changé son fusil d'épaule et acceptait donc le retour à l'ancienne formulation, plusieurs militants se sont réjouis. Dont Bernard Landry: «C'est un mouvement dans la bonne direction. C'est ce que je souhaitais que le congrès fasse et elle prend les devants sur le congrès, c'est très bien et ça va dans le sens de ce que disait Parizeau au Globe and Mail récemment», a-t-il déclaré hier, au téléphone. D'autres militants, comme Pierre Dubuc, de SPQ-libre (club politique existant toujours bien que non reconnu par le PQ), ont salué cette évolution selon lui «normale», puisque la position du PQ était «intenable»: «le Bloc québécois, de son côté, ne cesse de démontrer qu'il n'y a aucune réforme du fédéralisme possible. Le Canada anglais ne veut rien savoir.» D'autres militants interrogés ont souligné que Mme Marois avait bien fait de bouger, «car il y a un vote de confiance en mars».
Ces félicitations ont résonné avant que le bureau de Pauline Marois, en fin de journée hier, ne corrige l'impression laissée par l'entrevue donnée au Soleil. La chef péquiste a en effet fait savoir qu'elle «n'a pas l'intention de proposer un amendement à l'article 1 tel qu'adopté par le conseil exécutif national du Parti québécois» dans le texte du 19 juin. «Tous les souverainistes souhaitent évidemment que ce "moment approprié" arrive le plus rapidement possible, mais la façon pour y arriver est celle du plan pour un Québec souverain déposé en juin», a-t-elle fait savoir.


Laissez un commentaire



Aucun commentaire trouvé

-->